Les La Tour de Saint-Quentin (III)

La Bastide Vieille, le 3 juillet 2023

 

Les deux autres pastels de Quentin de La Tour, présentés dans la revue « l’Illustration » de mai 1927, sont ceux de « Vernézobre » et de « Mlle. Chastagner de Lagrange ».

Voici la présentation qu’en fait Pierre de Nolhac :

« Pour présenter à ses lecteurs quelques morceaux caractéristiques du maître, L’Illustration a choisi d’abord un pastel vigoureux, le portrait d’homme qui fait pendant à celui de La Tour lui-même. Bien différent du glorieux modèle de Perronneau, l’ignoré Vernezobre, n’a dans les traits rien de fort plaisant.

Les anciens catalogues le désignaient comme le marchand de couleurs de La Tour ; il fut, en réalité, pastelliste comme lui, et exposa, avec sa femme, à l’Académie de Saint-Luc. Aucune œuvre, à ma connaissance, n’a porté leur nom jusqu’à nous et, s’il en est conservé dans quelque collection, c’est assurément sous une désignation peu flatteuse.

Pour faire vivre le nom de Vernezobre, il n’est besoin que de cette image. C’est un méridional à la peau sèche et mal rasée ; ses traits se creusent durement ; il porte un étrange bonnet fourré à calotte de velours rouge dont les poils hérissés font autour du front un encadrement rébarbatif. L’acuité du regard, qu’accentuent des sourcils noirs en broussaille, révèle une volonté ambitieuse que ne sert point le talent et qui s’imagine remplacer par l’effort laborieux le don qui lui manque.

C’est le paysan qui s’acharne à faire produire un sol ingrat et dont le courage mérite quelque honneur. La Tour l’a drapé dans la plus belle veste de son atelier. Le velours bleu, aux plis moelleux, aux tons chatoyants, ne fait que mieux ressortir l’âpreté du visage plébéien. »

L’autre portrait choisi par « L’Illustration » pour présenter l’œuvre de Quentin de La Tour est d’un genre tout diffèrent : Continue reading

Rencontre(s) poétique(s) à Evian

Ce texte a été publié dans la revue « 3R – Rădăcini –Racines -Radici » no. 43 – 48, iulie –decembrie 2021 » éditée à Bucarest (Roumanie) par l’Association « Memorie şi speranţă ».

La Bastide Vieille, 19/07/2021

En décembre 2002, j’écrivais dans un texte, intitulé « Rencontre poétique à Evian » :

« Après les quarante cinq minutes de traversée du lac Léman, entre Lausanne et Evian, le voyageur qui souhaite admirer le paysage enchanteur et quelquefois dramatique de la rive opposée, se dirige en général vers un petit parc qui cache à l’ombre d’un gigantesque pin, le vieux port.

A sa grande surprise, il découvre, au milieu d’une pelouse entretenue, en égale mesure, par l’art des jardiniers et par les pluies répétées avec l’exactitude de l’horloge de la mairie, un monument étrange.  Entre deux colonnes antiques, le buste d’un personnage, portant lavallière et moustache “à la Napoléon III”, surplombé d’un lion portant un blason, semble flotter au-dessus d’une galère en plein élan.

Monument de Grégoire Brancovan sur les bords du Lac Léman, à Evian

C’est le monument de “Grégoire Bassaraba Brancovan”, le président et fondateur de la Société nautique d’Evian, en 1888.

Peux nombreux sont ceux qui savent qu’il s’agit du père d’Anne de Noailles, née Anne Elisabeth de Brancovan. Tout aussi peu nombreux sont ceux qui savent qu’Anne de Noailles a passé une grande partie de son enfance à Evian et que sa dernière volonté était que son cœur repose pour l’éternité au bord du lac Léman.

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A la guerre, comme à la guerre !

La Bastide Vieille, le 4/04/2021  

La Place Vendôme était vide,
On ne reconnaissait plus Paris!
Ils ont tous peur du COVID.
Quelle folie !
(D’après Gilbert Bécaud – « Nathalie »)

Comment pouvais-je imaginer que les canards de Boulogne… regardent la télé ? Et pourtant !

Quand j’ai vu arriver, pour la première fois, les trois canards sur la pelouse à Boulogne-Billancourt, devant notre résidence, c’était au mois de mars 2020, juste après le début du premier confinement.

En regardant de près, nous avons constaté qu’il s’agissait d’ « une Daisy et de deux Donald » !

Drôle de famille ! Comme affirmaient les critiques de théâtre dans la Roumanie communiste de ma jeunesse, « le traditionnel triangle bourgeois : elle, lui et… l’ami de la famille ». 

J’ai écrit alors, dans un texte (en roumain !) intitulé,

Post Covidum homo triste est !* (I) : 

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Cornici in asta* (II)

Feuilles de journal

La Bastide Vieille, 14/11/2020

 

En vérité, si je suis si dubitatif en ce qui concerne la vraie valeur des cadres proposés à la vente dans la séance du 17 juin, à Florence, c’est aussi parce que… j’ai été fort mal habitué par le passé. 

Dans les années ’80 –’90, ma belle-mère, Colette, avait trouvé un tuyau fantastique.

Elle était née à Bédarieux, petite ville dans l’arrière pays du Languedoc,  département de l’Hérault. En y allant souvent, elle avait découvert une « Salle de ventes aux enchères » fort intéressante. 

Une dame « commissaire-priseur » très dynamique, s’était installée dans cette ville, « hors des chemins battus » par les antiquaires européens, et proposait à la vente toutes sortes d’objets, souvent en provenance des propriétés et châteaux de la région. Continue reading