Un patrimoine du quotidien… (IV)

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Ce texte, qui raconte des « aventures » d’il y a quelques décennies, mérite quelques « compléments d’informations » et actualisations !

Ainsi, je vais ajouter quelques « détails » qui me semblent utiles pour la clarification souhaitée.

1* Dans le texte de Jonathan Siksou, on parle de « patrimoine du quotidien ». Je suis très attaché à cette notion qui, pour moi, est une préoccupation « au jour le jour » ! Surtout, quand je vois le peu de cas qu’on en fait, même par ceux qui sont censés le défendre.

Combien de fois n’ai-je été choqué en constatant la disparition de (petites) perles d’architecture ou d’artisanat que je côtoyais régulièrement.

« Cette « chose » n’était pas inscrite sur la Liste (supplémentaire !) des Monuments historiques ! » Voilà ce que l’on me répond !

Donc, « sans tambour, ni trompettes » on peut la détruire… à la sauvette !

Quelquefois, je me suis demandé s’il ne faudrait pas ajouter une phrase dans le texte de « Notre Père ».

En plus du :

« Panem nostrum quotidiánum da nobis hódie;

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. »

…y introduire :

« Notre Père, qui es aux cieux,

Protégez aujourd’hui notre patrimoine de ce jour… » !

Voilà pourquoi j’ai décidé, dans la limite de mes moyens, de « faire quelque chose » !

J’ai ajouté aux différentes « catégories » de mon blog… une de plus ! Elle s’intitule : « Patrimoine du quotidien ». Ou, en roumain « Patrimoniul cotidian », qui reprend l’équivalent du mot latin.

Ce texte est appelé à inaugurer cette catégorie.

2*Pour le cas où la séquence vidéo indiquée au début du texte serait retirée, son contenu est :

« C’est un lieu hors du temps. Un atelier qui vit au rythme d’un moteur de 80 ans, comme un cœur qui bat pour faire tourner toutes les machines. La cristallerie Schweitzer a été fondée en 1890. C’est l’un des rares endroits dans l’Hexagone où il est encore possible de réparer des objets en verre ou en cristal. L’atelier reçoit des centaines de verres tous les mois, qu’ils soient ébréchés ou coupés en deux. Tous ou presque peuvent être réparés. 

La réparation de verre, c’est la marque de la cristallerie Schweitzer. À sa grande époque, dans les années 50, l’entreprise comptait presque dix salariés. Aujourd’hui, elles ne sont que deux pour sauver tous ces souvenirs qui auraient pu être jetés. La cristallerie, située dans un quartier branché, offre un saut dans le passé. »

3* Pour ce qui est des « arbres de Noël » …je pense avoir pris ma revanche ! Peut-être un peu tard, mais… « la vengeance est un plat qui se mange froid ! »

A partir du jour où j’ai eu des enfants, nous avons installé des arbres de Noël. D’abord, un, puis deux, puis trois, puis quatre !

Pourquoi ça ?

Me voyant en train d’installer l’arbre de Noël sur notre balcon, mes fils ont réclamé « chacun le sien » ! J’ai donné mon accord, à la condition qu’ils s’en chargent eux-mêmes de leur décoration.

Ils ont accepté ce « challenge », donc j’ai acheté deux sapins de plus et j’ai fourni les décorations. Je dois reconnaître que j’ai participé (discrètement) à la finition de celles-ci !

Les sapins sont restés sur le balcon… jusqu’au mois de mars ! Quand nous avons décidé qu’il était temps de les démonter, nous avons découvert que des oiseaux avait fait leur nid dans le plus grand. Et, qu’ils étaient en train de couver des œufs !

Il a fallu donc attendre que les petits naissent, qu’ils grandissent et qu’ils apprennent à voler. Dès qu’ils ont quitté le nid, nous avons pu défaire l’arbre. C’était vers le mois d’avril ou mai, si je me souviens bien !

Pour le quatrième arbre, il se trouvait dans l’appartement de mon père.

C’est un de mes fils qui m’a demandé : « Pourquoi « Petit papa » n’a pas d’arbre de Noël ? »   Pour information, mon père, appelé par mes fils « Petit papa », avait près de 100 ans. Il est décédé à 102 ans !

J’ai compris le message : j’ai installé un sapin de Noël dans l’appartement de mon père !

Mais, je dois préciser que chaque sapin avait une taille et une décoration de couleur différente. Tout ça, pour faire passer un message subliminal : dans chaque communauté il y a une hiérarchie et des personnalités différentes !

Mais, ce que je n’ai jamais avoué, jusqu’ici, c’était le plaisir que cette « affaire » me procurait.

Un vieux proverbe arabe dit : « Celui qui n’a pas bien mangé à la table de son père, aura faim toute sa vie ! »

4* Ces dernières années, je n’ai plus installé des arbres de Noël sur la terrasse de notre appartement ! Les temps ont changé, les enfants ont grandi, plusieurs fois nous avons passé les fêtes de Noël dans le Languedoc…

Un jour, un voisin de la résidence m’a demandé : « Vous n’installez plus d’arbre de Noël sur votre balcon ?  Je m’étais habitué aux guirlandes qui clignotaient la nuit pendant trois mois ! »

Je n’ai pas fait de commentaire ! Ce voisin semblait avoir oublié que, il y a 20 ans, j’avais proposé au gestionnaire de la résidence de décorer A MES FRAIS l’énorme sapin du jardin qui se trouvait entre les immeubles, à condition qu’ils fournissent la grande échelle nécessaire, dont je ne disposais pas.

L’administrateur m’a regardé… comme si j’étais fou !

5* Depuis quelques années, j’ai adopté une autre façon de fêter Noël et le Nouvel An. Bien sûr, nous installons la Crèche dans le salon ! On ressort, tous les ans celles que j’ai ramenés d’Amérique Latine (Pérou, Colombie…), qui avoisinent les boules et l’étoile argentée.

Mais, comme j’ai horreur des cartes de vœux virtuelles (le traîneau, les rennes, le Père Noël qui monte sur une corde par le balcon…), j’essaye de « construire » un montage photographique ayant un rapport avec nos préoccupations du moment.

Tout ceci n’est pas si simple ! Pas parce que les sujets manquent. Mais, parce qu’il faut garder à l’esprit que cette « carte de vœux » ira dans une vingtaine de pays, sur plusieurs continents, auprès d’amis qui ne parlent pas tous… la même langue !

Alors, il faut trouver « le plus petit dénominateur commun » !

Le plus souvent, ce sont des formules reconnues partout dans le monde.

Et, quelquefois, j’ai la « joie et le bonheur » de recevoir un commentaire qui dit : « C’est la carte de vœux la plus originale que j’ai reçue cette année ! »

J’avoue humblement que… c’est ma plus grande satisfaction !

Peut-être encore plus que… les chaussettes multicolores que m’offrent mes fils ! C’est, probablement, un clin d’œil qui rappelle les arbres de Noël multicolores de leur enfance !  

6* Les images postées pour illustrer la visite à Léningrad ne datent pas de 1977 ! Pas parce que j’en manque ! Il y en a quelques… 100 ! Mais, à l’époque, je faisais des diapositives. Aujourd’hui, il est un peu difficile et coûteux de les transposer pour pouvoir les scanner.

J’ai choisi, donc, les photos prises aux mêmes endroits en 2009. Grâce à Dieu, la statue de Pierre le Grand n’a pas changé de place !

Mais, j’ai eu d’autres surprises, pendant ma visite de 1977.

En arrivant à Léningrad, j’ai cherché sur les plans la ville impériale, l’objectif majeur de toute visite en Russie, même si alors c’était l’URSS. Introuvable !

Comment pouvais-je imaginer que :

« Tsarskoïe Selo (en russe : Ца́рское Село́, IPA : [ˈtsarskəje sjɪˈlo]

Le village du tsar était la ville abritant une ancienne résidence de la famille impériale russe et de la noblesse en visite, située à 24 kilomètres au sud du centre de Saint-Pétersbourg. La résidence fait maintenant partie de la ville de Pouchkine. Tsarskoïe Selo est l’un des sites du patrimoine mondial de Saint-Pétersbourg et des groupes de monuments associés.

La résidence d’été des Tsars de Russie près de Saint-Pétersbourg

La ville a porté le nom de Tsarskoïe Selo jusqu’en 1918. Le nouveau gouvernement bolchevique de la Russie soviétique le rebaptisa Detskoïe Selo (en russe : Детское Селоlitt. « Village d’enfants »), qu’il porta de 1918 à 1937. À cette époque, elle a été rebaptisée sous le gouvernement de Staline sous le nom de Pouchkine (en russe : Пушкин) d’après le célèbre poète et écrivain russe. Elle est toujours connue sous ce nom. »

Une aventure similaire m’est arrivée avec le palais de Peterhof.

« Lomonossov (en russe : Ломоносов), anciennement Oranienbaum (en russe : Ораниенба́ум), est une ville russe située à 31 kilomètres à l’ouest de Saint-Pétersbourg. Autrefois située dans l’oblast de Léningrad, elle fait partie, depuis 1991, de l’agglomération de Saint-Pétersbourg, dans le district de Petrodvorets. Sans en faire partie, elle est le centre administratif du raïon de Lomonossov.

Le district de Petrodvorets est l’un des dix-huit raïons administratifs de l’agglomération du grand Saint-Pétersbourg. Il doit son nom à Petrodvorets, ville entourant le palais de Peterhof (ce qui signifie la même chose en allemand). »

Je donne ma langue au chat !

Mais, la plus belle méprise fût celle de la cathédrale Notre-Dame-de-Kazan !

« La cathédrale Notre-Dame-de-Kazan (en russe : Каза́нский кафедра́льный собо́р) est une église orthodoxe vouée à l’icône de Notre-Dame de Kazan et située sur la perspective Nevski à Saint-Pétersbourg. Elle a été construite de 1801 à 1811 par l’architecte Andreï Voronikhine, sur l’ordre de l’empereur Paul Ier.

Cathédrale de style néo-classique, son dôme culmine à 76 mètres et ses 96 colonnes, en hémicycle, rappellent un peu la Basilique Saint-Pierre de Rome. L’idée d’un « Saint-Pierre russe » en était d’ailleurs venue à Paul Ier lors d’un voyage que fit celui-ci à Rome. Mais l’espace disponible obligea à tronquer la colonnade. Dans sa forme actuelle, le portique semi-circulaire évoque la Basilique San Francesco di Paola de Naples. »

Un tel monument… ça se voit de loin !

Et pourtant, …impossible de le trouver sur le plan de la ville !

Heureusement, j’ai découvert une liste des musées de Leningrad, avec leurs images !

« En 1932 sous le régime communiste, elle devient un musée de l’athéismemusée national d’histoire de la religion et de l’athéisme du ministère de la culture de l’URSS, mais est partiellement rendue au culte en 1990. Le musée de l’Athéisme déménage en 2000 et se nomme désormais le musée d’Histoire des Religions. L’église est rendue au culte en 2001»

Je suis arrivé à déjouer tous ces pièges, sans faire appel à des guides professionnels !

Et, malgré tous ces contretemps, j’ai réussi à réaliser tout le programme prévu avant le départ :

-passer en revue tous les grands monuments de la ville,

-visiter Tsarskoïe Selo et Peterhof,

-me promener de nuit au long de la Neva.

Mais, le plus grand bonheur ce fut quand j’ai découvert que le samedi, seule soirée disponible pendant mon séjour, au théâtre « Kirov » (Le théâtre Mariinski ou Mariinsky, appelé aussi théâtre Marie (en russe : Мариинский театр / Mariinskij teatr ; de 1935 à 1992 appelé le Kirov), l’on donnait mon spectacle préféré parmi les œuvres scéniques de Tchaïkovski : « Eugène Onéguine » ! 

« Eugène Onéguine (en russe : Евгений Онегин ; en orthographe précédant la réforme de 1917-1918 : Евгеній Онѣгинъ), op. 24, est un opéra (« scènes lyriques ») en trois actes et sept tableaux composé par Piotr Ilitch Tchaïkovski entre juin 1877 et janvier 1878, sur un livret russe de Constantin Chilovsky et du compositeur, inspiré d’Eugène Onéguine, roman en vers d’Alexandre Pouchkine. »

Pour la petite histoire : Онегин et Онѣгинъ.

Un œil occidental ne remarquerait même pas le « signe dur » :

« Russe Lettre Ъ ˈ Signe dur (ou “твёрдый знак” : tvjordyj znak) : vingt-huitième lettre et huitième voyelle de l’alphabet. »

Normal ! Il a quasiment disparu avec la réforme communiste de 1917-1918 !

Quand j’ai commencé à apprendre cette langue, à l’âge de 10 ans, on nous a expliqué que cette simplification permettait de sauver… des milliers d’arbres, tous les ans !

Ah, bon ? On nous a présenté un calcul savant qui comptait les tonnes de papier (journaux et livres) économisés par cette suppression ! Et que l’on allait faire une réforme similaire…en roumain. Dont le but non-avoué était… la « slavisation » d’une langue latine !

Mon dico. Roumain – Russe, apporté de Bucarest, édité à Moscou en 1960 !

Tout ça ne m’a pas empêché de « jouir sans entraves » de l’opéra de Tchaïkovski, dont je connaissais par cœur tous les airs… en roumain !

youtube oneguine aire gremine – Recherche Google

L’air du Prince Grémine (Eugéne Onéguine)

 

Ce soir-là, je me suis senti vraiment au XIXe siècle… à Saint-Pétersbourg ! 

 

 

Adrian Irvin ROZEI

Boulogne, février 2024 

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