« Roule, roule train du plaisir »… toute la nuit ! (I)

La Bastide Vieille, le 15/08/2020

 

« …le but ultime le plus audacieux et le plus ambitieux de tout écrivain qui considère son activité comme un art : publier des textes qui peuvent être vus comme les anneaux d’une même chaîne, ou les segments d’un serpent de livres, ou les fragments d’un seul livre formé de tous les textes publiés… »

D’après Roberto Calasso, revu par Franco Maria Ricci (FMR)

 

Je suis un « fan » des trains de nuit… depuis toujours !

Enfin, pas tout à fait !

Quand j’étais enfant, en Roumanie, les distances, plutôt réduites, du pays et notre seul aller-retour annuel vers la région de nos vacances estivales, ne  justifiaient pas un voyage de nuit ! 

Et pourtant…

Quand j’avais 17 ans, le prof de géographie de notre lycée de Bucarest a eu une idée lumineuse ! Il a demandé aux Chemins de fer roumains (C.F.R.) de lui prêter, pour deux semaines, une voiture-couchette avec une quarantaine de lits, en pleine saison d’été. Et il l’a obtenue ! 

Alors, il a démarré une négociation ardue, avec un autre département des C.F.R., pour que, pendant ce laps de temps, la voiture puisse être attachée à des trains circulant de nuit entre les principales villes du pays.

Il a donc concocté un trajet ayant comme points de chute les gares proches des principaux endroits d’intérêt touristique, historique ou géographique  roumains. Et il a obtenu que la voiture-couchette puisse s’arrêter le matin dans ces gares et qu’elle reparte le soir vers une nouvelle destination. 

Une fois tout ce programme finalisé, il a proposé à ses élèves de participer à ce « voyage d’études », en grande partie financé par l’école. Alors, il a sélectionné les heureux élus (moitié garçons, moitié filles) en fonction de leurs résultats scolaires, tout au long de l’année. 

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Fan de Fanourios (II)

Ti pathos – Protopsalti

 

Paros, dans les Cyclades

Parikia, le 13/06/2018


Même si j’y suis passé en bateau des dizaines de fois, voyageant entre Athènes et les Cyclades, je ne me suis jamais arrêté à Paros!

Pourquoi ? Difficile à dire!

Mais, comme mon dernier patron avait une maison dans cette île, je me suis intéressé, il y a une dizaine d’années, à son histoire.

J’ai découvert ainsi qu’un ancien prince de Valachie avait construit une fontaine, encore en service, dans l’île de Paros.

Voici une bonne raison pour passer quelques jours à Parikia, la capitale de l’île.
On m’avait dit, par ailleurs, que Paros serait la plus verte des Cyclades. Pour l’instant, ça ne me saute pas aux yeux !

Mais, je suis allé, dès mon arrivée, trouver ma fontaine. Je n’ai pas eu à chercher très loin!

Dans la rue principale du vieux  village, je suis tombé toute de suite sur une fontaine, puis une seconde, et ensuite une troisième, portant l’inscription « Nikolaos Mavrogenis » et la date de 1777. Continue reading

Fan de Fanourios (I)

Feuilles de journal
 

Athènes, le 11/06/2018 

Melina Mercouri – Athènes, ma ville (1974)

Sachant que j’allais passer en Grèce dans les semaines à venir, j’ai commencé à ramasser des informations sur ce pays dans les magazines offerts par les compagnies de navigation aérienne, dés le mois de mars.

C’est ainsi que je suis tombé, dans la revue de « Paris Worldwide » du mois de mai, sur un entrefilet parlant de l’ouverture de l’hôtel « Electra Métropole Palace » et de la vue exceptionnelle sur tout Athènes, depuis le bar de son dernier étage. Mais, pas un mot sur sa localisation.

Quand j’ai trouvé son adresse sur Internet (Metropoleos 15), d’innombrables souvenirs ont surgi dans ma mémoire !

*  *  *
Au début des années ’70, j’avais pris une habitude étrange !

Dès que j’avais une semaine de vacances, je prenais le train en soirée à la Gare de Lyon, le lendemain matin j’arrivais à Milan, dans la journée je débarquais à Ancône, ensuite, je sautais dans le ferry pour Patras et, le jour d’après, me voilà à Athènes! De telles folies…on ne les fait qu’à 20 ans! C’est vrai qu’à l’époque il n’y avait pas de charters, mais, jusqu’à l’âge de 26 ans, on pouvait encore bénéficier des tarifs «  étudiant ».

Fallait-il encore être inscrit dans un établissement d’enseignement supérieur ! On verra, par la suite, qu’en Grèce ce n’était qu’un « détail » facile à régler!

C’est ainsi qu’un jour, ou plutôt une nuit, car à cause de la mer déchaînée, des transports aléatoires en Grèce et de notre méconnaissance des habitudes et de la langue du pays, nous sommes  arrivés à Athènes vers une heure du matin. Je parle d’un petit groupe de 4 ou 5 jeunes, rencontrés sur cette longue route, tous à peu près du même âge, qui avaient décidé de voyager ensemble.

Où aller à cette heure tardive de la nuit? Continue reading