Le retour de Marjolaine…

Boulogne, le 2 février 2025

Hier, le 1er février 2025, vers 14h, quand mon épouse m’a dit qu’à 16h Michel Korb allait donner un récital à la Médiathèque de Boulogne-Billancourt, nous avons couru pour l’entendre « toute affaire cessante » !

Nous ne l’avions pas vu sur scène depuis le mois de mars 2020 !

Comment ? Vous ne vous souvenez pas de Michel Korb ?

Pourtant, j’ai envoyé, le 20 mars 2020, le message suivant à tous les amis de ma génération, Roumains ou Français, à Paris, Madrid, Buenos-Aires, Toronto, Bucarest etc. : 

Au Café de la Gare en mars 2020

« COVID 19 ? Non ! Covid -7 !

 Le 10/03, j’ai vu Roland Romanelli, après le spectacle de Michel Korb (le fils de Francis Lemarque).

 Une réunion était prévue pour le 17/03. Le Covid nous est tombé sur la tête.

Romanelli, dont je vous ai parlé, a été impressionné par mon texte :

Rencontre avec « l’homme en habit rouge »

Vous pouvez voir Francis Lemarque dans la vidéo ci-jointe :

Francis Lemarque “Marjolaine” – YouTube

Quand (?) j’écrirai cette histoire, Mihai Oroveanu apparaîtra également. »

Une piqure de rappel :

« Nathan Korb, dit Francis Lemarque, est un auteur-compositeur-interprète et poète français, né le 25 novembre 1917 à Paris 11e et mort le 20 avril 2002 à Saint-Maur-des-Fossés.

Au cours d’une carrière longue et discrète, couronnée par plusieurs Grand Prix du disque de l’académie Charles-Cros, il a écrit et composé près de 400 chansons, dont À Paris, devenue un standard international repris par des dizaines d’interprètes à travers le monde entier, et Quand un soldat, interprétée avec succès par Yves Montand, et dont les paroles engagées lui ont valu les foudres de la censure en 1953. »

*   *  *

Pour moi, la première « rencontre » avec Francis Lemarque date de… 1956 !

A cette époque, nous avons appris, dans la presse, le passage futur d’Yves Montand, accompagné par son épouse, Simone Signoret, à Bucarest.

J’ai parlé de ce moment « historique » dans mon livre « Amintirile pestrițe ale unui adolescent atipic » (en français : « Les souvenirs bigarrés d’un adolescent atypique ») dans ces termes :

« La première émission de télévision que j’ai regardée était la diffusion du récital d’Yves Montand, depuis la salle Floreasca.

La tournée du grand chanteur français dans le bloc de l’Est, accompagné de son épouse Simone Signoret, a suscité une vive polémique, car elle a eu lieu peu après l’occupation de Budapest par l’Armée rouge. Ainsi, sa visite à Moscou a été interprétée comme un accord tacite avec cette invasion. Yves Montand a ensuite expliqué sa motivation, sur laquelle je ne reviendrai pas. Mais ce qui a choqué le public roumain de l’époque, c’est qu’Yves Montand est apparu en smoking à Moscou et en salopette à Bucarest ! »

Je me souviens très bien de ce moment. Nous avons assisté, « en rang d’oignons » devant la télé, en noir et blanc, au spectacle du réputé chanteur français, dans la maison de mon oncle, Costin Nădejde, un des (très) rares heureux possesseurs d’un poste T.V. en Roumanie à cette époque, dans sa maison située dans le quartier de la « nomenclature », aujourd’hui le Bd. Mircea Eliade.

A l’époque, les chanteurs présentaient, l’une après l’autre, les chansons qu’ils allaient interpréter en mentionnant, en plus du titre, le nom du compositeur et celui du parolier. J’ai dû entendre alors, plusieurs fois, le nom de Francis Lemarque, qui a écrit quelques 30 chansons, le plus souvent paroles et musique, pour Yves Montand.

D’ailleurs, une longue amitié les a réunis, même si, à mon avis, Yves Montand a, un peu, « phagocyté » la renommée de son ami. Il a fallu que Francis Lemarque commence à chanter ses propres compositions sur scène, pour que le public apprenne qui était l’auteur de tant de succès populaires.

Plus tard, en 1963, dans la maison de mon collègue de classe et grand ami, Mihai Oroveanu, celui qui allait devenir le concepteur et le directeur du Musée National d’Art Contemporain (MNAC) de Bucarest, décoré, entre autres, de « l’Ordre du mérite » en France, j’ai découvert un disque noir- vinyle de Francis Lemarque.

C’était le grand-père de Mihai, le grand sculpteur Ion Jalea, lui-même décoré deux fois de la Légion d’honneur, dont la seconde par le Général De Gaulle, qui l’avait apporté d’une visite à Paris.

Nous avons écouté en boucle, tant et tant de fois, ce disque !

Je me rappelle avoir appris par cœur, à force de les écouter, les paroles de deux chansons :

-Quand un soldat : une chanson datée de 1952, écrite par Francis Lemarque, qui signe à la fois les paroles et la musique, et qui a généré, au moment de son lancement, tant de polémiques !

Vidéos Bing « Quand un soldat »

Les routiers : composé par Francis Lemarque, paraît-il après avoir visionné l’énorme succès cinématographique du film de Claude Autant-Lara, « Le salaire de la peur ».

Yves Montand – Les routiers – YouTube

youtube Yves Montand Les routiers chanson – Recherche Google

Pour ceux qui ne s’en souviennent plus :

« Le Salaire de la peur est un film francoitalien d’Henri-Georges Clouzot, sorti en 1953. C’est l’adaptation du roman du même nom de Georges Arnaud (1949).

Avec, dans les rôles principaux, les acteurs Yves MontandCharles VanelFolco Lulli et Peter van Eyck, le film raconte l’aventure périlleuse de quatre chauffeurs de camion devant convoyer un chargement dangereux et hautement instable de nitroglycérine afin d’éteindre l’incendie d’un puits de pétrole. »

Ayant appris par cœur les paroles, je les chantais, souvent à tue-tête, dans les années 1970 à 2007, quand je parcourais des milliers de Kilomètres avec mes agents d’Argentine, Dubaï, Suède… que sais-je ? Et, toujours, assis « à la place du mort » !

« Si tu veux vivre longtemps
Attention à ton volant
Car la route se défend
Si tu rêves un seul instant

Sous l´herbe tendre du printemps
Le talus est engageant
Mais c´est l´fossé qui t´attend
Si tu t´endors au volant !
 »

Dans un registre plus joyeux, à la même époque j’ai découvert la chanson du « petit cordonnier » :

– Le Petit Cordonnier : écrite en 1951 et devenue un « standard » pour les petits enfants, …comme pour leurs parents !

Vidéos Bing Le petit cordonnier Francis Lemarque

Je m’en suis servi pour introduire mon texte :

Le petit cordonnier qui voulait aller danser… | ADRIAN ROZEI 

Mais, malheureusement, depuis 2018 quand je l’ai posté, la vidéo a disparue !

Que puis-je dire au sujet d’une autre chanson pour la jeunesse ?

La grenouille de 1955

Vidéos Bing La grenouille Francis Lemarque

Moi, aussi, j’ai rencontré une petite grenouille en me promenant au bord de la Seine. Celle-ci, aussi, m’a attendri en me priant de l’amener chez moi.

Puis, une fois à la maison, comme elle avait toujours froid, elle m’a demandé de la mettre dans mon lit. Quand elle m’a demandé de lui faire une bise… j’ai hésité ! Mais, une fois de plus, je me suis laissé convaincre.

D’un seul coup, elle s’est transformée en « fille aux cheveux d’or » !

C’est à ce moment même que mon épouse est arrivée à la maison !

Eh bien, vous ne le croirez pas !, elle n’a pas voulu croire cette histoire.

J’ai été donc obligé de lui chanter la chanson de Francis Lemarque !

« Se non è vero, è ben trovato … ! » 

Bien sûr, je pourrais continuer avec beauuuucoup d’autres chansons.

J’ai, d’ailleurs, bon nombre de CD de Francis Lemarque où il chante, aussi, les chansons d’autres compositeurs/paroliers de son époque.

Parmi ceux-ci, j’aime particulièrement celui de 1990, intitulé « Francis Lemarque – mes 50 années », où il interprète aussi des chansons de Serge Gainsbourg, Léo Ferré, Charles Trenet, Soloviev-Sedoï… etc. 

Et pourtant, il manque une chanson ESSENTIELLE !

Je veux parler du célèbre refrain « A Paris » !

Vidéos Bing A Paris Francis Lemarque

Cette chanson m’a fait rêver pendant des dizaines d’années, alors que j’habitais à l’autre bout de l’Europe, au jour où je verrai, enfin, la Ville lumière ! J’en ai parlé dans un texte publié dans la revue « Planet Paris Montmartre » en 2021, qui s’intitule :

Ma première nuit à Paris… toujours ! | ADRIAN ROZEI

Et malgré tout, je ne résiste pas à la tentation de la réécouter périodiquement, en alternant les versions de Francis Lemarque et d’Yves Montand.

Vidéos Bing A Paris Yves Montand

Et, je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours la chair de poule quand j’entends les vers d’une chanson que Francis Lemarque a chanté aussi, « Un gamin de Paris »:

« Il est héritier,
lors de sa naissance,
de tout un passé
lourd de conséquences
et ça, il le sait
bien qu’il ignore l’Histoire de France. »

Peut-être, parce que, si mon sort avait été diffèrent, j’aurais pu être ce gamin !

  *   *   *

Et, nous voilà le 1er février 2025 !

Cette fois-ci, à la Médiathèque de Boulogne, ce n’est pas comme au Café de la Gare en 2020, où nous étions qu’une dizaine dans la salle. A Boulogne, il y avait une centaine de spectateurs. C’est vrai, la grande majorité étaient des « seniors ». Mais, la plupart d’entre eux connaissaient par cœur les chansons de Francis et, quelques fois, murmuraient « in petto » quelques informations supplémentaires pendant les explications de son fils.

Michel Korb était accompagné par un groupe de quatre musiciens enthousiastes qui, visiblement, prenaient grand plaisir à jouer cette musique, tantôt mélancolique, tantôt entraînante.

Et, j’avoue que, en écoutant par moments Michel, avec les yeux fermés, il me semblait que Francis était revenu parmi nous !

A la fin du spectacle, nous avons pu échanger avec Michel et son épouse quelques souvenirs… d’avant le Covid et de nos expériences personnelles avec le monde artistique. Il faut préciser que Michel Korb est un excellent compositeur, principalement de musiques de filmchef  d’orchestre et chanteur français.

Et, qui plus est, il est né à Boulogne !

En écrivant ces quelques lignes, j’ai eu, tout d’un coup, une idée… lumineuse !

Pourquoi Michel ne viendrait-il pas Place du Tertre, à l’occasion du lancement de l’une de nos revues « Planet Paris Montmartre », pour assurer la partie musicale avec les chansons de son père ? Voire, nous régaler avec quelques anecdotes, en rapport avec ce lieu mythique et ses artistes que celui-ci a, certainement, connu pendant sa longue carrière, qui a duré près de sept décennies !

D’ailleurs, sur le CD « Mes 50 années », Francis Lemarque interprète la fameuse chanson : « Complainte de la Butte » de Jean Renoir et Georges van Parys !

A bientôt, j’espère !

Adrian Irvin ROZEI

Boulogne, février 2025

2 thoughts on “Le retour de Marjolaine…

  1. Michel Korb de Paris écrit :
    « Bonjour Adrian, j’ai lu votre article, très belle plume
    Merci beaucoup pour avoir partagé votre expérience autour de mon père.
    En vous souhaitant le meilleur
    Bien amicalement »
    C.P. de Bucarest ajoute :
    « Foarte interesant, am citit cu emoție și curiozitate textele “hyperlinked”, ascultat/văzut înregistrările și … pornit pe cărări ramificate pentru a mai afla/încerca să verific informații în plus (poate, false amintiri🤔).
    Nu atât despre François Lamarque (despre care mărturisesc că nu știam nimic, dar m-am bucurat să-i [re]cunosc cu atâta întârziere meritele și paternitarea atâtor succese emblematice pe care le cunoaștem datorită în special lui Yves Montand dar și altor mari câtăreți și cântărețe. Ci, mai ales, despre Barbara…
    Teme de aprofundat (măcar prin linkurile tale). Doar că… pe ziua de azi mi-am depășit deja cu nepermis de mult “alocația” de timp cu ochii în telefon🤫🫢
    Sent from my iPhone

  2. Anca Oroveanu din Bucuresti scrie:
    “Bună ziua,
    Confirm primirea și mulțumesc!
    Cu cele mai bune gânduri,
    Anca Oroveanu “

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