Lembranças do Brasil (II)

Avec…Vitor Hugo à Belo Horizonte!

Belo Horizonte, 23/03/2018

 

J’ai vu, dans le « Guide du routard », que le taxi entre l’aéroport de Belo Horizonte et la station de bus pour Ouro Preto coûte 120 Reais.

Il n’était pas question de prendre le bus pour la « Rodoviaria »: l’avion avait eu une heure de retard, donc il fallait la rattraper par tous les moyens.

Mais, …j’ai décidé que je payerai 100 Reais! Pourquoi? C’est mon opinion… et je la partage! (comme disait mon père !)

J’ai négocié vite fait avec un des 10 chauffeurs de taxi, qui faisaient la queue devant la sortie de l’aéroport, …et j’ai emporté le morceau: 100 Reais pour la Station « Rodoviaria »!

En route, je me suis rappelé qu’il y a 40 ans, je suis passé par Pampulha, là où Oscar Niemeyer a construit, dans les années ’40, la célèbre église « Saint François d’Assise ».

J’ai suggéré au chauffeur qu’on pourrait passer par là, juste le temps de prendre une photo. Il m’a répondu que ce n’était plus le même aéroport et que maintenant il fallait faire un grand détour.

Je n’ai rien dit, mais j’ai commencé à lui raconter que je suis ingénieur des mines, que j’ai travaillé longtemps avec cette industrie au Brésil etc., etc.,…

J’ai remarqué que ses yeux se sont éclairés ! Les habitants de Minas Gerais s’appellent « mineiros » et sont très fiers de leur passé …minier!

Quand il a vu que je prenais d’innombrables photos des bâtiments de la ville, il a dit: « On va faire un tour par Pampulha » !

Moi, …je me suis tu!

Non seulement que j’ai vu l’église de Niemeyer, mai j’ai eu droit à un tour du lac, avec les autres édifices des années ’50, avec les azulejos de Portinari et les constructions style « Le Corbusier ». Le pauvre! S’il savait comme je hais Le Corbusier !

Le chauffeur a fait même un effort surhumain, pour un brésilien, et m’a montré le stade « Mineiras » ou la « seleçao » a été vaincue par 7-1, dans le dernier Mondial, par l’Allemagne!

Une telle abnégation méritait bien une récompense !

À l’arrivé à la station des bus, je lui ai donné 120 Reais.

Et je lui ai demandé aussi de faire  une photo ensemble. Pour pouvoir lui envoyer l’image, j’ai demandé sa carte.

Quand j’ai vu son nom, …j’ai failli tomber à la renverse! Il s’appelle « Vitor Hugo »! Et il m’a précisé : « Comme celui des « Misérables »!

Sauf que chez lui… il manque un « c »! Qui, de toute façon, ne s’entend pas!

D’ailleurs, je ne sais pas si c’est son nom complet. Les Brésiliens ont l’habitude de donner à leurs enfants des prénoms célèbres.

Ainsi, le fameux musicien Baden Powell porte comme prénom le nom entier du créateur du scoutisme !

Et il n’est pas rare de rencontrer des gens (surtout des noirs!) qui se prénomment… « Napoléon Bonaparte » !

Au Brésil, tout le monde est connu par son prénom! D’autant plus que, s’il fallait mentionner le nom complet de tout en chacun, la journée se passerait …en présentations!

Un exemple? L’aéroport de Belo Horizonte est connu sous le nom de « Tancredo ». Ça vient de « Tancredo Neves », le premier président élu démocratiquement après la chute des militaires, et qui était « mineur »!

Sauf que, le pauvre, n’a pas eu le temps de régner un seul jour! Entre son élection et l’entrée en fonction… il est tombé malade et …il est mort!

Peu importe! Il est vénéré comme un grand homme d’Etat!

Donc, je peux affirmer, sans me tromper, que j’ai rencontré Victor Hugo… à Belo Horizonte!

Chers brésiliens! Je vous aime!

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« Tapetes de serragem » à Ouro Preto !

Ouro Preto, 23/03/2018

 

Quand je suis arrivé, un peu par hasard, à Ouro Preto, il y a 40 ans, c’était le dimanche de Pâques.

Les autorités de la ville invitent tous les ans les habitants, ainsi que les touristes de passage, à réaliser des tableaux religieux, des images de fantaisie, des décorations géométriques …en pétales de fleurs ou en sable, tout au long du parcours de la procession du dimanche de Pâques.

Ces tableaux éphémères sont installés sur les pavés des rues de la ville dans la nuit de « Sabato de Aleluia » et s’appellent « tapetes de serragem ».

À mon précédent voyage à Ouro Preto, j’ai réussi à voir la dernière demi-heure de la procession, qui piétine, en passant, les « tapetes de serragem ». J’étais tellement impressionné par cette manifestation d’une foi si profonde que je n’ai même pas pensé à prendre une photo!

En 1978, après la procession

Cette fois-ci, ce n’est pas encore Pâques. Mais, ce vendredi 23/03, j’ai remarqué vers 18 h que des dames de tous les âges commençaient à installer aux balcons de la rue principale de la ville des toiles rouge vif, recouvertes de tissus en dentelle blanche.

J’ai appris ainsi que la première procession de la Semaine sainte allait traverser la ville ce soir même.

Le départ était prévu vers 19h30, à l’église « Igreja Matriz de Nossa Senhora do Pilar » (celle dont on dit qu’il a fallu 450 kg d’or pour la décorer, au XVIII-èmme  siècle!) et l’arrivée, une heure plus tard, à la place « Tiradentes », au centre de la ville.

Prudent, j’ai attendu 21h pour aller sur la place. Il ne s’y passait rien!

Un « local » m’a dit: « Il y a un peu de retard! Ils vont arriver dans une demi-heure! »

Alors, j’ai décidé de dîner dans un restaurant sur le trajet de la procession et j’ai exigé une table avec vue sur la rue.

Je jetais de temps en temps un coup d’œil dans la rue… mais, toujours rien!

Heureusement que le propriétaire du restaurant avait prévu un petit groupe de jazz, pour remplacer les musiques religieuses, en cas de défaillance !

Vers 23h, j’ai demandé au serveur ce qui se passe.

« Vous comprenez? À cause de la pluie, ils ont décidé de raccourcir le trajet et ils sont restés près de l’église! »

C’est vrai qu’il a plu… 15 minutes!

Ce n’est pas grave! On recommence demain soir! Et aussi plusieurs fois dans la semaine.

Mais moi, je ne serai plus à Ouro Preto!

On ne gagne pas à tous les coups!

PS. Il est 1h du matin et j’entends toujours dans la ville les chants et les cris des étudiants… de l’Ecole des Mines.

Pour eux, la pluie n’existe pas. C’est vrai qu’ils n’ont pas le même âge que Monseigneur l’évêque!

                                            A suivre…

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