A Boulogne, en goguette…

Boulogne, le 10/04/2022

Ça va faire bientôt 55 ans que j’habite à Boulogne !

Pendant tout ce (long) laps de temps, j’ai  suivi de près l’évolution de mon quartier.

J’ai vu des pans entiers de la carte de la ville changer et s’améliorer, j’ai constaté la modification sa structure démographique, l’évolution du niveau économique de sa population et, surtout, de son profil architectural.

Les grands projets d’urbanisme, où l’on peut suivre les « modes » de notre temps et reconnaître les « tendances » péchées sous d’autres cieux, ont fait l’objet d’innombrables articles, reportages, visites guidées… pendant toute cette période.

Ce serait amusant de se donner la peine de feuilleter les revues locales pour mettre en évidence les textes tonitruants qui encensaient tous ces projets « uniques et irremplaçables » qui auraient dû voir le jour, année après année. Pour analyser, ensuite, ce qu’ils sont devenus, une fois réalisés ou… restés en projet !     

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Anch’io sono pittore !

Boulogne, 25/05/2020

 

En cette période de confinement forcé, les réseaux sociaux tournent à plein régime. Et l’on reçoit, des quatre coins du monde, les mêmes « marronniers »  (Un marronnier en journalisme est un article ou un reportage d’information de faible importance meublant une période creuse, consacré à un événement récurrent et prévisible. Les sujets « débattus » dans un marronnier sont souvent simplistes, parfois mièvres.  )

Tout ça, occupe les internautes désœuvrés !

Parmi les messages envoyés, les jardins japonais occupent une place d’honneur.

C’est ainsi que j’ai reçu, plusieurs fois, l’image d’un superbe cerisier en fleur du Japon. 

En la regardant, une idée me vint à l’esprit :

« Anch’io sono pittore ! » 

C’est l’exclamation émise, paraît-il, par  Correggio (1404 – 1534), à Bologne, devant le tableau représentant Sainte Cécile par Raphaël. On peut la modifier en disant : « Anch’io sono poeta ! » ou de toute autre façon, dit mon « Dictionnaire des citations et locutions étrangères »,

édité par B. Marian à Bucarest, il y a plus de cent ans, en 1916. 

J’ai hérité de ce livre en 1960, au moment du départ précipité d’une tante vers la France, qui a dû abandonner tous ses biens.

J’aime tellement ce livre que je l’ai relié moi-même, avec la couverture d’un cahier « pour écoliers » de l’époque. Puis, je l’ai amené en France, à notre départ de Roumanie.  Continue reading

« Quel est le lien entre…

Boulogne, 02/01/2020

 

…le Général San Martin, le «Libertador » de l’Argentine, sa patrie, du Chili et du Pérou,  le prince de Valachie,  Michel le Brave, l’ « Unificateur » des trois provinces roumaines (Valachie, Moldavie, Transylvanie) et le cimetière de Boulogne ? »

Fermez vos livres et vos cahiers, sortez une feuille de papier blanc, inscrivez votre nom entier et correct dans le coin haut, à droite, pliez et collez-le.

Vous disposez de 3 minutes, avant que je ramasse les copies !

Je compte jusqu’à 180 !

1, 2, 3, 4… 

 *   *   *

Alors ? Vous-avez trouvé ?

Comment « Non ! » ? Vous-êtes de vrais cancres ! 

Je vais vous aider. La réponse tient en deux mots : « Carrier-Belleuse » ! 

Ça ne vous dit rien ? Vous êtes pire que ce que je pensais ! Vous avez séché, certainement, les cours d’histoire et d’arts plastiques toute l’année ! 

Bon ! Puisque c’est vous, je vais vous expliquer ! Mais, vous promettez de ne pas recommencer l’année prochaine. 

Commençons… par la fin !  Continue reading

… urinat in ventum

Dans mon quartier, à Boulogne, je passe souvent près d’un restaurant où l’on peut voir des pots de fleurs portant l’inscription :

« Moi fleur, pas poubelle »

A Nantes, j’ai découvert une pratique… plutôt différente!

On  vous conseille vivement d’utiliser un « Uritrottoire » pour vous soulager, en cas d’envie pressante, sous un pot de fleurs!

J’ai été scandalisé par ce procédé! Pas pour des raisons d’hygiène, de morale publique, voire… de protection de la nature!

Mais, à cause de la discrimination insupportable que cette pratique barbare introduit par rapport à  nos consœurs qui ne peuvent pas bénéficier de cette facilité.

Je compte écrire à Mme la Maire de Nantes, qui peut comprendre ma démarche grâce à sa propre expérience, et exiger la suppression de  ces bornes d’aisance tellement sexistes.

Ou plutôt, non! Si on les abaissait au niveau du sol… elles pourraient être utilisées par les deux sexes.

Et même par les animaux.

C’est une idée à creuser… dans le sol!

                                                 Adrian Irvin ROZEI

                                                  Nantes, juillet 2018

Castigat ridendo mores !

Paris, 28/04/2018

Quand j’ai appris qu’ Olivier Lejeune allait jouer une autre pièce de Sacha Guitry, j’ai décidé tout de suite que j’irai voir ce spectacle!

Tout ça, parce que son dernier « Sacha Guitry » était tellement brillant que maintenant… je ne peux plus m’en passer.

La pièce « Mémoires d’un tricheur » est la transposition scénique d’un roman écrit par Sacha Guitry en 1935. Avec tout le brio qu’on lui connait, mais sans les répétitions de son œuvre théâtrale.

Pour l’interprétation d’Olivier Lejeune, elle est si authentique que, par moment, on se demande si le vieux maître n’est pas sorti de sa tombe pour monter sur les planches… pendant une heure et quart!

Dés les premières scènes de la pièce j’ai remarqué le deuxième acteur qui interprétait un anarchiste russo-roumain!
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Boulogne…entre l’ancien et le nouveau

Boulogne, 27/04/2017 

 

A Boulogne,  prés de ma maison, tout un quartier porte l’empreinte du passé industriel de la ville. 

Je ne parle pas de l’endroit où se trouvaient, pendant prés d’un siècle, les usines « Renault ». Là-bas, des grandes opérations d’urbanisme et d’architecture font que l’on ne puisse plus reconnaître quoi que ce soit du passé industriel des lieux. 

Je pense à un petit quartier, formé de quelques rues seulement, où l’on trouvait, collées les unes aux autres, les maisons des ouvriers de chez «Renault », pendant plus d’un siècle. Oh ! Il ne s’agit pas de « chefs-d’œuvre d’architecture » dans le vrai sens du mot, mais de « pavillons » traditionnels de banlieue. Mais, qui ont leur spécificité et leur charme surtout à cause des matériaux fréquemment utilisés à cette époque : briques apparentes, marquises ou vérandas en verre, dessins en céramique vernissée en façade, quelquefois des poutres  en bois, qui donnent aux constructions une allure balnéaire. 

Ce quartier a été sauvagement bombardé par l’aviation anglaise, canadienne et américaine, en 1942 et en 1943, « par erreur », faisant un millier de morts et de blessés. Mais une grande partie des maisons ont échappées au massacre et, pendant des dizaines d’années, elles ont gardé leur aspect spécifique, embelli par des jardinets minuscules, bien cultivés, avec fleurs et buissons colorés, des tables en bois ou ciment, des niches pour oiseaux ou chiens. Presque toutes avaient un étage où l’on accédait par un escalier extérieur.  Continue reading

Boulogne… între vechi şi nou

Boulogne, 27/04/2017

 

La Boulogne, chiar lângă locuinţa mea, un cartier întreg poartă amprenta trecutului industrial al oraşului. 

Nu vorbesc despre locul unde se aflau, timp de aproape un secol, uzinele « Renault ». Acolo, vaste operaţii de urbanism şi arhitectură fac să nu mai recunoşti nimic din trecutul industrial al zonei. 

Eu vorbesc despre un mic cartier, cu numai câteva străzi, în care se găseau, unele lipite de altele, casele lucrătorilor de la « Renault » de acum un veac. Ah ! Nu e vorba de « capodopere arhitecturale », în sensul major al cuvântului, ci de “pavilioane” suburbane tradiţionale. Insă care au specificul şi « şarmul » lor, mai ales din cauza materialelor întrebuinţate la vremea aceea : cărămidă aparentă, marchize sau verande de sticlă, desene de ceramică smălţuită pe faţadă, uneori chiar şi bârne aparente de lemn, care dau clădirilor un iz balnear. 

Acest cartier a fost bombardat în mod sălbatic de aviaţia engleză, canadiană şi americană, în 1942 şi în 1943,  « din greşală », făcând mii de morţi şi de răniţi. Insă mare parte din case au scăpat şi timp de zeci de ani ele şi-au păstrat aspectul specific, înfrumuseţat de grădiniţe minuscule, bine cultivate, cu flori şi arbuşti coloraţi, cu mese de lemn sau ciment, cu coteţe de păsări sau câini. Mai toate aveau un etaj, la care te urcai pe o scară exterioară. 

In ultimii ani, de când  structura socială a cartierului s-a modificat, micile uzine sau atelierele meşteşugăreşti dispărând unele după altele,  aceste case au fost cumpărate de persoane cu mijloace materiale importante, care au început să le modifice, în funcţie de nevoile lor familiare.  Continue reading

Put a shine on your shoes!*

File de jurnal

Boulogne, 22/04/2017

Dumnezeu ştie că mi-a fost dintotdeauna oroare să-mi lustruiesc pantofii!

Când trăiam în România, eram obligat, copil fiind, să execut corvoada asta.

Insă, sub diferite pretexte, reuşeam să obţin autorizaţia părinţilor mei şi fondurile necesare pentru a realiza această operaţie prin intermediul unui “profesionist-lustragiu”. La Bucureşti, în acea vreme, întâlneai peste tot lustragii. Unii erau ţigănuşi, alţii făceau asta de zeci de ani, plimbându-se prin oraş cu lădiţa lor cu perii şi cremă, pe care îţi cereau să pui piciorul pentru realizarea lucrării.

Mă amuza, în timpul opertaţiei de lustruire, să privesc agilitatea lor, precum şi cartonul pe care-l introduceau între picior şi pantof, ca să nu-ţi murdărească ciorapul. Aşteptam cu nerăbdare ultima etapă : atunci când scuipau pe pielea pantofului, ca să-i dea luciul final, fără de care … lucrarea era neterminată. Imi amintesc că, dacă lustragiul trăgea chiulul şi nu scuipa, mă supăram şi insistam pentru execuţia acestei etape capitale. 

De fiecare dată, mă făceam că mă uit pe pereţi, în aşteptarea momentului când meseriaşul, fără să spună o vorbă, bătea de două ori cu peria în lădiţă. Era semnalul că trebuie să schimb piciorul, fiecare membru urcându-se şi coborând de mai multe ori pe cutia de lemn.  Continue reading