Feuilles de journal
Cap Ferret, le 27/06/2016
« Avant que ma jeunesse s’use
Et que mes printemps soient partis
J’aimerais tant voir Syracuse
Pour m’en souvenir à Paris. »
Henri Salvador, «Syracuse »
Pendant plus de 35 ans, j’ai eu la chance de voyager, quelquefois même deux fois par an, au Chili.
Même si tous ces voyages étaient justifiés par des raisons de travail, ils m’ont donné l’occasion de connaître la géographie, l’histoire, le folklore, les traditions du pays. Mais, peut-être davantage que dans l’autre centaine de pays où j’ai traîné mes guêtres pendant ce long laps de temps, j’ai apprécié au Chili la gastronomie locale.
Bien sûr, le Chili, comme la majorité des pays sud-américains, est un « pays de viande ». Mais, plus que tout autre pays d’Amérique du Sud, sauf peut-être le Pérou, un pays de « fruits de mer et de poissons ». Cela est dû certainement au fait que, le courant froid de Humboldt baignant les côtes chiliennes, les eaux de l’océan Pacifique sont particulièrement poissonneuses et les fruits de mer d’une variété et d’une taille rencontrées nulle part ailleurs dans le monde. Ainsi, on les retrouve à l’étalage des détaillants qui occupent des emplacements interminables dans les marchés de chaque ville du pays.
L’endroit le plus spectaculaire au Chili où l’on peut trouver des poissons et des fruits de mer est Angelmo, un petit village à quelques kilomètres de Puerto Montt, dans le sud du pays.
Dans les années ’70, on pouvait rencontrer, au long de la rue principale du village, les pêcheurs ou leurs épouses qui venaient vendre le fruit de leur « récolte » de la nuit précédente, exposé sur des tréteaux en bois qu’on pliait et emmenait à la fin de la journée. Continue reading