Monte-Cristo ? …l’aventure continue ! (VI)

La Bastide Vieille, janvier 2025

 

SERVICE APRES-VENTE

«  d’autres « ajouts » à venir ! »

Je ne savais pas si bien dire !

Alors que ce texte était en préparation, le 12 décembre 2024, je découvre dans « « Le Figaro littéraire » un texte illustré qui couvre une page et demi et qui parle d’« Un chef-d’œuvre inconnu de Dumas ».

Formidable nouvelle !

Synthétisée en quelques lignes : « Les Éditions du Chêne publient pour la première fois l’intégrale de son guide du Musée des Offices à Florence. Sept tomes, dont une histoire de la peinture et une galerie de portraits de peintres. Retour sur une découverte exceptionnelle. 

…ce sont encore 1 700 pages que (l’on) tire de l’oubli. Six tomes au total (sept dans l’édition qui sort au Chêne), baptisés La Galerie de Florence. Soit un guide-catalogue du Musée des Offices, institution que Dumas lui-même estimait « la plus belle de toute l’Italie et par conséquent du monde ».

En beaucoup plus court, voici l’histoire de cette découverte : Continue reading

Monte-Cristo ? …l’aventure continue ! (IV)

La Bastide Vieille, janvier 2025

*   *   *

«  …bien malin celui qui la trouvera. »

Ce bout de phrase est… la clé secrète de notre récit !

Encore une fois, je reviens au texte d’Alain Decaux. Qui le racontera bien mieux que moi. J’en suis sûr ! Parce qu’il est « de l’Académie française » !

« Cette porte, entrebâillée par Dumas, il a fallu attendre notre époque pour qu’elle s’ouvre complètement.

Il y a quelques années, un généalogiste de Caen, M. Gilles Henry, décidait de rechercher les ancêtres d’Alexandre Dumas. Le père du romancier, le général Dumas, qui exerça d’importants commandements sous la Révolution, était lui-même le fils d’un planteur de Saint-Domingue, Alexandre Davy de la Pailleterie, d’origine normande et noble. Les Davy de la Pailleterie portaient le titre de marquis sans toutefois qu’aucune lettre patente ne leur eût été concédée.

A Saint-Domingue, Alexandre Davy de la Pailleterie, après une violente discussion avec son frère aîné Charles, disparaît en 1748. En vain on cherche sa trace dans l’île. On sait seulement qu’il a emmené avec lui plusieurs esclaves fugitifs. On le croit mort. En fait, il file le parfait amour avec une Noire nommée Cessette Dumas – voici le nom de Dumas qui apparaît – dans une région de l’île où les Blancs ne pénètrent pas, car elle sert de refuge aux esclaves en rupture de ban.

Ce n’est qu’en 1775 qu’Alexandre reparaîtra. On apprendra qu’il a eu, de Cessette Dumas, quatre enfants : Adolphe, Jeannette, Marie-Rose et Thomas-Alexandre. En somme, c’est par amour pour une Noire qu’il a vécu si longtemps loin des Blancs.

L’histoire est jolie. Elle le devient beaucoup moins quand Gilles Henry nous apprend que, pour payer son voyage de retour en France, Alexandre va vendre les enfants qu’il a eus de Cessette ! Nés d’une esclave, ils sont eux-mêmes esclaves. Continue reading

Dis !  T’as vu Monte – Cristo ? (VIII)

La Bastide Vieille, 22/07/2024

 

Une autre surprise concernait un endroit dans Paris où ont été tournées plusieurs scènes du film réalisé par Matthieu Delaporte et Alexandre de la Pattelière.

Il s’agit, pour ceux qui ne le connaissent pas, de l’un des lieux les plus emblématiques des Champs-Elysées. Devant lequel tout visiteur ou habitant de Paris est passé, au moins, une fois dans sa vie, mais peu nombreux sont ceux qui l’ont visité !  Je veux parler de l’Hôtel de la Païva.

« L’hôtel de la Païva est un hôtel particulier parisien construit entre 1856 et 1865 au 25, avenue des Champs-Élysées par la Païva, née Esther Lachman (18191884), aventurière russe d’origine polonaise très modeste, devenue marquise portugaise, puis comtesse prussienne. Elle y donnait des fêtes restées célèbres.

En 1903, l’ancienne demeure luxueuse devient le siège du Travellers Club, un gentlemen’s club fondé la même année ; le club acquiert l’hôtel en 1923 et en est toujours propriétaire. L’hôtel de la Païva a été classé au titre des monuments historiques en 1980. »

Dans le film « Le Comte de Monte-Cristo » on reconnaît, entre-autres, le fameux escalier en onyx qui relie l’entrée de l’édifice aux salons du premier étage.

Les excentricités de la Païva: le lit, la baignoire, le plafond du grand salon

« Depuis 1903, le bâtiment conserve son grand escalier d’onyx jaune, sa salle de bains de style mauresque, ses sculptures, ses peintures et le plafond de Paul Baudry dans le grand salon…

L’hôtel est notamment célèbre pour son escalier en onyx jaune avec ses formes contournées, son lampadaire de bronze monumental, ses statues en marbre grandeur nature (statues de Dante, Pétrarque et Virgile, datée de 1865 et réalisée par Barrias), et au sommet dans quatre médaillons, des figurines peintes de Rome, Florence, Venise et Naples. Ce matériau rare, appelé « marbre onyx d’Algérie » provenait d’une carrière romaine redécouverte en 1849 près d’Oran par un marbrier de Carrare. Essentiellement utilisé à l’époque Napoléon III au bénéfice des constructions les plus prestigieuses, il a connu un grand succès lors de l’Exposition universelle de 1867. »

Cette rapide description donne déjà une petite idée sur la richesse de la décoration de l’endroit ! Continue reading

Dis ! T’as vu Monte – Cristo ? (VII)

La Bastide Vieille, 22/07/2024

 

Maintenant, une fois le décor planté, on peut revenir à l’histoire de Monte-Cristo et de sa « protégée » Haydée.

La belle Haydée est supposée, selon Alexandre Dumas, être la fille d’Ali Tebelin, le Pacha de Janina.

« Ali Pacha, dit de Janina ou parfois de Tepelena, né vers 1750 et mort le 5 février 1822, est le gouverneur d’origine albanaise de la région de l’Épire au service de l’Empire ottoman.

Il tente de se rendre indépendant au début du XIXe siècle en initiant une guerre asymétrique avec l’Empire ottoman. Sa révolte est l’une des causes centrales qui mènent à la Révolution grecque, qui se déclenche à la faveur de l’instabilité et du fait que les armées ottomanes sont occupées en Épire.

Plusieurs légendes entourent son histoire. Il fut d’ailleurs le premier à les diffuser, voire à les inventer afin d’accroître la terreur qu’il inspirait.

Ali lui-même avait conté ses exploits au consul de France aux îles IoniennesJulien Bessières. Ses histoires ont été ensuite reprises et amplifiées par Alexandre Dumas pour sa collection de nouvelles Les Crimes célèbres et par Victor Hugo dans Les Orientales.

La fin d’Ali Pacha apparaît aussi de façon romancée dans Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas. »

L’affirmation « d’origine albanaise » est simplificatrice ! Parce que, les Albanais peuvent être musulmans ou chrétiens orthodoxes (Aroumains).

Il est certain que les autorités acceptées par la Sublime Porte et, surtout, ayant des hautes fonctions militaires, se devaient d’être musulmanes. Ce qui fût le cas d’Ali et de ses deux fils Moktar et Véli, respectivement pachas de Trikala et Morée.

Son épouse connue, mère de ses deux fils, était « la fille de Kaplan, pacha de Delvinë, (épousée) vers 1764 ou 1770 » .

Sa mort à Janina où se trouvait son palais, peut laisser entendre qu’Ali était d’origine Aroumaine.

En tout cas, selon Alexandre Dumas, sa dernière épouse et mère d’Haydée était grecque et chrétienne. Continue reading

Dis !  T’as vu Monte – Cristo ? (VI)

La Bastide Vieille, 22/07/2024

 

Et, nous voilà arrivés en 2024 !

J’ai appris par la presse spécialisée le tournage du film « Le Comte de Monte-Cristo ».

Puis, j’ai vu le reportage sur sa première à Cannes :

LE COMTE DE MONTE CRISTO – Les Marches – Français – Cannes 2024 (youtube.com) et je me suis dit que je ne pouvais pas rater ce film… sous aucun prétexte !

Mais, selon une bonne habitude suivie depuis des décennies, je ne vais jamais voir un film dès sa sortie sur les écrans. J’attends, toujours, de lire quelques critiques, quelques articles, quelques interviews… Et, si possible, entendre quelques avis « non-officiels » glanés parmi les amateurs du 7éme art… non rémunérés pour ce service ! 

Le premier commentaire que j’ai entendu, dans la bouche de quelques jeunes amateurs de cinéma inconnus, à la terrasse d’un restaurant de Boulogne-Billancourt, ce fût : « X m’a dit qu’il a vu le film. Ça l’a réconcilié avec le cinéma français contemporain ! »

Pas si mal, pour une première approche !

Puis, l’on m’a dit qu’il y avait « des dialogues en roumain ». J’étais encore plus intrigué !

J’ai décidé d’aller voir le film tout de suite, même si j’ai appris qu’il dure… près de trois heures ! 

Mais, d’abord, je suis passé à la bibliothèque de Boulogne, près de ma maison.

Je souhaitais emporter le roman d’Alexandre Dumas pour pouvoir le consulter après avoir visionné l’œuvre cinématographique. J’ai appris que tous les exemplaires existants étaient sortis et qu’il fallait attendre deux mois avant le premier retour programmé ! Quel succès ! 

Puis, en passant par la FNAC, j’ai appris aussi qu’aucun exemplaire du roman n’était disponible, non plus. Et, qu’il fallait attendre au moins deux semaines avant l’arrivée d’une nouvelle édition. Encore mieux !

Mais, en fouinant dans les rayons, je suis tombé sur le dernier exemplaire disponible du « Comte de Monte-Cristo » dans les « classiques Hatier », avec « un dossier HISTOIRE des ARTS » de la « Collection Œuvres et thèmes ».

Un « Texte abrégé », un livre avec seulement 350 pages, mais agrémenté d’une quinzaine d’illustrations (gravures, tableaux, affiches de film anciens…) de l’époque de la publication de l’œuvre originale ou de ses premières « écranisations » (pour employer un barbarisme franco-anglais). Continue reading

Dis ! T’as vu Monte – Cristo ? (V)

La Bastide Vieille, 22/07/2024

Il n’y a pas qu’à Rome que des lieux ou noms me rappellent le Comte de Monte-Cristo !

A Paris, par exemple, j’y pense chaque fois quand je passe par les Grands Boulevards. En particulier, au carrefour de la rue de la Chaussée-d ’Antin avec le Boulevard des Italiens.

La rue du Helder, aujourd’hui

A quelques dizaines de mètres, se trouve la rue du Helder.

Dans le « Comte de… »  on peut y lire, à la fin du Tome II :

« Il fut fait comme disait Albert, et le lendemain, à cinq heures de l’après-midi, les deux jeunes gens se quittaient, Albert de Morcerf pour revenir à Paris, Franz d’Épinay pour aller passer une quinzaine de jours à Venise.

Mais, avant de monter en voiture, Albert remit encore au garçon de l’hôtel, tant il avait peur que son convive ne manquât au rendez-vous, une carte pour le comte de Monte-Cristo, sur laquelle, au-dessous de ces mots : « Vicomte Albert de Morcerf, » il y avait écrit au crayon : 

21 mai, à dix heures et demie du matin,

27, rue du Helder. » 

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Dis ! T’as vu Monte – Cristo ? (IV)

La Bastide Vieille, 22/07/2024

 

« J’ai fini la soirée, selon une bonne tradition instaurée depuis quelques années, avec… un autre Valadier !

« Popolo », en 1909, en 1968 et en 2020 !

« Popolo », en 1909, en 1968 et en 2020 !

J’ai traversé d’abord la Piazza del Popolo, dessinée par Giuseppe Valadier, le fils du précédent, « architecteurbanistearchéologue italien, né le 4 avril  1762 à Rome et mort dans la même ville le 1er février 1839 ». 

J’ai pris ensuite un capuccino à « L’Hôtel de Russie », toujours un projet de Giuseppe Valadier.

Je viens ici toujours tard dans la soirée.  Le plus souvent, il n’y a plus beaucoup de monde dans le jardin. Mais, cette fois-ci… il n’y avait personne ! Mois de janvier oblige ! … » 

Ce sont mes souvenirs de la Piazza del Popolo, en 2020, racontés dans le texte : Otro modelo, otro color ! (IV) | ADRIAN ROZEI (adrian-rozei.net) 

Mais, les histoires du Comte de Monte-Cristo au même endroit sont bien plus dramatiques ! 

«  passons par la rue du Cours, nous enverrons la voiture nous attendre sur la piazza del Popolo, par la strada del Babuino ; d’ailleurs je ne suis pas fâché non plus de passer par la rue du Cours pour voir si des ordres que j’ai donnés ont été exécutés…

Franz sourit ; un instant après le comte rentra. Continue reading

Dis !  T’as vu Monte – Cristo ? (III)

La Bastide Vieille, 22/07/2024

 

« C’était en 1968.

Quand l’été est arrivé, j’ai dû choisir l’endroit où j’allais passer mes premières longues vacances en tant que personne libre.

La décision n’a pas été facile du tout : je pouvais choisir n’importe quel pays du monde, sauf les pays communistes. Mais des moyens financiers limités et un peu de logique m’ont poussé à choisir entre l’Espagne et l’Italie. Et, en regardant les offres sur la liste des Œuvres universitaires, j’ai décidé d’aller à Rome. Et pour ne pas faire les choses à moitié, j’ai choisi un séjour de 15 jours.

J’ai atterri dans la capitale italienne après un long voyage, d’environ 24 heures, qui m’a permis de longer la côte, de Gênes à Rome, et ainsi commencer à découvrir le paysage maritime transalpin. Déjà dans le train, j’ai remarqué avec stupéfaction que je comprenais assez bien l’italien. Peut-être que dans une vie antérieure, j’avais été Italien !

À Rome, le petit hôtel que j’avais choisi parmi ceux proposés par les Œuvres universitaires, était situé en plein centre de la ville. En réalité, la « Pensione del Leoncino », comme cela se produit souvent à Rome, occupait un étage d’un immeuble résidentiel de la capitale, tandis qu’au rez-de-chaussée se trouvaient des magasins d’alimentation et de vêtements.

Je me souviens aussi d’un garage au coin de la rue, qui dérangeait les copropriétés avec ses voitures garées n’importe comment et qui empêchait la circulation déjà difficile du quartier. Les marchands ambulants étaient présents ici en toutes saisons avec leurs carrioles remplies de toute sorte de marchandises, auxquelles ils faisaient de la publicité en hurlant à tue-tête. Et si les voisins protestaient, ils rassemblaient leur fatras d’objets hétéroclites et repartaient quelques mètres plus loin. 

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