Agde, 01/09/2021
« Ultima noapte de dragoste, întâia noapte de război. »
C’est le titre d’un roman des années ‘30, l’œuvre de l’écrivain roumain Camil Petrescu, bien connu par tout lycéen en Roumanie, qui l’étudie et l’analyse… à satiété.
En français : « Dernière nuit d’amour, première nuit de guerre * »
C’est la similitude du titre avec l’actualité, qui me vient à l’esprit en ce jour du 1er septembre !
Avec quelques (petites) différences : si nous avons laissé derrière nous la « dernière nuit de l’été », nous ne vivons pas la « première nuit de guerre » ! Puisque, selon le prince qui nous gouverne, nous sommes en guerre depuis, bientôt, une année et demie!
Mais, comme dans toute guerre qui se respecte, nous devons livrer plusieurs batailles. Pour moi, il s’agit de ma troisième bataille ! Que j’espère gagner, comme les deux batailles précédentes !
De quoi s’agit-il ? Simple !
C’est le jour de ma vaccination anti-Covid de rappel. Et, comme les deux vaccinations précédentes ont eu lieu à Agde, je reprends le « même protocole ». Parce que, comme on dit sur les terrains de sport, « on ne change pas une équipe qui gagne » !
Agde est une ville côtière éloignée d’une quarantaine de kilomètres de notre résidence dans le Languedoc.
Agde
est une commune française située dans le département de l’Hérault, en région Occitanie.
La ville d’Agde, surnommée parfois « la perle noire de la Méditerranée » à cause de ses monuments construits en pierre basaltique, a une longue histoire. Des populations sont attestées dès la fin de l’âge du bronze sur le site de La Motte (xe siècle av. J.-C.). Les Phocéens sont présents au vie siècle av. J.-C., venus de Massalia (nom grec de Marseille dans l’Antiquité).
Ville portuaire depuis l’Antiquité, favorisée vers la fin du xviie siècle par l’ouverture du canal du Midi, Agde tira longtemps l’essentiel de ses revenus du commerce maritime et de la pêche.
La ville a subi le déclin de son port sur l’Hérault, à cinq kilomètres de la mer, surclassé par celui de Sète dès l’arrivée des navires à vapeur. Au début du xxe siècle, la commune vivait principalement de la pêche et de l’agriculture (viticulture).
Elle connaît une nouvelle phase de développement depuis la construction, dans les années 1970–1980, de la station balnéaire du Cap d’Agde, dans le cadre de l’aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon. Elle est devenue l’un des principaux ports de plaisance de la Méditerranée, la première station touristique d’Europe par sa capacité d’hébergement, et bénéficie d’une renommée internationale, en partie due à son quartier naturiste…
Si la ville compte 27 681 habitants permanents en 2016, la population peut atteindre 200 000 personnes pendant la saison d’été, où elle devient la seconde ville du Languedoc-Roussillon.
Voici, en peu de mots (?), la ville où je suis allé cinq ou six fois depuis un an !
En réalité, j’ai visité cette ville un bon nombre de fois pendant les deux décennies depuis que je partage mon temps de séjour en France entre le Languedoc et la Région parisienne. D’ailleurs, nous y passons, en train, deux fois par mois, en nous arrêtant seulement quelques minutes dans la gare d’Agde.
C’est comme les Jeux Olympiques modernes ! Il a fallu que le Baron de Coubertin les rendent mondiales, pour que, peu de monde, découvre qu’elles ont existé quatre fois auparavant, dans la deuxième moitié du XIXe siècle !**
De la même façon, il a fallu que la pandémie actuelle se déclare pour que je découvre le charme d’une ville dont je n’avais pas saisi l’attrait !
Tout ça, très probablement, parce que, tout au début, j’y suis allé en hiver, au moment où le vent froid balayait les rues en pierre noire basaltique, pesant comme une chape de plomb sur la ville.
Mais, l’année dernière, en plein mois d’août, j’ai souhaité retourner à Agde.
Cette fois-ci, je voulais découvrir un des symboles de la ville, la statue de « L’Ephèbe ».
« Le 13 septembre 1964 un plongeur amateur du GRASPA (groupe de recherches archéologiques subaquatiques et de plongée d’Agde), Jacky Fanjaud, découvre dans l’Hérault, non loin de la cathédrale, une statue de bronze antique. Cette statue, à laquelle il manquait un bras, retrouvé quelques mois plus tard, est connue sous le nom d’« éphèbe d’Agde ». Conservée au musée du Cap d’Agde depuis 1987, après avoir été exposée au musée du Louvre, elle est devenue l’emblème de la commune. »
Je trouvais inadmissible, alors que je traverse la ville d’Agde une dizaine de fois par an, de ne pas connaître ce chef-d’œuvre de l’art antique !
Nous y sommes allés et… je n’ai pas regretté le déplacement !
Même si le « Musée de l’Ephèbe » (et de l’Archéologie Sous-marine) n’est qu’une oasis de verdure au milieu d’un entrelacement de voies autoroutières bétonnées, son contenu est remarquable ! Non seulement l’élégance des bronzes antiques présentés, mais aussi la variété des objets récupérés, grâce à l’exploration sous-marine, et le témoignage des 27 siècles d’existence de la ville, enserrés dans un écrin qui les met bien en valeur, méritent de lui consacrer quelques heures !
Un autre musée de la ville, découvert à cette occasion, le «Musée Aghatois Jules Bardou », me réservait… plusieurs surprises !
Tout d’abord, le « Trophée du Languedoc – Lutte préhistorique » la sculpture en ronde-bosse d’Emile Picault !
Le personnage représenté est « le frère jumeaux » de mon Aurélien !
C’est le nom que j’ai attribué à ma statue, intitulé par son auteur « Opima spolia », achetée il y a une vingtaine d’années à Aix-en-Provence, que j’admire tous les jours dans notre salle à manger !
« Aurélien » est aussi l’œuvre d’Emile Picault (1833 ou 1839 – 1915), toujours en régule et qui existe aussi en plusieurs variantes, avec ou sans torchère.
Cette statue célèbre les luttes entre les leaders des armées antiques :
« Les dépouilles opimes » (en latin : spolia opima) sont les trophées (armes et pièces d’armure) pris par un général romain sur un chef ennemi tué en combat singulier dont la consécration constitue l’honneur suprême pour le général victorieux, conférant un prestige plus important encore que la célébration d’un triomphe.
Selon la tradition, cet honneur n’a été décerné que trois fois dans toute l’histoire romaine, la première fois à Romulus en 748 av. J.-C., la deuxième fois à Aulus Cornelius Cossus en 437 av. J.-C. et la troisième et dernière fois à Marcus Claudius Marcellus en 222 av. J.-C. »
Depuis que je possède cette œuvre d’art, j’imagine un monde où les leaders des pays qui se font la guerre accepteraient de se rencontrer en combat singulier ! Quel spectacle ! Et quelle économie de vies innocentes !
Je crois que je rêve un peu !
Ensuite, j’ai remarqué, dans le même musée, un panneau qui présente les coiffes traditionnelles du département de l’Hérault.
J’ai découvert ainsi la coiffe de Clermont-l’Hérault, présentée devant une représentation de la Porte de Rougas, monument historique de la ville, qui existe encore de nos jours et que je peux admirer sur une gravure du XIXe siècle, dans notre maison !
Selon Frédérique Mazeran :
« La visite de la maison médiévale faite en 2016 par un petit groupe d’initiés, a souligné d’emblée la grande qualité d’une construction entièrement conçue en pierre de taille de grès, élevée sur deux niveaux, et probablement trois au Moyen Age. Son examen, tant côtés intérieur qu’extérieur, n’a pu démontrer un lien direct avec l’ancien lieu de culte israélite avancé par certains auteurs. Cependant par comparaison typologique de bâti et d’ouvertures médiévales encore en place, l’analyse du bâtiment a permis de rapprocher cette maison de certains autres édifices comparables, à structure marchande au rez-de-chaussée, et d’habitat au premier étage. La remarquable maison autrefois située au milieu d’un faubourg médiéval au nord de Clermont, semble à ce titre, datable de la première moitié du XIVe siècle. Elle s’apparente en l’état et en l’absence de recherches archéologiques en sol, à une riche maison marchande probablement implantée au Moyen Age le long d’un axe important permettant d’entrer dans Clermont en venant de Lacoste et de Montpellier. Le quartier lui-même (quartier de Rougas), peu étudié jusqu’ici, et longtemps hors les murs jusqu’au XIVe siècle, a pu également révéler un intérêt urbain indéniable. Il souligne l’agglomération d’un habitat semblant se fixer assez tôt au-delà d’une des portes d’enceinte côté nord (Porte de Rougas). C’est cette porte qui fixera jusqu’à nos jours le nom de ce quartier. »
J’ai essayé de convaincre mon épouse, native de la ville et qui a vécue toute son enfance à Clermont-l’Hérault, de porter cette coiffe, au moins pendant les jours de fête !
Peine perdue ! Elle refuse obstinément !
Mais, je n’ai pas encore renoncé ! LOL
J’ai beaucoup aimé, aussi, les tableaux d’Ernest Azéma !
Marius Ernest Azéma né le 1er août 1871 à Agde, et mort à Montpellier, le 21 Décembre 1917, est un peintre français.
Marius Ernest Joseph Azéma est le fils de Bernard François Azéma, maçon, et de Justine Assalit. Parmi ses frères, Auguste (1868-1948) devient sculpteur et Louis (1876-1963) sera peintre. Entre 1892 et 1912, il expose au salon et il obtient à deux reprises le second grand prix de Rome (1900 et 1901).
Parmi ses tableaux, « La Gaillade », illustration d’une joyeuse tradition vigneronne, m’a rempli de joie !
« Scène de vendanges. Coutume selon laquelle toute grappe oubliée obligeait la fautive à accorder un baiser, sous peine d’avoir la grappe écrasée sur le visage. »
Comme nous vivons au milieu des vignes, j’ai rêvé que cette (bonne !) tradition pourrait se poursuivre encore de nos jours !
Mais, comme aujourd’hui les gentilles vendangeuses ont été remplacées par d’horribles monstres d’acier, je me demande si cette habitude présenterait encore quelque intérêt !
Pour les autres surprises, parce qu’il y en a encore, je reviendrai… plus tard !
* * *
Douze mois ont passé !
Entretemps, je suis retourné deux fois à Agde, en janvier et février 2021, pour les deux vaccinations anti-Covid. J’ai été reçu, des le premier jour de la vaccination avec beaucoup d’efficacité. A tel point, que je comptais envoyer une lettre de remerciement à la Mairie.
Si, pris par d’autres occupations, je ne l’ai pas fait, je profite de cette occasion pour rendre mes remerciements publics !
Puis, au mois d’août, il me restait une autre « tâche à accomplir » !
L’année dernière, j’avais découvert, grâce à une affiche postée dans la ville, l’existence du Fort de Brescou.
« L’île de Brescou se trouve dans le territoire de la commune d’Agde (Hérault), à environ un demi mille marin de l’entrée de port Richelieu (Le Cap d’Agde) et à un peu moins de trois milles de l’embouchure de l’Hérault.
D’origine volcanique, elle a une superficie de 0,5 hectare.
Sur cette île se trouve un fort désaffecté, qui comprend un vieux fanal, toujours visible, et le phare moderne.
L’île est restée terrain militaire jusqu’en 1889, date à laquelle le fort fut déclassé par les armées et attribué au service des Ponts et Chaussées. Elle appartient aujourd’hui à la commune d’Agde. »
Si tout un chacun connaît Fort Boyard, grâce à un réputé programme télé, peu nombreux sont ceux qui savent que nous avons, aussi, un fort historique en Méditerranée, dans notre département !
Le Fort Brescou a un passé tout aussi tumultueux, depuis 1586, au moment de sa construction. Et, pour peu, il a failli être rattaché à la terre ferme, grâce à la digue que le cardinal Richelieu avait commencé à construire, si le ministre de Louis XIII n’était pas décédé avant la fin des travaux.
Malheureusement, des malheurs successifs se sont abattus sur ce merveilleux site qui, aujourd’hui frise la ruine. Mais, une lueur d’espoir est apparu en mars 2019, quand on a appris que « le Fort Brescou est retenu par le Loto du Patrimoine, (et) il fait alors l’objet d’un financement prioritaire. »
En attendant les restaurations en cours, qui permettront sa visite, on peut effectuer une approche maritime pour découvrir le site, grâce à une promenade en bateau.
Ce fût le but de notre visite !
Mais, tout d’abord, j’ai profité d’une promenade dans le centre historique de la ville d’Agde… pour déjeuner !
J’avais repéré, il y a un an, une série de restaurants qui longent la rive de l’Hérault, dans la « perle noire de la Méditerranée ». En plein été, les massifs de fleurs, ipomées géantes, plumbagos exubérants, géraniums éclatants, lauriers bicolores etc., rehaussent de leurs couleurs vives la pierre noire volcanique, en donnant naissance à un contraste du plus bel effet !
Et puis, en regardant les bateaux qui sillonnent la rivière, sur fond de maisons avec des façades décorées du XIXe siècle qui arborent par endroit des anneaux d’amarrage, on a par moment l’impression de se trouver dans la lagune de Venise !
C’est le moment idéal pour déguster… quelques moules marinières accompagnées d’un « petit blanc » local ! Les vraies vacances, quoi ?
La promenade en bateau qui a suivi « vaut le déplacement » ! Même si, en plein mois d’août, les quais du port, bondés, sont un peu fatigants ! Mais, nous nous sommes promis d’y revenir en arrière saison.
Et comme, dans la région, nous pouvons profiter de 365 jours par an de soleil… enfin, presque !
A suivre…
Adrian Irvin ROZEI
La Bastide Vieille, septembre 2021
–
*«Brûlure dévastatrice», selon son auteur, Dernière nuit d’amour, première nuit de guerre est le roman de l’amour fou et de la jalousie vécus dans les méandres de la Première Guerre mondiale. Jeune homme issu de la petite bourgeoisie, Stefan vit une histoire d’amour passionnelle avec Ela, qui deviendra sa femme. Un héritage confortable va bouleverser leur vie, et Ela lui échappera de plus en plus. La séparation devient imminente. Il vit sa dernière nuit d’amour dans les tourments de la jalousie et commence alors la première nuit de guerre. Dans le journal de campagne de son héros, Camil Petrescu écrit les plus belles et les plus subtiles pages sur la Première Guerre mondiale : une vision personnelle, grinçante et critique, fondée sur son expérience de volontaire. »
Selon l’avis d’un internaute :
« Un immense roman européen !
Ce chef d’œuvre n’a été publié en France que 77 ans après sa sortie en roumain. Camil Petrescu doit cette joie posthume aux Éditions des Syrtes. Le roman a été traduit du roumain par Laure Hinckel.
Camil Petrescu (1894-1957) est un monument de la littérature roumaine du XXe siècle. Ami de Mircea Eliade, Emil Cioran ou Mihail Sébastian, il est le créateur d’une œuvre originale, allant des pièces de théâtre jusqu’aux romans les plus accomplis de la littérature roumaine. »
** Voici le message envoyé par mon ami, Alexandre Negresco-Soutzo, à la revue « Point de Vue », à la suite de la publication d’un cycle d’articles issue à l’occasion des Jeux Olympiques qui se sont déroulés au mois de juillet de cette année.
« Bonjour, dans l’excellent article publié par M. Ayrton Morice (Point de vue du 17 juillet 2021), il y a une petite omission qui a échappé à l’auteur :
Contrairement à l’opinion générale que les Jeux Olympiques modernes aient commencé en 1896, à Athènes, à l’initiative de Pierre baron de Coubertin, en réalité ils avaient déjà eu lieu quatre fois dans cette ville, en 1859, 1870, 1875 et 1889, à l’initiative du grand poète national romantique Alexandre Soutzo, qui avait publié en 1833, à Nauplie, capitale du royaume pour encore un an, dans le journal ’’Hélios’’, un poème sur la nécessité de ressusciter ces glorieuses et pacifiques compétitions.
Inspiré par le poème de Soutzo, Évangélos Zappas, le grand évergète, avait proposé au roi Othon de demander au gouvernement le financement par l’Etat des Jeux Olympiques modernes. Zappas consacra à cette idée beaucoup de son temps et de sa fortune, pour aboutir finalement à des Jeux Olympiques organisés différemment (manifestations sportives dans le cadre d’une exposition industrielle et agricole), qui eurent plus ou moins de succès, mais qui préparèrent la venue de ceux que nous avons connus par la suite. »
Alexandre Negresco-Soutzo, 92100 Boulogne-Billancourt
Le lendemain, l’auteur de cette note informative recevait la réponse suivante de la rédaction du journal :
«Monsieur,
Nous avons bien reçu votre courrier et vous remercions pour cette très intéressante précision que vous nous apportez.
Avec nos plus respectueuses et sincères salutations.
La Rédaction »
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