« Roule, roule train du plaisir »… toute la nuit ! (V)

La Bastide Vieille, le 15/08/2020

André Claveau – Le petit train

  

En 2017, après une virée sur la Côte d’Azur, j’ai décidé de rentrer à Paris en train de nuit.

C’était au mois de septembre, juste un mois avant la suppression du train de nuit Nice-Paris.

Passons sur les émotions générées par un terrible orage, qui a interrompu la circulation des trains, pendant près de 2 heures, entre Menton et Nice.

Arrivé à la dernière minute en  gare de Nice, je suis allé m’installer dans ma couchette de seconde classe. Comme d’habitude, j’avais pris la couchette d’en haut.

C’est à ce stade que j’ai découvert que le filet pour déposer les bagages était si étroit qu’il ne permettait pas d’y ranger une valise ! J’ai dû la poser sur ma couchette, donc passer toute la nuit… avec les pieds sur la valise !

Départ de la Côte d’Azur, en train de nuit, vers Paris. (collection A.I.R- Marcelli –années ’50)

Sur le quai de la gare, un jeune homme, un peu attardé, s’agitait et criait, à la recherche du contrôleur. Qui n’est apparu qu’à la dernière minute !

Quel était le problème ?

Notre jeune homme, qui voyageait avec sa maman, une matrone de quelques 120 Kg, avait été envoyé dans une voiture différente de celle de sa mère. Personne, dans le compartiment de la maman, n’avait accepté d’échanger sa couchette avec lui.  Continue reading

Non, je n’ai rien oublié…

La Bastide Vieille, le 2/10/2018

 

Quand nous sommes arrivés à Paris, en septembre 1967, nous n’avions pas un sou vaillant !

Même le billet de 1Leu roumain, que je voulais amener avec moi pour le montrer à mes futures connaissances, et qui ne valait rien en France, m’avait été retiré à la douane, à la sortie de Roumanie. 

Tout ce que nous possédions, c’était 300 FF, dont nous attendions avec impatience l’arrivée depuis Grenoble.

Pendant qu’il attendait qu’il soit reçu par le consul, dans les couloirs du Consulat de France à Bucarest, mon père avait fait la connaissance d’un jeune français de Grenoble, grand amateur de natation. Le jeune homme avait fait le déplacement pour encourager un champion français de la spécialité, qui concourait dans les bassins du stade « Dinamo », dans le cadre d’une rencontre franco-roumaine.  Seulement, cet ardent supporter, dans le feu de l’enthousiasme, c’était fait voler le portefeuille et  se retrouvait sans un sou, ni billet de train, pour le retour. Il était donc venu au Consulat, pour demander de l’aide. Ce que le consul de France lui a refusé. 

Alors, mon père a décidé d’intervenir.

Je suis allé avec le jeune homme, que nous ne connaissions ni d’Eve, ni d’Adam, à l’office de Chemins de fer roumains et j’ai réglé le prix du billet, l’équivalent de 300 Francs. Il nous a promis d’envoyer ce montant, dés son arrivé en France, à l’adresse de la cousine de ma mère, qui habitait Paris.

Ce qu’il a fait, très honnêtement ! Sauf que, quand nous avons présenté, à la préposée au guichet de la poste, notre « Récépissé de demande de carte de séjour », celle-ci, qui n’avait jamais vu un tel papier, a refusé de nous donner l’argent. C’est vrai qu’il s’agissait d’une feuille de papier maronnasse, remplie à la main, mais qui portait, quand-même, le cachet et la signature (illisible !) d’un agent de la Préfecture de police, dans l’Ile-de-la Cité. Il a fallu faire appel au directeur de l’agence, qui a confirmé la validité de ce document*. 

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