« Roule, roule train du plaisir »… toute la nuit ! (III)

La Bastide Vieille, le 15/08/2020

 

Pendant les années qui ont suivi, je prenais régulièrement le train de nuit vers l’Italie : des fois pour Milan, d’autres fois pour Turin, rarement pour Venise ou Rome. 

Mais je gardais toujours, à la fin de mes voyages en Italie, un billet de 10000 Lires !

Il devait me servir, à l’occasion du voyage suivant, en arrivant le matin tôt dans la gare de mon choix, à payer le premier (vrai !) café italien !

Sans avoir besoin de courir, pendant la courte escale, pour changer des francs.

Et, bien plus tard, pour acheter le journal local, « La Stampa » à Turin,  « Il Messagero » à Rome, « Corriere della Serra » à Milan, « Il resto del Carlino » à Bologne, « Il Gazzetino » à Venise etc., afin de me mettre au courant des dernières nouvelles du pays et, éventuellement, des événements culturels à venir.

Si je précise que je ne prenais pas le train de nuit jusqu’à Rome, c’est parce que j’avais découvert le bonheur de longer la côte italienne entre Gênes et Rome, de jour.

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Non, je n’ai rien oublié…

La Bastide Vieille, le 2/10/2018

 

Quand nous sommes arrivés à Paris, en septembre 1967, nous n’avions pas un sou vaillant !

Même le billet de 1Leu roumain, que je voulais amener avec moi pour le montrer à mes futures connaissances, et qui ne valait rien en France, m’avait été retiré à la douane, à la sortie de Roumanie. 

Tout ce que nous possédions, c’était 300 FF, dont nous attendions avec impatience l’arrivée depuis Grenoble.

Pendant qu’il attendait qu’il soit reçu par le consul, dans les couloirs du Consulat de France à Bucarest, mon père avait fait la connaissance d’un jeune français de Grenoble, grand amateur de natation. Le jeune homme avait fait le déplacement pour encourager un champion français de la spécialité, qui concourait dans les bassins du stade « Dinamo », dans le cadre d’une rencontre franco-roumaine.  Seulement, cet ardent supporter, dans le feu de l’enthousiasme, c’était fait voler le portefeuille et  se retrouvait sans un sou, ni billet de train, pour le retour. Il était donc venu au Consulat, pour demander de l’aide. Ce que le consul de France lui a refusé. 

Alors, mon père a décidé d’intervenir.

Je suis allé avec le jeune homme, que nous ne connaissions ni d’Eve, ni d’Adam, à l’office de Chemins de fer roumains et j’ai réglé le prix du billet, l’équivalent de 300 Francs. Il nous a promis d’envoyer ce montant, dés son arrivé en France, à l’adresse de la cousine de ma mère, qui habitait Paris.

Ce qu’il a fait, très honnêtement ! Sauf que, quand nous avons présenté, à la préposée au guichet de la poste, notre « Récépissé de demande de carte de séjour », celle-ci, qui n’avait jamais vu un tel papier, a refusé de nous donner l’argent. C’est vrai qu’il s’agissait d’une feuille de papier maronnasse, remplie à la main, mais qui portait, quand-même, le cachet et la signature (illisible !) d’un agent de la Préfecture de police, dans l’Ile-de-la Cité. Il a fallu faire appel au directeur de l’agence, qui a confirmé la validité de ce document*. 

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L’histoire du tableau…qui n’a traversé que trois pays !!!

Venise, le 4/05/2018

                          « Voyager dessille les yeux, mais qui part con, revient con! »

                                                                        Corto Maltese

Au mois de mars, à Séville, j’avais fini la mission pour laquelle j’étais venu, une heure avant le moment prévu pour le départ vers l’aéroport.

Alors, pour tuer le temps, j’ai décidé de faire un tour chez les antiquaires du cartier.

Dans la deuxième ou troisième boutique visitée, j’ai remarqué un tableau sympathique : une marine sur bois, avec les dimensions d’un A3 ( 297mm X 420mm), peinte au couteau.

Malheureusement, la signature, qui semblait dire « J. C. Garrido », n’est pas clairement lisible.

J’ai demandé le prix à l’antiquaire, un peu par jeu. Il a répondu: « 100€ ». 

Alors, toujours pour m’amuser, j’ai dit: « 50! ».  Continue reading

Couleurs du  monde

Feuilles de journal   

Castres, le 5 août 2016  

L’arrière grand-mère de mon épouse était née dans le Tarn, il y a plus de cent trente ans. Elle a vécu toute son enfance au manoir de Padiés, près de Puylaurens,  un château austère, un peu à l’image de cette région qui ressemble si peu à la zone méditerranéenne près de Béziers où nous passons la plupart de notre temps. Et Dieu sait que sa vie fut longue puisque Marie-Louise est décédée à l’âge canonique de 101 ans. 

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Je n’ai pas eu la chance de la connaître, mais elle est très présente dans notre maison. Parce que  Marie-Louise avait une passion : la peinture. 

C’est ainsi que mon épouse a hérité de plusieurs tableaux,  qu’elle a dû peindre dans sa jeunesse, puisqu’ils représentent des paysages et des animaux qu’on rencontre plutôt dans sa région natale.

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Parmi ces tableaux, le plus imposant par ses dimensions (1m x 0,6m) représente  la ville de Castres, importante citée du département du Tarn. Cette ville a eu une histoire mouvementée, surtout à l’époque des guerres de religion. 

Ainsi, je souhaitais depuis longtemps la visiter, surtout que notre tableau, peint il y a plus d’un siècle par l’aïeule, montrait  une géographie plutôt inhabituelle : une sorte de canyon parcouru par une rivière bordée de maisons en bois avec cinq ou six niveaux. En quelque sorte, une espèce de « Grand Canal », comme à Venise, mais avoisinant une forêt de conifères et débouchant sur une chaîne de montagnes. Quelle situation étrange ! 

Un excellent prétexte pour aller faire un tour à Castres a été la découverte du festival « Couleurs du monde », qui se déroule là-bas entre le 1er et le 15 août 2016. 

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