Boulogne, 28/01/2025
Feuilles de journal
Depuis trois jours, je ne suis pas sorti de ma maison !
Pourquoi ? Simple !
Dehors, il pleut, il y a du vent, il fait gris… même s’il ne fait pas très froid.
Selon les météorologues : « …La fin du mois a de nouveau été très arrosé, mais aussi très agité avec des épisodes de vent fort au passage des dépressions Eowyn, Herminia et Ivo. »
Et pourtant, je trépigne en attendant « d’être libéré » !
Tout ça, parce que j’ai appris qu’une exposition intéressante (pour moi !) est en cours au Musée départemental Albert-Kahn de Boulogne.
« Pour la troisième édition de sa résidence de création, le musée départemental Albert-Kahn invite la sculptrice Marina Mankarios à investir la salle des Plaques. Pendant près de quatre mois, avec son projet Modèles perdus, la plasticienne explore les collections du musée sous l’angle du patrimoine disparu ou en péril au Proche-Orient. »
« Voilà une nouvelle qu’elle est bonne ! », comme disait un certain Michel Colucci, dit Coluche.
Vu mon amour et mes expériences avec cette région du monde où j’ai trainé mes guêtres pendant plus d’un demi-siècle, je compte découvrir un pont entre le passé, représenté par les collections du Musée, et le présent, à travers la vision d’une jeune artiste porteuse de l’histoire d’une famille provenant de cette zone.
« Née à Paris en 1996, Marina Mankarios grandit dans une famille égyptienne copte, s’imprégnant dès son plus jeune âge de l’histoire et de la culture de ce pays. Diplômée de l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art (ENSAAMA) en 2019, elle présente sa première exposition Mouler n’est pas copier, ensemble de sculptures jouant sur la répétition du moulage pour générer des œuvres nouvelles. Installant son atelier à Paris, Marina Mankarios poursuit sa recherche sur la statuaire gréco-romaine et s’intéresse aux questionnements sur la mémoire et la disparition du patrimoine historique. En jouant avec la matière et l’espace, elle œuvre pour illustrer l’oubli, ce qui manque et à jamais disparaît de notre histoire. »
Voilà une exposition qui s’annonce comme très intéressante !
D’autant plus qu’elle se trouve au sein même d’un musée-jardin… cher à mon cœur !
Non seulement que cet endroit se trouve à seulement deux arrêts de bus de ma maison, mais, qui plus est, je le fréquente depuis plus d’un demi-siècle !
C’est vers 1968, quand nous avons, avec mes parents, aménagé à Boulogne, près du Pont de Sèvres, que j’ai découvert la maison d’Albert Kahn et le jardin qui l’entoure. J’ai eu, déjà, l’occasion, à maintes reprises, de parler (surtout !) du jardin.
Par exemple, dans le texte :
Je suis Zen! (I) | ADRIAN ROZEI et
Je suis Zen! (II) | ADRIAN ROZEI
Et, en mars 2024, sur les traces des magnolias… en Europe :
Magnolia for ever ! | ADRIAN ROZEI
De toute façon, qu’il vente ou qu’il neige, je vais visiter le musée et les jardins Albert Kahn plusieurs fois par an. Parce qu’il m’émerveille et me prépare quelques surprises… à chaque visite !
Par exemple, à l’été 2023, j’ai trouvé dans l’exposition « Rio – Buenos Aires, 1909 ; Modernités Sud-Américaines » d’innombrables photos prises par les opérateurs d’Albert Kahn à cette époque, que j’ai scanné et envoyé à des amis qui habitent ces deux villes, en les priant de m’envoyer les mêmes vues… prises aujourd’hui ! Quand je ne retrouvais pas, dans mes albums ou… dans ma tête, la mémoire de ces endroits !
Mais, cette fois-ci, au mois de janvier, le jardin risquait de ne pas apparaître sous son meilleur jour !
Encore une fois, le hasard a bien fait les choses ! J’ai « bénéficié » (comme affirment les médecins quand ils vous ont enlevé un organe plus ou moins vital !) d’une éclaircie entre deux averses, que je savais éphémère.
Voilà pourquoi, sachant le sursis de courte durée, j’ai commencé par la visite du jardin. Très bonne initiative !
Un soleil couchant éclairait de ses rayons un peu débiles, à travers un voile de brume, en fin d’après-midi, les premières tentatives de la nature de se débarrasser du poids de l’hiver : un camélia blanc avait fait éclore sa première fleur, quelques primevères bleues parsemaient les pelouses du jardin « à la française », les perce-neiges (qui n’avaient eu rien à percer cette année !) affichaient joyeusement leurs coupes… renversées !
Un cadeau inattendu de la nature !
Agrémenté par le passage-surprise entre mes jambes d’un chat, visiblement effrayé par les rires et les cris des enfants qui sortaient de l’école voisine.
Sans m’en apercevoir, j’avais passé plus d’une heure et demie dans le jardin !
Il est vrai que j’avais, aussi, étudié la présentation de l’exposition « Modèles perdus » de Marina Mankarios.
Je craignais ne pas avoir le temps suffisant pour profiter entièrement de « l’installation » de la salle des Plaques. Surtout que j’avais fait, aussi, un détour par l’intérieur du musée pour saluer quelques-unes de me « vieilles connaissances » : Anna de Noailles, la baronne Béatrice Ephrussi, la reine Elisabeth de Belgique…
La « salle des Plaques » est aussi un endroit « cher à mon cœur » ! C’est ici que, à l’occasion d’une « Journée du Patrimoine », il y a… plusieurs décennies, j’ai fait la connaissance de l’une des muséographes de l’endroit.
Et, c’est ainsi, en bavardant au sujet de la présence des personnalités roumaines dans les Archives du musée, qu’a commencé une « collaboration » avec cette institution, que j’ai beaucoup apprécié.
Mais, pour ce qui est du temps nécessaire pour admirer « l’installation » proposée, je n’avais rien à craindre, comme je l’ai constaté en entrant dans la salle des Plaques ! Elle se réduit… à deux pièces : « l’arc monumental de Palmyre en Syrie » et « une colonne du temple de Kôm Ombo en Egypte » !
Je reconnais que j’ai bien aimé, non seulement les détails de ces « reconstitutions », mais aussi la manière de les présenter « comme en mouvement » !
Cela m’a rappelé la rangée de béliers du temple de Karnak à Louxor, reprise dans le jardin égyptien de Jacques Garcia, au Château de Champ de Bataille, une vraie anticipation du principe du cinéma à 24 images par seconde.
Tout un chacun peut trouver les explications qui s’échelonnent sur près d’une page et demie du feuillet de présentation de « l’installation ».
Mais, moi, je suis sorti… un peu frustré de la salle des Plaques !
D’autant plus que, dans les deux cas, il s’agit de monuments que je connais depuis… 1974 ! Et que j’ai vu et revu, au moins, trois fois chacun d’entre eux, dans les 50 ans pendant lesquels j’ai « musardé » au Moyen- Orient !
J’en ai parlé, d’ailleurs, dans des écrits postés sur mon site :
-pour Palmyre : Les nouvelles fenêtres démurées… (I) | ADRIAN ROZEI
-pour Kôm Ombo : Un Phileas Fogg sur le Nil (IV) | ADRIAN ROZEI
Si je n’ai pas mentionné cet endroit spécifiquement dans mon texte, voici quelques images, qui datent de 2002.
Pour ce qui est du nombre, plutôt réduit, de « Modèles perdus », je ne me fais pas de soucis ! Marina Mankarios est si jeune qu’elle a tout le temps pour nous offrir d’autres installations.
Et, malheureusement, des « modèles perdus » …il en reste… beaucoup !
Mais, si je peux me permettre un (mauvais !) jeux de mots, j’ose espérer que pour « un de perdu, il y aura dix de retrouvés » !
Parce que, et peu nombreux sont ceux qui le savent :
« D’une manière générale, c’est l’occasion de dire que parfois, on remplace facilement quelque chose que l’on a perdu et que l’on croyait précieux. Au XIIIe siècle, on utilise couramment l’expression « une de perdue, deux de retrouvées ». Avant de passer à dix, à cause de l’inflation verbale.
Cette parabole signifie que les croyants doivent tout faire pour retrouver les brebis égarées et se réjouir quand un pécheur se convertit.
On est bien loin de la consolation d’un célibat subi qui deviendrait une occasion de multiplier les conquêtes.
D’ailleurs, ce dicton fonctionne-t-il ? Pas sûr. Il vaut mieux faire contre mauvaise fortune bon cœur. Et ne jamais oublier que quand on aime, on ne compte pas. »
* * *
A suivre…
Adrian Irvin ROZEI
Boulogne, janvier 2025
C. P. din Bucuresti comenteazà:
Agreabilă după-amiază “recuperată”👍.
Cu atât mai apreciată cu cât sunt eu însămi quasi-consemnată în casă de aproape 10 zile, în principal dar nu exclusiv din cauza frigului și zăpezii venite peste București târziu în iarnă, dar -ambele – în cantitate și nivel “compensatorii”.
Și la noi în grădină înfloriseră ghioceii – acum îngropați sub stratul gris de zăpadă.
Am aflat cu surprindere, abia prin 2002-3 la Bruxelles, într-o activitate literară legată de venirea primăverii, organizată de ARTHIS-Asociația culturală belgo română din Belgia, că acolo (și, presupun, și în Franța) ghioceii n-au miros.
O doamnă din diasporă adusese un ghiocel și își exprima frustrarea că nu mai regăsește niciodată parfumul discret dar atât de “vital” (epitetele le-am pus eu acum, nu mai știu dacă ea a caracterizat parfumul) al acestei flori.
Noi, în România, nu tratăm niciodată ghiceii ca pe niște flori căutate pentru parfumul lor – ne fascinează mai mult faptul că sunt “primii” (chit că unii au dat numele de primula altei plante cu flori) și că se luptă la propriu să străpungă stratul de zăpadă, uneori chiar înghețat.
Am conștientizat, abia atât de târziu în viață, parfumul ghioceilor, învățând totodată să-l prețuiesc ca pe un privilegiu care nu este hărăzit tutoror, nici chiar celor din țările unde mai cresc și pot fi întâlniți ghiocei.
Ràspuns AIR:
Si eu gàsesc cà florile în Frantza, chiar si la tzarà, n-au mirosul din România ! Chiar shi liliacul sau (unii) trandafiri.
Dupà multe conversatzii contradictorii aici, concluzia mea (ne-bazatà pe studii shtiintzifice !) este cà soiurile pe care le cumpàràm azi, în “comertzul socialist de Stat”, sunt “cultivari”, selectzionate ca sà satsfacà alte necesitàtzi comerciale (rezistentzà la transport în cutii, la anumite boli, înflorite în sezonul de gràdinàrit etc.)
Am constatat cà plantele “vechi”, instalate de multe decenii, sunt mai rezistente shi înfloresc mai multà vreme.
Nici màcar liliacul, nu înfloreshte si miroase… ca la Bucureshti, în plin orash, asha zis “poluat” !
Tei… nu prea existà la Paris, nici la noi, în Languedoc!
În schimb, azi am constatat cà migdalul shi mini-prunul nostru (alàturi de “jardin Zen”) sunt înfloritzi… pe jum’ate ! Iar cei ai vecinului… sunt complet înfloritzi, mai devreme! (ca în fiecare an !). Iar mimoza… stràluceshte!
Sper cà luni se va opri ploaia… ca sà-i “trag în pozà”! Aici, în sud (ca shi la Paris !) iarna a fost luuungà shi rece.
Am descoperit, acum 5 zile, la întoarcerea în Languedoc dupà aproape o lunà de absentzà, cà au înghetzat:
Dipladenia, câteva Lantana, câteva Dimorphoteca, zorelele…
În schimb, Colestemonul shi stânjeneii… au câte o floare sau douà ! “Mare-i gràdina lu’ Dzeu !”
Fac aceastà afirmatzie dupà ce am consultat albumele cu fotografii din anii precedentzi, luate în luna februarie.
Precum si câteva texte publicate tot în aceashi perioadà.