Mes sphinx imaginaires (II)

La Bastide Vieille, 14/11/2021

On comprend aisément que de tels souvenirs ne s’oublient pas !

Et, dès que j’ai eu l’occasion, j’ai tenté de les faire partager, d’abord avec mon épouse, puis avec mes fils.

En 1984, quand ma future épouse souhaitait comprendre « d’où venait le (bon !) sauvage », je l’ai amené à Bucarest, ma ville natale, et… dans les Bucegi !

Ce fût un voyage… historique !

Pour elle, qui découvrait toutes ces beautés naturelles, mais aussi pour moi, qui connaissait bien les endroits que nous avons visités, mais qui me sentais encore plus dépaysé qu’en… Patagonie !

Il faut préciser que nous étions à ce moment-là  vers la fin du régime absurde de Ceauşescu, et que le surréalisme le plus total régnait dans le pays !

Pendant notre voyage, les aventures tristes ou grotesques se succédaient à chaque minute ! Mais, elles sont trop nombreuses et variées pour être racontées ici.

Je me contenterai de mentionner que, grâce aux paquets de « Kent extra-longues » (le passe-partout presque officiel de l’époque !), non seulement moi qui parlait roumain, mais aussi mon épouse, fumes  « homologués » comme roumains, malgré les passeports français présentés au refuge « Babele » où nous avons passé trois nuits.

Autrement dit, nous n’avons payé que le tiers du prix dû par les étrangers !

Toujours dans le même refuge, grâce à la bouteille de gin que je transportais partout avec moi (je voulais éviter les rasades d’eau de vie roumaine que l’on nous offrait partout !), nous avons été invités par un inconnu à un repas pantagruélique, qui a duré jusqu’à 3 heures du matin ! Alors que, partout dans le pays, les étagères des magasins d’alimentation étaient vides et, selon les ukases du « génie des Carpates », tous les restaurants devaient fermer leurs portes, au plus tard, à 21 heures ! Continue reading

Une porte vers… l’inconnu!

Ce texte a été publié dans la revue « 3R » (Rădăcini/Racines/Radici), no. 13 -15, daté janvier – mars 2019, édité par l’Association « Memorie şi speranţă » en Roumanie.

Rome, 26/11/2018


Pendant les 50 années depuis que je vais et retourne à Rome, je suis passé maintes et maintes fois près de la place Vittorio Emmanuelle II.
J’avoue n’avoir jamais prêté  attention aux ruines, certes imposantes, qui occupent une grande partie du square qui se trouve au centre de la place.

La « Piazza Vittorio Emanuele II », est familièrement appelée par les Romains piazza Vittorio. Se trouvant dans le « rione Esquilino », elle est la plus vaste de la capitale italienne. 

Cette place n’a pas eu toujours l’aspect qu’on lui connaît aujourd’hui.

Dans l’antiquité romaine, ici se trouvait un célèbre monument  le Ninfeo di Alessandro, mieux connu sous le nom de Trofei di Mario (« Trophée de Marius »). Il s’agit d’une fontaine monumentale, adossée à l’antique château d’eau où aboutissait un aqueduc.

Elle fût construite au IIIe siècle sous le règne de l’empereur Sévère Alexandre.

Mais, au XIXe siècle, avec l’accession de Rome au rang de « capitale du Royaume », le besoin d’une nouvelle urbanisation de la ville s’est fait sentir.

Sur des terrains acquis par la municipalité, on a réalisé une place rectangulaire et sur tout son pourtour des immeubles de style humbertien, dressés sur de hautes arcades, avec au centre un large parc arboré. Continue reading