Pour un Âne enlevé… (I)

Feuilles de journal
La Bastide Vieille, le 24/11/2020

Parmi les innombrables tentatives (avortées !) pour me faire apprendre le français, alors que j’avais 8 ou 9 ans, une est restée dans ma mémoire.

Mon père avait choisi « la méthode globale intégrale », ce qui était, à l’époque, une avancée très originale et peu pratiquée.

Il m’a récité, traduit et fait apprendre par cœur une fable de La Fontaine :             

« LES VOLEURS ET L’ÂNE ».

Tout un chacun se souvient de ce texte ; en tout cas, moi je le connais, encore, par cœur, au moins pour les 6 premiers vers !

« Pour un Âne enlevé deux Voleurs se battaient:
L’un voulait le garder, l’autre le voulait vendre.
Tandis que coups de poing trottaient,
Et que nos champions songeaient à se défendre,
Arrive un troisième Larron
Qui saisit Maître Aliboron.*

L’Âne, c’est quelquefois une pauvre province :
Les Voleurs sont tel ou tel prince,
Comme le Transylvain, le Turc , et le Hongrois.(1)
Au lieu de deux j’en ai rencontré trois :
Il est assez de cette marchandise.
De nul d’eux n’est souvent la province conquise (2):
Un quart (3) Voleur survient, qui les accorde net (4)
En se saisissant du Baudet. »

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