Monte-Cristo ? …l’aventure continue ! (VI)

La Bastide Vieille, janvier 2025

 

SERVICE APRES-VENTE

«  d’autres « ajouts » à venir ! »

Je ne savais pas si bien dire !

Alors que ce texte était en préparation, le 12 décembre 2024, je découvre dans « « Le Figaro littéraire » un texte illustré qui couvre une page et demi et qui parle d’« Un chef-d’œuvre inconnu de Dumas ».

Formidable nouvelle !

Synthétisée en quelques lignes : « Les Éditions du Chêne publient pour la première fois l’intégrale de son guide du Musée des Offices à Florence. Sept tomes, dont une histoire de la peinture et une galerie de portraits de peintres. Retour sur une découverte exceptionnelle. 

…ce sont encore 1 700 pages que (l’on) tire de l’oubli. Six tomes au total (sept dans l’édition qui sort au Chêne), baptisés La Galerie de Florence. Soit un guide-catalogue du Musée des Offices, institution que Dumas lui-même estimait « la plus belle de toute l’Italie et par conséquent du monde ».

En beaucoup plus court, voici l’histoire de cette découverte :

On savait qu’Alexandre Dumas parlait parfaitement la langue de Dante !

« Déjà très connu comme auteur dramatique, tant en France qu’en Italie, Dumas était arrivé au printemps 1840 à Florence. Un voyage ou plutôt une fuite pour échapper aux créanciers. Il y est demeuré plus de trois ans »...

Le duché était la seule destination possible. La Botte, Dumas connaissait, en possédant même la langue depuis ses 16 ans. »

On l’a vu et cité dans les pages précédentes de ce texte.

Le texte du Figaro ajoute :

« La Galerie de Florence venait d’être contractualisé. Un consortium de quatre entrepreneurs lui offrait 70 000 francs pour une parution étalée en 98 numéros. Le principe était similaire à celui des romans-feuilletons qui allaient suivre. Soit une diffusion mensuelle sous forme de fascicule format éléphant (35 × 38 cm), comportant d’une dizaine de pages et incluant trois gravures.

Comme pour les encyclopédies depuis celle de Diderot, tout intéressé devait s’abonner au départ. À terme, il revenait à ce souscripteur (gotha européen, voyageurs du Grand Tour, académies et relations haut placées tel le peintre Horace Vernet) de relier leur collection.

Comme les livraisons se sont espacées – elles ont été interrompues lors de la révolution de 1848 -, courant sur plus de vingt ans pour finir inachevées quant à la partie tableaux (le nombre de 300 chefs-d’œuvre reproduits en gravure avait été avancé au départ), pas plus de deux ou trois ensembles complets subsistent aujourd’hui dans le monde…

« L’un est conservé à la Bibliothèque des Beaux-Arts de La Haye. Celui de la Bibliothèque royale de Belgique est également complet mais pas relié. Celui avec le plus beau jeu de gravures est à l’Institut de France. On l’a largement utilisé pour nos illustrations. Car nous avons choisi de maintenir systématiquement ces images d’œuvres en regard de leurs commentaires. Elles constituent comme les pendants subtils des photos en couleur des tableaux. Pour ces autres illustrations une campagne spécifique de captation aux Offices a été effectuée », dit «… l’honorable président de la Société des amis d’Alexandre Dumas, Jocelyn Fiorina »

« Aujourd’hui, les lire in extenso intéressera bien sûr l’amateur de Dumas. Mais aussi tout curieux d’histoire de l’art. Par Dumas, en effet, on remarque qu’un bon quart des tableaux conservé aux Offices a changé d’attribution depuis 1840. Pour les seuls autoportraits, un sur deux a été vendu aux Médicis par des marchands ignorant ou peu scrupuleux. Car soit ils ne sont pas autographes soit les traits du personnage ne sont plus considérés comme ceux de celui qui les a peints. »

*   *   *

La fin de cet article m’apprend bon nombre de choses… et peut me rendre service à l’occasion de mes prochains voyages en Italie :

« Mais revenons à Florence. Suite à la récente publication, la pose d’une plaque commémorative est envisagée. Mais sera-ce via Tornabuoni, sur la façade du palazzo Larderel, où Dumas dormit les premiers temps, ou bordo Pinti au casino Salviati, où il vécut ensuite ?

 À moins que ce soit via Rondinelli où la présence du grand homme est également documenté. Dumas est si vibrionnant, sa vie italienne plus étourdissante encore que celles de ses héros, qu’il lui faudrait une statue piazza della Signoria. »  

Justement, je suis en train de livre un livre qui doit m’aider à revenir sur les pas des grands voyageurs en Italie. Son titre ?

« Il grande racconto del Viaggio in Italia » de Attilio Brilli

« Il Grand Tour, consuetudine delle classi colte europee nei secoli passati, trovava il suo culminenel Bel Paese, in omaggio al quale diventava il Viaggio in Italia. »

En français : « Le Grand Tour, coutume des classes cultivées de l’Europe des siècles passés, a trouvé son point culminant dans le Bel Paese, en hommage auquel il est devenu le Voyage en Italie. »

Le but avoué de ce livre est : « …grazie a quelle testimonianze potremo fare l’unica, autentica esperienza di viaggio ancora possibile oggi : tornando sui pasi degli antichi visitatori, in loro compagnia, fare nostre le loro mete favolose. »

Encore en français : « …grâce à ces témoignages, nous pourrons vivre la seule expérience de voyage authentique encore possible aujourd’hui : retourner sur les traces des anciens visiteurs, en leur compagnie, faisant nôtres leurs destinations fabuleuses. »

Bien entendu, dans un livre qui totalise 450 pages, le nom et les commentaires d’Alexandre Dumas apparaissent plus d’une fois !

Voici ce qu’il nous dit des moyens du voyage sur les routes de Sicile :

« Alexandre Dumas nous le décrit en 1835 comme un brancard pour deux personnes qui, au lieu d’être assises l’une à côté de l’autre, sont face à face. La litière est montée sur des poteaux conçus pour s’adapter aux fesses d’une paire de mules. Un accompagnateur guide le premier, tandis que le second a pour tâche de suivre le rythme. Sur des routes accidentées comme celles de Sicile, le mouvement du brancard s’apparente au tangage d’un bateau et provoque des maux d’estomac. C’est un type de transport qui nous conduit à détester notre compagnon de voyage : dans une heure, conclut Dumas, nous serions en train de nous disputer avec notre meilleur ami. »

Bien sûr, en près de deux cents ans, les moyens de transport ont fait quelque progrès. Même en Sicile !

Aujourd’hui, la botte italienne est traversée, du nord au sud, par de trains « Alta velocita », avec des « carozze » très confortables.

Toutefois, en souvenir des conseils d’Alexandre Dumas, je ne prends jamais de siège « face à face » avec un ami.

On ne sait jamais ce que peut arriver !

Et : « Un homme averti en vaut deux ! »

Même s’il ne paye… qu’une place !

Adrian Irvin ROZEI

La Bastide Vieille, janvier 2025

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