Dis !  T’as vu Monte – Cristo ? (III)

La Bastide Vieille, 22/07/2024

 

« C’était en 1968.

Quand l’été est arrivé, j’ai dû choisir l’endroit où j’allais passer mes premières longues vacances en tant que personne libre.

La décision n’a pas été facile du tout : je pouvais choisir n’importe quel pays du monde, sauf les pays communistes. Mais des moyens financiers limités et un peu de logique m’ont poussé à choisir entre l’Espagne et l’Italie. Et, en regardant les offres sur la liste des Œuvres universitaires, j’ai décidé d’aller à Rome. Et pour ne pas faire les choses à moitié, j’ai choisi un séjour de 15 jours.

J’ai atterri dans la capitale italienne après un long voyage, d’environ 24 heures, qui m’a permis de longer la côte, de Gênes à Rome, et ainsi commencer à découvrir le paysage maritime transalpin. Déjà dans le train, j’ai remarqué avec stupéfaction que je comprenais assez bien l’italien. Peut-être que dans une vie antérieure, j’avais été Italien !

À Rome, le petit hôtel que j’avais choisi parmi ceux proposés par les Œuvres universitaires, était situé en plein centre de la ville. En réalité, la « Pensione del Leoncino », comme cela se produit souvent à Rome, occupait un étage d’un immeuble résidentiel de la capitale, tandis qu’au rez-de-chaussée se trouvaient des magasins d’alimentation et de vêtements.

Je me souviens aussi d’un garage au coin de la rue, qui dérangeait les copropriétés avec ses voitures garées n’importe comment et qui empêchait la circulation déjà difficile du quartier. Les marchands ambulants étaient présents ici en toutes saisons avec leurs carrioles remplies de toute sorte de marchandises, auxquelles ils faisaient de la publicité en hurlant à tue-tête. Et si les voisins protestaient, ils rassemblaient leur fatras d’objets hétéroclites et repartaient quelques mètres plus loin. 

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Tout ce qui brille n’est pas or!

Feuilles de journal
Rome, 30/09/2019

 

Plus d’une fois, ces derniers temps, dans des restaurants de tout genre, au moment délicat où il faut payer l’addition, on m’a posé la question :

« En cash ou par carte ? »

Alors, avec l’air le plus sérieux possible, je réponds : « Pas du tout ! Avec des dents en or ! »

Le plus souvent, le serveur me regarde avec des yeux exorbités et ne comprend pas ou fait semblant de ne pas comprendre ! 

En fonction de sa réaction, bête ou futée, je continue : « Il doit bien y avoir un bon stomatologue dans votre quartier ! J’ai une molaire recouverte d’or qui me fait mal et j’aimerais beaucoup m’en débarrasser ! »

A ce stade, je laisse mon interlocuteur reprendre son souffle et, s’il n’a pas compris la blague (de bas niveau !), je continue : « Vous savez ? L’or vient de monter méchamment ! Vous allez faire une très bonne affaire ! » 

C’est à ce moment là que je constate, enfin, à qui j’ai à faire ! Et c’est ça qui m’amuse ! Les réactions sont souvent humoristiques, quelquefois bêtes, voire même agressives. C’est encore, une fois de plus, l’occasion de jauger le monde qui nous entoure. 

Maintenant, je me trouve dans un restaurant chic de Rome, près du Corso. Avant même d’arriver au moment fatidique où l’on me pose la question mentionnée plus haut, je découvre une revue que je ne connais pas : « Campo de’ fiori ». Il s’agit de la revue  mensuelle d’«Arte, Cultura, Spettacolo ed Attualita edito dall’Associazione Academia Internazionale D’Italia » à Civita Castellana. 

A la page 22, je tombe sur un long texte illustré, intitulé : Continue reading