Otro modelo, otro color ! (I)

La Bastide, le 17/02/2020  

Volver
Con la frente marchita
Las nieves del tiempo
Platearon mi sien.

Sentir
Que es un soplo la vida
Que doce años no es nada
Que febril la mirada
Errante en las sombras
Te busca y te nombra.

« Volver »Tango de Carlos Gardel

Au début des années ’70, à l’occasion de mon premier voyage en Turquie, je suis allé, comme chaque touriste à peine arrivé à Istanbul, visiter le Grand Bazar.

J’étais surtout intéressé par la section « vestes en cuir », que je portais très souvent, à cette époque. 

J’ai passé un long moment en scrutant les vendeurs dans plusieurs  boutiques et  en écoutant  attentivement leur baratin. L’un d’entre eux m’a particulièrement impressionné par sa rapidité à réagir aux demandes des clients et par son bagout. D’autant plus qu’il était assez jeune. Nous avions, à peu près, le même âge. 

J’ai commencé à négocier avec lui l’achat d’une veste en cuir.

A un certain moment, pour lui faire comprendre que j’avais, comme lui, une certaine expérience du marchandage, j’ai dit que j’étais né en Roumanie. Continue reading

3 ans, 6 mois et 20 jours… (I)

La Bastide Vieille, 10/10/2019 

 

…ou 1270 jours ! 

C’est le temps qu’il a fallu pour que mon projet « AZULEJOS » soit achevé!

C’est long ! C’est très long!

Mais, je pense que ça valait la peine de passer tout ce temps en voyageant dans 6 pays, en dépensant des efforts d’ingéniosité et de patience et, accessoirement, quelques milliers d’Euro pour voir s’accomplir un rêve de 60 ans ! Parce que ce projet n’est que l’aboutissement d’une passion qui vient… de mon enfance. 

Mais, commençons… par le début!

 *   *   *

Quand j’avais 10 ou 12 ans, à Bucarest, je passais tous les jours, en allant vers mon école, devant une belle maison qui se trouvait, et se trouve encore, au coin de ma rue. La vue de cette maison me fascinait ! Elle présentait l’aspect d’une villa de style « néo-roumain », correspondant au goût architectural du pays au tournant du XIXème au XXème siècle. Sa façade était rehaussée de décorations en céramique polychrome, qui reprenaient des motifs traditionnels roumains. 

Au coin de ma rue, à Bucarest

Ce type de décoration n’est pas rare à Bucarest. Un certain nombre de bâtiments construits à la même époque en sont revêtus du même genre d’ornements. En particulier, un grand architecte roumain, Ion Mincu, avait utilisé la céramique coloré pour rehausser les façades de ses projets. Continue reading

J’étais là ; telle chose m’advint!

Feuilles de journal 

La Bastide Vieille, le 24/06/2019

 

Rarement un écrivain est si bien inspiré que lorsqu‘il se raconte. Le pigeon du poète a raison de dire : Mon voyage dépeint vous sera d’un plaisir extrême. Je dirai: « J’étais là ; telle chose m’advint : vous y croirez être vous-même. »

                                                   La Vie littéraire (1888) d’Anatole France

Je n’ai pas la prétention de me comparer à Anatole France ! Encore moins à La Fontaine ! Ni d’affirmer, comme disait Georges Brassens, « que mes vers valent mieux que les siens » !

Mais, j’espère que  mon voyage vous procurera quelque plaisir. Surtout, parce que j’ai eu la chance de croiser des personnages historiques ou, tout au moins, des noms connus et de visiter des lieux réputés.

Et, comme le hasard, aidé par un petit coup de pouce personnel, fait bien les choses, il m’a été donné de vivre, plus d’une fois, de tels moments. 

Pas plus loin que pendant les semaines qui viennent de s’écouler !

 

Bucarest, le 10/05/2019 

Le 10 mai est une date importante dans l’histoire de la Roumanie !

Pour ceux qui ne le savent pas –et je sais qu’ils sont nombreux !- :

« … le 10 mai 1866, le prince Charles de Hohenzollern-Sigmaringen fut appelé à diriger le pays. Le 10 mai 1881, le roi Carol I est couronné roi d’une Roumanie indépendante. Au temps de la monarchie, le 10 mai était le jour de la fête nationale. »

Aujourd’hui, cette date n’est plus fêtée que par la famille royale. Mais, comme la maison royale jouit d’une fonction de représentation du pays, au même titre qu’un ambassadeur, elle peut profiter des « honneurs de la République », sur un plan formel (plaques minéralogiques spéciales, garde républicaine…).  Continue reading

La Tour, prends garde !

Feuilles de journal
La Bastide Vieille, le 17/04/2019

 

En 1995, dans la maison de mes beaux-parents, j’ai découvert un livre qui m’a beaucoup intéressé. Cet ouvrage, plutôt un album, s’intitulait « L’Eldorado du vin – Les châteaux de Béziers en Languedoc ».

Sur près de 200 pages, Jean-Denis Bergasse, l’auteur du livre, décrivait « …le mouvement architectural du Bitterrois au XIXe siècle, phénomène de « castellisation » lié aux alcools et aux vins », relevant son  «exceptionnelle densité et diversité des réalisations ».

« Entre 1860 et la Première Guerre mondiale, les terroirs du Biterrois, mais aussi de Pézenas, d’Agde et de Narbonne, ont vu surgir de nombreux châteaux, symbole d’une prospérité soudaine et rarement égalée. » 

Je connaissais Jean-Denis Bergasse, pour l’avoir rencontré plusieurs fois dans les manifestations mondaines (mariages, baptêmes, vernissages, conférences savantes…), dont il était un invité phare dans notre région. 

Il maîtrisait avec aisance l’art et la manière d’entretenir un public néophyte sur des sujets tout aussi variés que l’histoire de la région, les coutumes et traditions locales, que de la vie mondaine et la généalogie des grandes familles biterroises.  Mais je ne pouvais pas soupçonner, à l’époque, qu’il m’inviterait à rejoindre la « Société Archéologique de Béziers », dont il était le Président, et qu’il m’inciterait à décrire les liens entre le Languedoc et la Roumanie, ce qui, quelques années plus tard, allait devenir ma première publication en français.  Continue reading

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage!

Feuilles de journal 
En mer, entre Abu-Dhabi et Mascate, le 13/03/2019

 

Georges Brassens, Henri Colpi, Georges Delerue                   

Heureux, qui, comme Ulysse,
A fait un beau voyage ;
Heureux, qui, comme Ulysse,
A vu cent paysages ;
Et puis a retrouvé,
Après maintes traversées,
Le pays des vertes années.

 

Pendant les 15 dernières années de ma vie professionnelle, j’avais mis au point un programme de « réjouissances » annuelles que j’ai suivi avec le plus grand sérieux.

L’année débutait avec un mois sans voyages, pour se reposer après les fêtes et leurs agapes.

Dès le mois de février, je partais pour 4 ou 5 jours aux États-Unis, afin de participer au Congrès de l’Association des Ingénieurs américains travaillant dans le domaine des explosifs.

Cette association, dont je faisais partie, organisait tous les ans son congrès dans une des villes du « sunny belt », aux États-Unis. Ainsi, revenaient, à tour de rôle, Nashville et Orlando, Las Vegas et la Nouvelle -Orléans, Los Angeles et Austin …

Malheureusement, San Diego, que je rêve encore de connaître, est sortie du chapeau l’année avant mon arrivée dans ce job et l’année après mon départ à la retraite. Pas de chance !

A ces quelques jours passés aux U. S., je faisais un tour dans un pays d’Amérique Centrale, d’habitude mon préféré, le Guatemala, mais, quelques fois, le Costa Rica ou le Panama.

Puis, en mars, c’était la première grande tournée sud-américaine: Argentine, Uruguay, Chili, Pérou. J’ajoutais, chaque fois, un ou deux « petits pays » (en terme de chiffre d’affaires!): la Bolivie, le Brésil, un pays d’Amérique Centrale…

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Objets inanimés, avez-vous donc une âme…

Feuilles de journal
La Bastide Vieille, 12/02/2018

Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ?
Lamartine

 

Plus de cent fois, j’ai affirmé : « Oui ! Les objets inanimés ont une âme ! Et elle est vicieuse ! »

Même qu’un jour, ma patronne de l’époque, Sophie M., après une telle affirmation, m’a demandé : « Adrian, êtes-vous sûr que ce n’est pas votre âme qui est vicieuse ? »

Je n’en sais rien, pour ce qui est de la mienne, mais pour « les objets inanimés » j’en suis de plus en plus convaincu, jour après jour ! 

Tout un chacun connaît la « La « loi de l’emmerdement maximum » (LEM) ou « loi de l’emmerdement universel » (qui) est une extrapolation de la loi de Murphy ». Et l’exemple le plus souvent mentionné est celui de la tartine qui tombe TOUJOURS avec la face beurrée vers le sol, quel que soit son centre de gravité !

Mais celui-ci est un cas simple, voir simpliste.

Il y a des cas bien plus sophistiqués ! 

En voici un, qui me concerne directement : 

Depuis toujours, je suis un grand amateur, sinon un fanatique, …des pendules. 

Comme enfant, à Bucarest, nous avions une pendule de cheminée en marbre noir, surmontée de la statue d’un poète romain assis, portant fièrement sur  la tête une couronne de lauriers,  qui écrivait, le style à la main, sur une tablette du même métal dans lequel il avait été tourné. Je l’ai admirée, pendant des années, et un jour, j’ai décidé de l’appeler « Ovide » ! Continue reading

C’est mon passé que l’on jette à la poubelle !

Boulogne, 27/02/2019

 

«Les choses ont leurs secrets, les choses ont leurs légendes 
Mais les choses nous parlent si nous savons entendre…
 

Il cria: “Je prends, je rachète tout ça
Ce que vous transportez là, c’est mon passé à moi”…

C’était déjà trop tard, pour sa voix suppliante ! » 

D’après Barbara : « Drouot – La salle des ventes »

En 1967, quand nous avons quitté la Roumanie, nous avions le droit d’emporter seulement 50 Kg par personne. Bien sûr, rien en or ou en argent, pas d’objets fabriqués en Occident, même pour les vêtements il y avait une liste mentionnant le nombre de chemises, costumes, ceintures ou cravates…

Pour ce qui est des alliances, seulement les personnes mariées avaient le droit de les emporter, et seulement dans la limite de 10 g par personne. Ceux qui possédaient des alliances plus lourdes ont été obligés d’enlever ce qui dépassait cette limite !

En ce qui concerne notre famille, mes parents et moi, nous avions donc droit à 150 kg. En pratique, nous n’avons pas atteint cette limite et de loin ! Continue reading

Si tu vas à Rio…

…n’oublie pas de passer par Boulogne-Billancourt !

 

Rio de Janeiro, le 20/03/2018

J’étais au Brésil, quand j’ai reçu d’un ami boulonnais le message suivant :

« Je te déconseille d’essayer…
Un métier… à risque
Réparation des paratonnerres sur le Christ Rédempteur
à Rio de Janeiro

Cliquez ci après et accrochez-vous fermement: Phobie du vide s’abstenir…………

 Je lui ai répondu :

Je te promets de ne pas monter sur les bras du Christ!

Mais, il y a 12 ans, j’ai commencé à entreprendre une action tout aussi dangereuse!

Nous avons à Boulogne-Billancourt la maison où a vécu et travaillé Landowski, l’auteur du Christ de Corcovado. Continue reading