Pourquoi j’écris…

Ce texte a été publié dans le livre « Sécantes roumaines/Secante româneşti » édité en 2011 aux Editions Duran’s à Oradea (Roumanie)

Pascal  Sevran,  dans  son  livre: « Lentement, place  de  l’ Église. »,  dit :

« Ce  que  nous  écrivons  n’intéresse  que  nous,  si  par  faiblesse il  nous  arrive  de  croire  à  la  sincérité  de  nos  amis,  nous  saurons  bientôt  que  s’ils  nous  lisent,  c’est  pour  de  mauvaises  raisons.  Seuls  quelques  inconnus  au  creux  d’un  lit,  dans  un  train,  sur  un  banc  public  et  qui  nous  lisent  les  larmes  aux  yeux,  justifient  notre  impardonnable  désir  de  leur  plaire. »

C’est  vrai  qu’on  se  demande  souvent,  alors  qu’on  noircit  du  papier,  et  quelque  soit  le  genre  qu’on  aborde  -roman,  poésie,  nouvelles etc. –  pourquoi  et  pour  qui  écrit-on. 

Certes,  il  y  a  des  gens  qui  ont  fait  de  l’écriture  un  métier. Autrement  dit,  qu’ils  survivent  plus  ou  moins  bien  grâce  à  leur « savoir-faire »,  en  noircissant  du  papier.  Continue reading

Caminante, no hay camino…(IV)

Boulogne, 8/06/2020

 

Séville, le 2/12/2017

C’est un voyage « relampago » (éclair) !

Départ de Paris à 6h00, arrivée à Séville à 8h30 ; retour de Séville à 18h30, arrivée à Paris à 21h00 !

Après le rendez-vous traditionnel avec Don Antonio, je suis passé de nouveau, devant « Las Dueñas ».

Le monument à la mémoire de Machado est toujours là.

Mais, aussi, un groupe d’une trentaine de touristes. Du genre « Jojo, mets ta laine ! ».

Trop peu pour moi ! Il ne faut pas casser une image/un rêve, si longuement construit ! 

Je suis donc allé faire un tour du côté de la mairie de Séville.

J’ai découvert qu’il y avait au programme de la journée  un défilé de fanfares de la jeunesse.

Brassens dit que « la musique qui marche au pas, cela ne me regarde pas ! ». Continue reading

Je m’rappelle d’un temps…

Feuilles de journal
La Bastide Vieille, 5/08/2019

 

…que les moins de vingt ans
Ne peuvent pas connaître !

« La Bohème » de Charles Aznavour (1965)

 La semaine dernière, en passant par le centre ville à Béziers, je suis entré chez un de mes brocanteurs favoris. Malheureusement, je n’ai rien trouvé d’intéressant.  Sauf, deux disques « Microsillon vinyle 45 tours » des années ’50. Me connaissant, la patronne de l’endroit, plutôt que de me demander 3 ou 4 Euro, a préféré me les offrir. 

Je les ai mis de côté, pris par d’autres préoccupations.  De toute façon, je ne peux pas les écouter dans l’immédiat ; mon électrophone d’époque se trouve à Paris !

Maintenant, j’ai décidé de les regarder de plus près. 

Le premier est un disque de Dario Moreno. Il comprend 4 titres, dont le fameux « L’étranger au Paradis ». C’est un extrait de la production musicale du même nom, en anglais «Stranger in paradise», dont la version française a été écrite par Francis Blanche et les principaux interprètes furent, en 1953, Luis Mariano, Gloria Lasso, André Dassary… La musique de cet air était la reprise d’un thème de Borodine, contenu dans son poème symphonique « Le Prince Igor ». Les musiques de Borodine ont été incorporés dans la comédie musicale Kismet , la plus connue étant la danse des femmes, adaptée dans la chanson «  Stranger in Paradise ». 

Ce thème a été, par la suite, repris dans leurs disques, par bon nombre de grands chanteurs de l’époque, parmi lesquels Dalida, Gloria Lasso, Tony Bennett, Luis Mariano, Nana Mouskouri… Continue reading

Objets inanimés, avez-vous donc une âme…

Feuilles de journal
La Bastide Vieille, 12/02/2018

Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ?
Lamartine

 

Plus de cent fois, j’ai affirmé : « Oui ! Les objets inanimés ont une âme ! Et elle est vicieuse ! »

Même qu’un jour, ma patronne de l’époque, Sophie M., après une telle affirmation, m’a demandé : « Adrian, êtes-vous sûr que ce n’est pas votre âme qui est vicieuse ? »

Je n’en sais rien, pour ce qui est de la mienne, mais pour « les objets inanimés » j’en suis de plus en plus convaincu, jour après jour ! 

Tout un chacun connaît la « La « loi de l’emmerdement maximum » (LEM) ou « loi de l’emmerdement universel » (qui) est une extrapolation de la loi de Murphy ». Et l’exemple le plus souvent mentionné est celui de la tartine qui tombe TOUJOURS avec la face beurrée vers le sol, quel que soit son centre de gravité !

Mais celui-ci est un cas simple, voir simpliste.

Il y a des cas bien plus sophistiqués ! 

En voici un, qui me concerne directement : 

Depuis toujours, je suis un grand amateur, sinon un fanatique, …des pendules. 

Comme enfant, à Bucarest, nous avions une pendule de cheminée en marbre noir, surmontée de la statue d’un poète romain assis, portant fièrement sur  la tête une couronne de lauriers,  qui écrivait, le style à la main, sur une tablette du même métal dans lequel il avait été tourné. Je l’ai admirée, pendant des années, et un jour, j’ai décidé de l’appeler « Ovide » ! Continue reading

Chez les antiquaires, Place St. Sulpice…

 

Paris, le 26/10/2018

C’est un après-midi ensoleillé d’automne. Je me trouve Place St. Sulpice, où j’ai rendez-vous avec mon ami Béla, qui est historien, pour aller assister à une conférence.

C’est bientôt le 11 Novembre et on va fêter 100 ans depuis la fin officielle de la Grande Guerre. Les commémorations, les conférences, les rencontres, les défilés vont se multiplier, dans les jours à venir. 

Même si je ne dirais pas comme Brassens :

« Moi, mon colon, cell’ que j’préfère,
C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit! »,
je compte quand-même y participer, de mon mieux. 

En attendant l’heure fatidique de notre rencontre, j’ai encore quelques 45 minutes à ma disposition. 

Ça tombe bien !

Place St. Sulpice se tient le « Marché d’automne des antiquaires parisiens ».

Je peux y faire un tour, alliant l’utile à l’agréable, pour admirer tant de belles choses : des peintures, des meubles, des bibelots, de vieux livres… il y a de quoi occuper son temps ! Continue reading

Non, je n’ai rien oublié…

La Bastide Vieille, le 2/10/2018

 

Quand nous sommes arrivés à Paris, en septembre 1967, nous n’avions pas un sou vaillant !

Même le billet de 1Leu roumain, que je voulais amener avec moi pour le montrer à mes futures connaissances, et qui ne valait rien en France, m’avait été retiré à la douane, à la sortie de Roumanie. 

Tout ce que nous possédions, c’était 300 FF, dont nous attendions avec impatience l’arrivée depuis Grenoble.

Pendant qu’il attendait qu’il soit reçu par le consul, dans les couloirs du Consulat de France à Bucarest, mon père avait fait la connaissance d’un jeune français de Grenoble, grand amateur de natation. Le jeune homme avait fait le déplacement pour encourager un champion français de la spécialité, qui concourait dans les bassins du stade « Dinamo », dans le cadre d’une rencontre franco-roumaine.  Seulement, cet ardent supporter, dans le feu de l’enthousiasme, c’était fait voler le portefeuille et  se retrouvait sans un sou, ni billet de train, pour le retour. Il était donc venu au Consulat, pour demander de l’aide. Ce que le consul de France lui a refusé. 

Alors, mon père a décidé d’intervenir.

Je suis allé avec le jeune homme, que nous ne connaissions ni d’Eve, ni d’Adam, à l’office de Chemins de fer roumains et j’ai réglé le prix du billet, l’équivalent de 300 Francs. Il nous a promis d’envoyer ce montant, dés son arrivé en France, à l’adresse de la cousine de ma mère, qui habitait Paris.

Ce qu’il a fait, très honnêtement ! Sauf que, quand nous avons présenté, à la préposée au guichet de la poste, notre « Récépissé de demande de carte de séjour », celle-ci, qui n’avait jamais vu un tel papier, a refusé de nous donner l’argent. C’est vrai qu’il s’agissait d’une feuille de papier maronnasse, remplie à la main, mais qui portait, quand-même, le cachet et la signature (illisible !) d’un agent de la Préfecture de police, dans l’Ile-de-la Cité. Il a fallu faire appel au directeur de l’agence, qui a confirmé la validité de ce document*. 

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Le Brésil… c’est pas fini!

Feuilles de journal

Paris, 30/03/2018

 

À peine rentré, depuis une demi-journée, de mon périple brésilien, j’ai couru écouter Angelina Wismes dans son concert à la Mairie des Lilas.

Angelina est une des chanteuses les plus douées de la jeune génération d’interprètes lancées ces dernières années sur les scènes parisiennes.
Et pas seulement chanteuse! Parce qu’elle est tout aussi bien pianiste,  auteur de chansons et « aranjeuse » de refrains connus, provenant du répertoire des grands artistes contemporains. Ses choix musicaux balancent entre Barbara et Poulenc, Leonard Cohen et Brassens, Marie-Paule Belle et… Kurt Weil!
D’ailleurs, son premier CD réunissait une quinzaine de chansons de Barbara. Et, au mois de septembre dernier, j’ai eu la chance de l’écouter comme invitée de l’association qui perpétue la mémoire de Georges Brassens, concert annuel où elle est devenue une habituée.

La grande surprise fut au moment où Angelina nous a annoncé qu’elle allait interpréter la chanson du film d’Almodovar « La piel que habito ». Pas dans sa version espagnole, mais l’original brésilien, intitulé « Pelo amor de amar », chanté par Ellen de Lima.

En fermant les yeux, je me retrouvais à Rio de Janeiro, que j’avais quitté à peine 36 heures auparavant!

Attendant un prochain enregistrement, où Angelina interprétera, peut-être, ce refrain, ceux qui veulent faire sa connaissance, peuvent la trouver sur:

Moi, qui suit ses passages sur scène depuis près d’un an, je guette avec impatience la sortie de son nouveau CD, en préparation.

Et j’ai cru comprendre, en discutant avec elle, qu’il y aura bon nombre de surprises.

Ce qui, connaissant l’éclectisme de ses goûts, ne m’étonne pas du tout!

Adrian Irvin ROZEI
Paris, mars 2018