Un cadeau tombé du ciel ! (VI)

En sortant de la salle de concert, en route vers la sortie, je suis passé à côté du piano rouge pétant, installé au milieu du hall.

Chaque fois, il y a un pianiste qui joue quelques minutes pour le plaisir des spectateurs. Mais, cette fois-ci, à la place d’une valse de Chopin ou d’une « Für Elise » quelconque, j’ai entendu une musique entrainante, qui me rappelait … l’Amérique du Sud !

La jeune fille, brillantissime, qui jouait cette musique, nous a régalé avec trois morceaux, dans le même style. 

“Starting- block” et “Choro” dans les locaux de la “Seine musicale”

A la fin du mini-récital, je lui ai demandé quelle est cette musique ?

« C’est du choro brésilien ! », m’a-t-elle répondu, dans un français presque sans accent.

« D’où venez -vous ? », j’ai demandé.

« De Belo Horizonte ! », fût la réponse immédiate. 

En une fraction de seconde, je me suis rappelé mon dernier voyage au Brésil, en 2019, et le double passage à Belo Horizonte !

J’en ai parlé dans un texte :

Lembranças do Brasil (II) | ADRIAN ROZEI 

Puis, je me suis souvenu, aussi, du « choro » : 

« Le choro aussi appelé chorinho (petit pleur), est un genre de musique populaire et instrumentale, ayant émergé au XIXe siècle à Rio de Janeiro, au Brésil. Le choro a un rythme rapide et des tonalités plutôt joyeuses, malgré son nom. Il est caractérisé par les variations et l’improvisation autour de la mélodie, les nombreuses syncopes et contrepoints.

Au Brésil, le choro est souvent pratiqué lors de rodas (cercle en portugais) qui peuvent se tenir chez des particuliers, dans des bars, sur des places publiques. Les musiciens jouent en cercle et le public prend place autour, pour écouter et danser. Le choro est aussi joué dans de nombreux pays du monde. De nombreux Clubs de Choro se sont notamment créés en Europe. » 

Quel dommage !

J’aurais aimé en savoir davantage au sujet de cette musique !

Mais, « O 2 scenes »… n‘attendait pas ! 

Quand même, à la maison, j’ai repris le sujet.

En voilà un échantillon : 

Vidéos Bing Choro das 3 – Show com grandes sucessos do Choro Brasileiro

*   *   * 

Cette fois-ci, il ne s’est rien passé d’exceptionnel pendant mon dîner !

Même si j’étais un peu déçu, je me suis dit que « ce n’est pas tous les jours dimanche ! ».

Mais, en route vers la sortie du restaurant, j’ai remarqué, assis sur les chaises hautes d’une table de bar, un couple qui « causait ». 

J’ai reconnu, tout de suite, l’altiste de l’orchestre de Vienne, le soliste qui venait d’interpréter le concerto de Mozart.

C’était l’occasion rêvée pour me faire expliquer les quelques détails que je n’avais pas bien compris au sujet de la manière d’accorder son instrument, du répertoire baroque de l‘alto etc., etc.

C’était d’autant plus facile que, ayant retenu le nom du soliste, Pablo de Pedro Cano, j’ai pu poser mes questions directement en espagnol, sans passer par l’allemand, l’anglais ou… le swahili supérieur ! 

Avec une grande amabilité, Pedro a répondu à toutes mes « inquiétudes » (comme disent les Argentins !). Et nous avons continué… avec ses « inquiétudes », en rapport avec la vie… à Cuba ! 

Nous avons longuement échangé nos expériences et nous nous sommes donnés rendez-vous au mois de juin, à Fontainebleau, à l’occasion de son futur concert en France !

Pour d’autres projets communs en France… c’est trop tôt pour en parler ! 

*   *   * 

Il y a aussi un autre évènement musical à la « Seine musicale », que j’aimerais évoquer : « Les Masterclass de l’Académie Jaroussky » 

« Dans le cadre du programme Jeunes Talents de l’Académie sont organisées 3 sessions de masterclass d’une semaine. Chaque jour, l’une d’entre elles est ouverte au public, gratuitement sur réservation.

Ainsi, chaque année depuis 2017, une vingtaine d’artistes, issus de formation musicale d’excellence, bénéficient d’un parcours d’un an pour les aider dans l’élaboration de leur projet artistique et professionnel. » 

Il faut savoir que :

« L’Académie Musicale Philippe Jaroussky, association loi 1901, poursuit trois objectifs principaux :

  • Permettre la découverte de la musique classique à un public qui en est éloigné, et l’accès à la pratique instrumentale pour de jeunes enfants,
  • Accompagner de jeunes talents vers leur professionnalisation,
  • Créer du lien entre professionnels et amateurs, entre les disciplines artistiques, entre le public et les acteurs culturels du territoire.

L’Académie a lancé son programme d’actions en septembre 2017 dans le cadre de l’ouverture de La Seine Musicale sur l’Ile Seguin, à Boulogne-Billancourt. »  

Je participe, depuis trois ans, aux « Masterclass » de cette académie boulonnaise.

Tout comme, dans les années ’60, j’allais aux concerts de fin d’année au Conservatoire de musique de Bucarest. Ou, quelquefois, aux répétitions de « l’Ecole populaire des arts » (section musique). 

Là-bas, je suivais les premiers pas sur le looong chemin vers la « perfection musicale » de quelques amis ou les progrès accomplis par d’autres élèves, dont on m’avait prédit (sous le sceau du secret !) : « Il sera un grand du…violon ou du piano, ou… que sais-je ! » 

La prédiction s‘est avérée, quelquefois exacte, d’autres fois, fausse… Les aléas de la vie ! 

Mais, aujourd’hui, je peux dire, au sujet de certains grands musiciens, « Je l’ai connu… quand il jouait en culotte courte et chaussettes longues ! » 

Malheureusement, je ne serai plus de ce monde, dans trente ans, quand certains élèves débutants d’aujourd’hui seront des grandes vedettes du monde de la musique !

Mais, comme disait Guillaume d’Orange : « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ! » 

Bien sûr, je vais aux Masterclass, toujours pour la « section violon ». Normal ! J’ai pratiqué cet instrument (sans un très grand succès !) une bonne dizaine d‘années. 

J’ai, quand même, reçu un prix (le livre sur « La vie de Beethoven » de Romain Rolland), quand nous avons gagné, avec l’orchestre de mon lycée, le premier prix au concours des écoles de la ville de Bucarest.

Après l’enregistrement de notre concert, dans les locaux de la Radiodiffusion roumaine, précédemment mentionnées, j’ai juré que je ne toucherai plus au violon !

J’ai tenu parole, depuis 1964 ! 

Mais, j’ai répété à tous ceux qui ne comprenaient pas cette décision : « Je suis un grand consommateur de musique ! Pas un producteur ! » 

Comme disait un certain Georges Brassens : « C’est ma règle et j’y tiens ! »  

A l’occasion des Masterclass de violon, j’ai découvert l’un des professeurs de l’Académie :  Nemanja Radulović 

« Nemanja Radulović (Немања Радуловић), né le 18 octobre 1985  à Niš en Serbie, est un violoniste franco-serbe. » 

J’apprécie beaucoup ses prestations en tant qu’enseignant, pour sa manière de s’impliquer, la maîtrise d’un nombre incalculable de langues, sa présence discrète sur scène, qui sait mettre en valeur l’élève.   

Parmi ses quelques 12 « Récompenses et distinctions » gagnées à ce jour, j’ai remarqué :

2001 – Premier prix du concours Georges-Enesco de Bucarest.

Et puis, dernièrement, j’ai découvert, dans le programme du prochain Festival George Enescu, en août 2025, le concert d’ouverture : 

Ainsi, « ma boucle est bouclée ! » 

 *  *   *

Pour ce qui est du « cadeau tombé du ciel ! », qui a donné le titre de ce (trop long) texte, il ne me reste qu’une seule « question » :

Les « mandarines » poussent dans le Ciel ?

 

Adrian Irvin ROZEI

Boulogne, mars 2025

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