Rio de Janeiro, 21/11/2019
Wikipedia dit :
« Le Musée de Demain (en portugais Museu do Amanhã) est un musée inauguré le 17 décembre 2015 par Dilma Rousseff. Situé à Rio de Janeiro, au bord de la baie de Guanabara, le bâtiment l’abritant a été conçu par l’architecte Santiago Calatrava Valls. Il est consacré à la création de l’Univers et à l’avenir de l’humanité.
Le bâtiment a été construit sur une jetée artificielle, le Píer Maua, au niveau de la praça Mauá. Sa construction a coûté 215 millions de Reais ».
(Au taux d’aujourd’hui, quelques 46 millions d’Euro ! Mais, en 2015, presque le double !)
J’avais remarqué la silhouette élancée du « Museu do Amanhã » l’année dérniere, à l’occasion d’une visite éclair dans le quartier.
Voir: https://adrian-rozei.net/lembrancas-do-brasil-v/
J’ai été impressionné par son architecture et sa couleur.
C’est vrai que toutes les réalisations de Calatrava, que j’ai pu voir de par le monde, (sauf le pont qu’il a dessiné pour le Grand Canal à Venise!) m’ont impréssioné par leur forme, fonctionnalité, pouvoir de séduction…
C’est pour cela que, dès mon arrivée à Rio, j’ai couru le visiter.
Si, vu de près ou de l’interieur, le bâtiment reste tout aussi original, le contenu du musée m’a (beaucoup) déçu!
« Le bâtiment offre une surface relativement réduite de 15 000 m2 au total, mais de très longs porte-à-faux (75 mètres en direction de la baie, et 45 mètres en direction de la ville) le prolongent. Sa hauteur a été limitée à dix-huit mètres pour ne pas cacher l’abbaye Saint-Benoît (Sao Bento) depuis la baie.
5 000 m2 du musée sont consacrés aux expositions permanentes et temporaires ; le reste de la surface est occupé par un auditorium pouvant accueillir quatre cents personnes, un bar, un restaurant, une boutique, ainsi que le « Laboratoire d’Exploration de Demain », espace réservé à des actions éducatives »
Au moment où j’ai visité le musée, il n’y avait pas d’exposition temporaire. Et la collection permanente m’a semblé plutôt… un grand vide !
Mais, dès l’entrée, j’ai remarqué un grand panneau qui proclamait (en deux langues) : « D’où venons- nous ? », « Qui sommes- nous ? », « Où sommes- nous ? », « Où allons- nous ? », « Comment aimerions- nous y aller ? ».
Alors, je me suis rappelé que Pierre Dac avait répondu déjà à ces questions, dans une phrase célèbre qui dit tout à ce sujet !
« À l’éternelle triple question toujours demeurée sans réponse : “Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ?” je réponds : “En ce qui me concerne personnellement, je suis moi, je viens de chez moi et j’y retourne”. »
Fallait-il dépenser toute cette montagne de fric, en construisant tout un musée, sans pouvoir donner une réponse définitive ?
Ce serait une question existentielle supplémentaire à ajouter aux précédentes !*
Adrian Irvin ROZEI
Rio de Janeiro, novembre 2019
*Les mauvaises langues à Rio affirment que cette construction aurait permis de dissimuler les sommes gigantesques évaporées pendant l’aménagement des installations olympiques de la ville. Je n’ose pas imaginer une chose pareille !
Merci Adrian pour cette belle description et le parallèle avec Pierre Dac …tout le monde n est pas Bernini ou Malraux