La Bastide Vieille, le 17/02/2020
« Le Museo de Arte Hispanoamericano Isaac Fernández Blanco est un musée d’art situé dans le quartier Retiro de Buenos Aires, Argentine.
Le musée a vu le jour avec une vaste collection d’art espagnol et latino-américain (en particulier de l’Ecole de Cuzco ) amassée par Isaac Fernández Blanco à partir de 1882.
Fernández Blanco était ingénieur de vocation; mais il aimait aussi beaucoup le violon, et la fortune familiale lui permit d’avoir une importante collection d’instruments à cordes. Plus tard, il a étendu son intérêt aux objets de la culture hispano-américaine: argenterie, icônes religieuses, peintures, meubles, livres et documents. Le patrimoine Fernández Blanco, qui compte près de 10 000 œuvres, est considéré comme l’un des plus importants de l’art hispano-américain, principalement dans l’art et l’argenterie du Pérou.
La collection d’art péruvien présente un… grand nombre d’ œuvres originales de l’Ecole de Cuzco de la période coloniale. »
Ce que Wikipedia ne dit pas, c’est que ce musée se trouve au coin de la rue Arroyo, là où j’avais rendez-vous, deux jours plus tard, pour la réception officielle précédemment mentionnée, dans les salons de l’Ambassade de Roumanie.
Je connais aussi ce musée depuis quelques 25 ans.
Qui plus est, mon ami, l’ex-ambassadeur d’Argentine en Roumanie dans les années ’50, Medoro Delfino, qui avait réussi à faire sortir toute une collection d’art roumain à la fin de sa mission, avait commencé une négociation avec la direction du musée pour la lui léguer, après sa mort.
La collection comprenait aussi un salon, ayant appartenu à Marie-Antoinette, qui avait fait un détour, de près d’un siècle, par… la Roumanie !
Malheureusement, la négociation a traîné en longueur et Medoro Delfino nous a quittés avant qu’elle soit finalisée. Les héritiers de M. l’Ambassadeur ont, par la suite, après un long procès, dispersé sa collection. Quel dommage !
Maintenant, que je suis l’heureux propriétaire de deux peintures dans le style de « l’Escuela cuzqueña », je suis retourné visiter de nouveau cet endroit magique.
L’endroit est, vraiment, magique !
En pleine ville, à quelques pas seulement de la Estación Retiro, le site regroupant trois gares ferroviaires de la ville de Buenos-Aires par où passent des milliers de voyageurs tous les jours, le jardin du musée est un oasis de paix et de tranquillité, qui te transporte d’un coup d’aile dans le monde de l’Amérique coloniale profonde.
Mais, du point de vue de sa construction, l’ensemble n’a rien d’authentiquement colonial !
Bâti en 1921-1922, l’édifice est la création de l’architecte franco-argentin Martin Noel (1888 – 1963), qui l’a fait construire selon ses goûts, le style néocolonial, pour abriter sa famille.
Dès que j’ai pénétré dans le jardin du musée, j’ai ressenti un sentiment étrange.
Tout d’abord, j’ai cru reconnaître les lieux et me sentir « comme chez moi » ! En me promenant dans le jardin, j’ai reconnu, tout de suite, les couleurs et le style des azulejos qui ornent la fontaine, les bancs, les pans de mur, le bassin… En cherchant un peu, j’ai découvert la signature de l’atelier qui les avait fabriqués : « M C Montalvan Triana ».

On reconnaît le style « Triana » dans les panneaux de la Bastide Vieille (le soldat romain) ou ceux du Musée colonial de Buenos-Aires !
« Mon Dieu, mais c’est bien sûr ! »
« Manuel García-Montalvan ( Séville, 6 décembre 1876 – Ibidem, 24 août 1943) était un potier et entrepreneur espagnol qui possédait l’usine de céramique artistique Nuestra Señora de la O, située dans la rue Alfarería de Triana (Séville). »
J’ai vu ses locaux, pas plus loin qu’au mois d’avril, à l’occasion de ma dernière visite à Triana (Séville), quand j’ai finalisé l’exécution des panneaux d’azulejos, aujourd’hui installés dans notre jardin de La Bastide Vieille, dans le Languedoc !
Malheureusement, l’atelier « Montalvan » a fermé ses portes en 2012 et, maintenant, il est question de le convertir en hôtel de luxe !
Mais, comment se fait-il que l’architecte Martin Noel ait connu l’atelier « Montalvan » ? Tout aussi simple ! Les deux ont travaillé sur le chantier de « l’Exposition ibéro-américaine de Séville (1929) » :
-Matin Noel a été l’architecte du « Pabellón de Argentina »,
-Montalvan a exécuté, entre autres, la décoration en céramique de la fameuse « Fontaine des grenouilles », située dans le « Parc María Luisa », ainsi que plusieurs bancs pour la « Plaza de España » à Séville.
Tout comme les auteurs de deux de mes panneaux d’azulejos, la maison « Mensaque, Rodriguez y Co. » de Triana. Qui, elle aussi, a fermé ses portes, mais en 2004.
Mais, le jardin du « Museo de Arte Hispanoamericano » présente une autre particularité !
On peut y rencontrer ici… un fantôme ! Et ça, depuis les années 1940, quand un bien connu poète, Oliveiro Girondo, affirmait avoir eu avec le fantôme une « divertissante conversation » !
Il semblerait que la silhouette d’une femme au corps de danseuse fût aperçue mainte fois par des témoins près de la fontaine qui se trouve dans le patio du musée !
Je passe sur les douleurs inexplicables, dans les organes sexuels, et les angoisses ressenties par les employés ou les visiteurs du musée, qui ont déterminé les autorités à consulter un parapsychologue. Qui a confirmé que « ces troubles seraient causés par une force venue de l’au-delà » !
Il semblerait qu’il s’agit d’une « jeune fille, morte à 17 ans de tuberculose, au XIXe siècle et enterrée ici, à l’époque à laquelle ce lieu était encore une église ».
Moi, j’ai parlé avec le concierge du musée, qui m’a confirmé qu’il a rencontré le fantôme, mais qu’il ne circule que de nuit, aux environs de 3 heures du matin.
Rassuré, j’ai pu étudier le sujet pour lequel j’étais venu : les peintures du XVIIe siècle des «ángeles arcabuceros» !
Je n’ai pas été déçu !
Il y en a de toute sorte : San Rafael, San Miguel et quelques autres moins connus, mais chacun avec ses dentelles, sa lance ou son glaive, son tambour ou sa trompette… Un vrai festival !
Et, j’ai pris bonne note du style des cadres qui entourent les toiles.
Car cet aspect reste à régler… sur le Vieux continent !
* * *
Les escales à Sao Paolo et à Fort Lauderdale, n’auraient dû être que des simples formalités !
Mais, au Brésil, il n’y a plus de file « Connecting flights » !
Donc, il faut ressortir, faire la queue pour récupérer ses bagages et passer de nouveau les formalités d’enregistrement, de douane et de contrôle de l’immigration ! Heureusement, le temps dont je disposais, entre les deux vols, permettait d’accomplir sereinement ce « parcours du combattant » !
Mais, à Fort Lauderdale, ce fût tout autre chose !
Pour la faire courte, au bout d’une heure et demie, je n’avais traversé que le premier contrôle douanier : celui du « papier émis par la machine ». Le vrai contrôle, face à face avec l’officier de police, devrait suivre… une fois la longue file d’attente écoulée!
Si j’avais attendu, discipliné, comme tous ceux qui me précédaient, j’aurais, certainement, raté ma correspondance. Heureusement, j’ai repéré une « latino » (probablement colombienne !) à qui j’ai expliqué mon cas. Très aimable, elle m’a fait « court-circuiter » la file. Même si elle n’avait aucune obligation de le faire : je ne voyageais pas avec la compagnie pour laquelle elle travaillait!
Mais, je parlais espagnol ! … ça aide !
* * *
Mon séjour à New-York était motivé, entre autre, par une affaire vieille de 3 ans !
Depuis 2015, j’ai décidé d’aller au moins une fois par an, à New-York, ville que j’aime particulièrement et, comme à Paris et Rome, il me reste toujours quelque chose à voir, à faire, à visiter… Depuis cette date, j’ai tenu parole !
Quelques mois plus tard, j’ai reçu une proposition qui a retenu toute mon attention : moyennant une contribution de 35 USD, je pouvais devenir un « Donator, class Champion » en vue de la réalisation du nouveau Musée de la Statue de la Liberté, qui allait être construit au pied même de l’œuvre de Bartholdi !
En échange, mon nom serait inscrit sur le mur des donneurs et je recevrais une médaille « Founder – Statue of Liberty Museum ».
Quel beau projet ! Et pas cher du tout !
Je me suis dit que, les noms de mes arrière grands-parents, qui sont passés en 1907 par Ellis Island, étant inscrits sur le mur du souvenir de cet endroit, le mien serait à sa place, au pied de la « Statue de la Liberté », à quelques encablures des leurs.

La famille de mes arrière grands-parents, sur le mûr d’honneur d’Ellis Island, et la « Salle d’enregistrement », par où ils sont passés, en 1907, l’année de leur arrivée aux U.S.A., et en 2015 !
J’ai payé les 35 USD, j’ai reçu la confirmation du règlement et la médaille et… j’ai attendu !
En avril 2019, j’ai appris que le Musée avait ouvert ses portes. Il s’imposait, donc, d’aller voir le Musée et mon nom sur le mur.
Dès le lendemain de mon arrivée, bravant le froid et le blizzard ( !), j’ai couru au musée.
Ici, grosse déception ! Le mur promis s’est transformé en… écran télé. Autrement dit, en dehors de quelques gros donateurs, dont la photo, le titre et le nom de l’entité qui a fait le don se retrouvent sur le mur d’entrée du bâtiment, les autres n’ont droit qu’à une inscription à chercher sur un écran en « libre service » !
J’avais inscrit mon nom sur le formulaire, comme « Adrian ROZEI » ; quelques mois plus tard, j’ai envoyé un message en précisant que je souhaiterais que mon nom complet apparaisse, à savoir « Adrian Irvin ROZEI ».
Peu de temps après, je recevais un message électronique, précisant que « dans nos livre il n’y a pas de Adrian Irvin ROZEI, mais seulement Adrian ROZEI » !
Bon ! Va pour « Adrian ROZEI » !
Mais, une fois sur place, je n’ai trouvé aucun « ROZEI » !
En désespoir de cause, j’ai tapé « Adrian Rozei ». Et là, miracle !
Je suis listé à la lettre « A » !
Mais ça, ce n’est rien ! Ceux qui ont écrit « M. X » ou « Mme. Y » sont listés …à la lettre « M » ! Je rêve ?
Par contre, le contributeur pour ma donation apparaît comme… « Adrian Irvin ROZEI « !
Et puis, j’apparais à côté du « plus beau linge » de la planète: Gabrielle Chanel, Andrew Carnegie, Albert Einstein, Diane von Furstenberg, Ralph and Ricky Lauren, Salvatore and Wanda Ferragamo etc., etc.
Pas si mal pour 35 USD !
A la fin de la visite, je me suis approché de l’une des gardiennes de la vraie flamme de la statue, envoyée de France il y a plus d’un siècle, et je lui ai fait part de mes constatations. Elle m’a répondu :
« Je ne suis pas ici en permanence. Mais, j’ai entendu dire qu’il y a eu beaucoup de problèmes avec l’informatique. D’ailleurs, la liste des donneurs ne peut être consultée que depuis un mois. »
Heureusement que je ne me suis pas pressé pour venir la découvrir il y à 7 mois !
A suivre…
Adrian Irvin ROZEI
La Bastide Vieille, février 2020
Une belle leçon . Comment devenir une star internationale avec 35 € , pardon dollars, mais cette ” money” n’existe pas sur mon iPad.