Rome, 10/10/2024
Me voilà de retour en Italie, plus précisément à Rome, après deux années d’absence !
Pourquoi « une si longue absence » ? Je ne saurai pas le dire moi-même !
Je n’ai même pas l’excuse du « Covid », comme la dernière fois.
Peut-être, à cause des commentaires lus dans la presse ou répétés par des amis, des connaissances, des inconnus rencontrés ici et là, au retour de séjours dans la « botte italienne » ! En un mot : « le surtourisme ! »
Tous ces gens, plutôt bien intentionnés m’ont dit et répété : « On ne peut plus voyager en Italie ! La foule des visiteurs est trop « compacte » !
C’est vrai que, pendant ces deux années, j’ai tenté, à plusieurs reprises, d’organiser un séjour en Italie. En choisissant des endroits, des hôtels, des villes… que je connais et que j’ai fréquenté… pendant des décennies. A chaque fois, j’ai dû abandonner à cause des prix prohibitifs, des conditions draconiennes que l’on m’imposait, des horaires peu pratiques…
Je me suis dit qu’il fallait éviter la période des vacances. Mais, …quelles vacances ? Il y a toujours des « vacances » quelque part dans le monde ! Et, de nos jours, le tourisme est, probablement, l’activité la plus « mondialisée » !
Alors, j’ai choisi d’y aller en octobre. Un moment idéal. Entre les vacances d’été et celles du début du mois de novembre. Et puis, « l’automne est une saison propice aux rêveries éthérées dans des paysages ensorcelants… »
Quoi de plus « ensorcelant » que les paysages italiens ?
Me voilà donc à Rome, en route vers la « Côte amalfitaine », le « sujet phare » de ce voyage !
Dès le premier jour, j’ai constaté « de visu » que les affirmations précédemment mentionnées étaient confirmées par la réalité. Partout, dans la « Ville éternelle », des groupes compacts, conduits par un guide, un petit drapeau à la main, sillonnant les trottoirs et les places, quelquefois en se croisant, et empêchant le voyageur solitaire de circuler. On aurait dit des troupeaux de moutons, derrière l’âne du berger !
Encore pire ! Bon nombre de musées exigent maintenant une réservation par Internet avec date et heure fixées à l’avance, en accordant, de façon magnanime, …une demi-heure de battement !
« C’est pour votre confort ! », disent-t-ils de manière démagogique. En réalité, ils veulent savoir quel sera le remplissage du musée, heure par heure, afin de gérer au mieux… la pénurie de personnel ! Un autre des fléaux qui hantent les nuits des « Directeurs des ressources (in) humaines » de nos jours ! Et qui s’est aggravé depuis la pandémie, entre autres, à cause du « télétravail », qui sévit dans toutes les branches d’activité, même les plus inattendues !
Dans ces conditions et en ce qui me concerne, « Que faire ? » … comme disait Lénine il y a, déjà, plus d’un siècle !
Simple ! Comme j’ai eu la chance d’arpenter les rues de Rome depuis 57 ans, je peux me permettre d’éviter les endroits touristiques.
Encore plus ! Je souhaite découvrir de nouveaux endroits, de nouveaux quartiers, de nouveaux palais ou musées… si peu fréquentés par les « hordes des (sur)touristes ». Et, Dieu sait que, ces genres ne manquent pas à Rome !
Bien sûr, ne pouvant pas aller d’un tel endroit à un autre… en hélicoptère, je suis obligé de croiser dans les rues de la ville cette foule bigarrée et moutonnière.
Mais, comme disait il y a déjà un demi-siècle un de mes amis : « You have to mix with the natives ! ». Parce que, parmi les visiteurs des lieux touristiques l’on trouve aussi des « natives ». Qui sont des Romains ou des Italiens ! Tant mieux ! Cela me permet d’apprendre des choses ou d’échanger des avis sur les endroits visités… « from the horse mouth » !
J’ai débuté ma promenade romaine par un endroit qui, même s’il se trouve en plein cœur de la « Rome touristique », à deux pas de la « Stazione Termini » et de la « Piazza della Républica », reste encore très traditionnel. Je veux parler de la « Galleria Esedra ».
Mais, d’abord, je suis entré saluer les pharmaciennes de la « Farmacia Repubblica », comme je le fais à chaque passage à Rome.
La dernière fois, en juin 2022, nous étions à la fin de la pandémie, comme je l’ai raconté dans le texte :
Il mio primo giorno a Roma… (I) | ADRIAN ROZEI (adrian-rozei.net)
« Plus loin, je passe devant la « Farmacia Repubblica ».
D’habitude, je jette un coup d’œil à l’intérieur pour admirer ses superbes boiseries, qui doivent avoir une centaine d’années. Cette fois-ci, on me propose un « Test COVID – 19 » à pratiquer tout de suite !
Merci, je préfère éviter ! Même si la tente blanche, installée devant la porte de la pharmacie est vide. »
Cette fois-ci, rien ne m’empêche d’y jeter un œil et d’échanger quelques mots avec la pharmacienne.
* * *
« Située au cœur de Rome, la Piazza Esedra est l’une des places les plus fascinantes et évocatrices de la ville éternelle. Également connue sous le nom de Piazza della Repubblica, cette place spectaculaire se distingue par sa majestueuse fontaine, la Fontaine des Naïades, et l’imposant bâtiment de l’Exèdre, qui lui confèrent une atmosphère unique. Entourée de cafés et de restaurants élégants, la Piazza Esedra est l’endroit idéal pour une promenade relaxante ou pour admirer la beauté intemporelle de Rome.
La Piazza Esedra, située au cœur de Rome, porte un nom qui rappelle sa forme extraordinaire. Initialement appelée Piazza dell’Esedra, son nom dérive de la configuration particulière de l’espace ouvert, qui rappelle une exèdre ouverte. Ce toponyme particulier a été officiellement adopté le 20 mars 1953, par une résolution du conseil municipal numéro 367. Le nom original et suggestif de Piazza dell’Esedra reflète son caractère unique et son importance historique. Sa forme particulière, qui rappelle l’architecture classique, fait de cette place un lieu d’une grande importance artistique et culturelle. La Piazza della Repubblica a été construite entre 298 et 306 après JC, en moins de huit ans, sur le terrain occupé auparavant par les « Horti Lolliani ». Les Thermes sont situés dans la zone plate entre le Viminale et le Quirinale, précisément entre la Piazza della Repubblica et la Piazza dei Cinquecento, et entre la Via Volturno et la Via Venti Settembre. »
Pour mémoire : « exèdre (nom féminin) · exèdres (nom féminin pluriel)
- Dans l’Antiquité, nom d’une salle, souvent en demi-cercle, pourvue de sièges, qui servait à la conversation.
- Partie d’une basilique romaine garnie de sièges.
- Banc de pierre en hémicycle situé au fond d’une basilique chrétienne.
- Dans un jardin, banc naturel semi-circulaire (généralement en pierre)
- L’exèdre (du latinexedra, d’après le grec exedros qui signifie « qui est dehors ») est, dans un bâtiment, une salle de conversation équipée de sièges ou de bancs. Elle suit le plus souvent un plan semi-circulaire, qui facilite le contact entre les interlocuteurs.
- Dans les basiliqueschrétiennes, l’exèdre est un banc de pierre semi-circulaire au fond de l’abside. »
La « « Galleria Esedra » est, justement, un endroit propice aux conversations et qui « facilite le contact entre les interlocuteurs ».
C’est ici que l’on trouve le réputé « Caffé – Pasticeria DAGNINO ».
« Cassate, cannoli siciliani, cassatine, frutta martorana, pignolata messinese, buccellato, dolci di mandorle… l’intero ricco mondo dolciario siciliano … transplantés de Palerme à Rome dans les années 1950 par la Pasticceria Dagnino, dans la Galleria Esedra centrale.
Depuis lors, ces produits sont préparés quotidiennement, dans le respect d’anciennes recettes, afin d’être frais et parfumés. La tradition a commencé à Palerme en 1896… Dans les années 1950, la galerie Esedra ouvre ses portes dans la capitale italienne, ce qui devient l’occasion pour la Pasticceria Dagnino de créer un pont entre Palerme et Rome. C’est ainsi que le 13 décembre 1955 fut inauguré ici le lieu conçu et décoré par les mêmes artistes qui avaient décoré le siège de Palerme. »
Pour garder l’esprit de l’époque, la « Galleria Esedra » est décorée de photos du centre historique de Rome, en noir et blanc, prises il y a plus d’un demi-siècle.
Grâce à ces photos, je me retrouve dans une Rome d’il y a six décennies ! Sans la foule du « surtourisme » !
* * *
Mais, si j’ai fait une longue escale à la « Galleria Esedra » c’était aussi pour consulter un livre que j’avais acheté chez « Feltrinelli », librairie qui possède une vitrine dans la galerie.
Comme à chaque passage à Rome, dés le premier jour, je retourne chez « Feltrinelli » pour découvrir les « dernières nouveautés » du monde de l’édition italienne. J’en ai parlé, aussi, dans le texte mentionné précédemment.
Bien m’a pris !
J’ai découvert EXACTEMENT le livre dont j’avais besoin pour la suite de mon séjour romain !
En feuilletant ce livre, je n’avais que… l’embarras du choix !
Entre la Rome préromaine, la Rome impériale, médiévale ou du « renascimento » … jusqu’à la Rome contemporaine !
C’est vrai que, ainsi qu’elle présente son livre en quatrième de couverture, Stefania Laurenti a raison :
« Le visage le plus connu de Rome est certainement celui du baroque et du XVIIe siècle, mais chaque époque de l’histoire de la Ville éternelle a laissé son “signe” en l’enrichissant d’œuvres monumentales qui, pour nous, modernes, sont le témoignage des différents moments historiques et de langages artistiques.
Dans ce livre – à partir du XXe siècle – nous retracerons l’histoire de la Ville jusqu’à ses origines, à travers de nouveaux parcours dans des zones archéologiques, monuments, églises, villas, palais et aménagements urbanistiques connus et moins connus, des témoignages sur la période historique au cours de laquelle ils ont été accomplis. »
Eh, bien ! Je vous laisse le choix de deviner quelle a été la période que j’ai choisi de « visiter » pour mon premier voyage à travers la Rome de Stefania Larenti et de ses collaborateurs.
Rendez-vous… la semaine prochaine !
A suivre…
Adrian Irvin ROZEI
Rome, octobre 2024