La peinture moderne à Montmartre

Ce texte a été publié dans la revue « Planet Paris Montmartre » du 1er trimestre 2025.

Qui se souvient encore, de nos jours, d’Henri Maigrot dit Henriot ?

Et pourtant, il fût un dessinateur et caricaturiste en vogue pendant plus d’un demi-siècle !

Henri Maigrot, né le 13 janvier 1857 à Toulouse, mort le 10 août 1933 à Nesles-la-Vallée, était un homme de lettres, dessinateur et caricaturiste français connu sous le pseudonyme d’Henriot ou de Pif.

Je souhaite sélectionner ici, dans sa riche présence artistique, ses activités liées à l’humour dans l’actualité des premières décennies du XXe siècle :

« Le 1er avril 1899, il succède à Pierre Véron en tant que directeur du journal Le Charivari (jusqu’en 1909), puis remplace Draner à L’Illustration, où il collaborera jusqu’en 1931. Il fournit également des dessins au Triboulet, au Journal amusant, au Bon Vivant, au Pèlerin et à l’Almanach Vermot.

Proche d’amis musiciens, il composera des poèmes comme Lettre à Ninon mis en musique par Paul Delmet ou Chanson pour elle par Jules Massenet. Il collabore à la Revue Pleyel à partir de février 1925 en fournissant une rubrique avec ses dessins, La Musique anecdotique, qui devient en 1926 Le mois musical.

Le 23 janvier 1915 il crée le journal satirique À la baïonnette.

Le génie de l’artiste est de prévoir, sur le ton de la blague, les malheurs qui frapperont l’humanité… un siècle plus tard !

Il est l’auteur de l’immortel « Comment vas-tu yau de poêle ? » paru dans l’Almanach Vermot. »

Avec une si riche illustration humoristique, il était inévitable que la route d’Henriot croise les chemins de Montmartre !

Le voici, dans un de ses dessins hebdomadaires publié dans le numéro daté du 15 Janvier 1927, sous le tire « Peinture moderne ».

Pour mémoire :

« L’Illustration est un magazine hebdomadaire français publié de 1843 à 1944. Journal de la bourgeoisie républicaine, il s’oppose aux monarchistes lors de l’instauration de la IIIe République, puis évolue durant l’entre-deux-guerres vers la droite, se montrant hostile au Front populaire.

Une tentative de relancer le même concept en 1945 sous le nom de France Illustration ne rencontre pas le succès et doit cesser en 1955.

L’Illustration est un document historique resté dans la mémoire collective française et fait actuellement l’objet d’une campagne de numérisation de la BNF… »

Une semaine plus tard, dans le numéro du 27/01/1927, Henriot récidive, dans une « bande dessinée » intitulée « Délire » :

Encore une fois, le sujet de ses dessins s’avère « d’actualité » près d’un siècle après leur parution !

C’est ça le génie de l’artiste. Moderne ou ancien !

Adrian Irvin ROZEI

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