La Bastide Vieille, 22/07/2024
Une autre surprise concernait un endroit dans Paris où ont été tournées plusieurs scènes du film réalisé par Matthieu Delaporte et Alexandre de la Pattelière.
Il s’agit, pour ceux qui ne le connaissent pas, de l’un des lieux les plus emblématiques des Champs-Elysées. Devant lequel tout visiteur ou habitant de Paris est passé, au moins, une fois dans sa vie, mais peu nombreux sont ceux qui l’ont visité ! Je veux parler de l’Hôtel de la Païva.
« L’hôtel de la Païva est un hôtel particulier parisien construit entre 1856 et 1865 au 25, avenue des Champs-Élysées par la Païva, née Esther Lachman (1819–1884), aventurière russe d’origine polonaise très modeste, devenue marquise portugaise, puis comtesse prussienne. Elle y donnait des fêtes restées célèbres.
En 1903, l’ancienne demeure luxueuse devient le siège du Travellers Club, un gentlemen’s club fondé la même année ; le club acquiert l’hôtel en 1923 et en est toujours propriétaire. L’hôtel de la Païva a été classé au titre des monuments historiques en 1980. »
Dans le film « Le Comte de Monte-Cristo » on reconnaît, entre-autres, le fameux escalier en onyx qui relie l’entrée de l’édifice aux salons du premier étage.
« Depuis 1903, le bâtiment conserve son grand escalier d’onyx jaune, sa salle de bains de style mauresque, ses sculptures, ses peintures et le plafond de Paul Baudry dans le grand salon…
L’hôtel est notamment célèbre pour son escalier en onyx jaune avec ses formes contournées, son lampadaire de bronze monumental, ses statues en marbre grandeur nature (statues de Dante, Pétrarque et Virgile, datée de 1865 et réalisée par Barrias), et au sommet dans quatre médaillons, des figurines peintes de Rome, Florence, Venise et Naples. Ce matériau rare, appelé « marbre onyx d’Algérie » provenait d’une carrière romaine redécouverte en 1849 près d’Oran par un marbrier de Carrare. Essentiellement utilisé à l’époque Napoléon III au bénéfice des constructions les plus prestigieuses, il a connu un grand succès lors de l’Exposition universelle de 1867. »
Cette rapide description donne déjà une petite idée sur la richesse de la décoration de l’endroit !
Mais, qui était « la Païva » et comment avait-elle « gagnée » la fortune lui permettant de bâtir un tel monument ?
« La Païva, est le pseudonyme d’Esther Pauline Blanche Lachmann, comtesse Henckel von Donnersmarck, née le 7 mai 1819 à Moscou et morte le 21 janvier 1884 au château de Neudeck en Silésie, célèbre courtisane et demi-mondaine du XIXe siècle. »
Décrire ici dans le détail « l’histoire de la Païva », occuperait des pages et des pages, sinon tout un livre ! Ceux que cela intéresse trouveront aisément sur Internet toute sa biographie.
Aujourd’hui, c’est très facile ! Mais, en 1968, quand j’ai découvert ce « petit bout » de l’histoire de la France du XIXe siècle, c’était beaucoup plus difficile !
Je ne me souviens plus comment je suis tombé sur un livre qui racontait « le roman vrai de la IIIe République » en suivant pas-à-pas le destin de quelques personnages iconiques de cette période. C’est ainsi que j’ai découvert la vie des personnalités marquantes de l’époque charnière qui régit encore notre vie plus d’un siècle après sa fin. Parmi eux, Gambetta, le général Boulanger, Jean Jaurès, Landru, Gaston Calmette, Mme Steinheil etc., etc.
Et, bien sûr, « la Païva » !
Je me vois encore, en train de lire ce livre sur la plage de galets de Nice, en 1968, à l’occasion de mes premières vacances en France. Et, de l’avoir repris, en mai 1969, à l’occasion d’un stage à Dunkerque, pendant les heures de travail dans les bureaux d’Usinor (Union sidérurgique du nord de la France) l’entreprise sidérurgique basée dans le nord de la France.
Pendant des années, je suis passé devant « l’hôtel de la Païva » sur les Champs-Elysées, mais le lourd portail métallique était toujours fermé.
La première visite, un peu rapide, date du 24 avril 1998. Comment je me rappelle avec une telle précision cette date. Simple !
Le lendemain voyait le jour notre fils aîné !
Puis, un soir de printemps, en 1994, nous avons décidé, avec mon épouse, de sortir pour dîner en ville. C’était un samedi et, comme nous avions tout le temps, je me suis laissé convaincre de prendre le métro, plutôt qu’un taxi.
A la station « Franklin-Roosevelt », j’ai été bousculé sur l’escalier mécanique et, en arrivant en haut, j’ai découvert que l’on m’avait volé le portefeuille !
Très désagréable ! Mais, excellent enseignement, qui m’a évité pareille mésaventure, quelques années plus tard, à Caracas et à Rio-de-Janeiro !
A Paris, ce soir-là, je ne me suis pas démonté : nous sommes allés au restaurant quand-même, et… c’est mon épouse qui a payé !
Tard le soir, en rentrant à la maison, j’ai trouvé un mot de mon père, qui habitait le même immeuble : « Viens me voir, dès ton retour ! »
J’y suis allé et j’ai appris que mon père avait reçu un coup-de-fil, en début de soirée, de la part d’une dame inconnue, qui l’a informé que :
- mon portefeuille avait été trouvé… au centre de la Place Beauvau,
- la dame qui l’a trouvé était la concierge d’un « bel immeuble » du quartier,
- elle m’invitait à le récupérer, dès le lendemain matin.
Partiellement rassuré, je me suis présenté le lendemain matin, à 9 heures pétantes, et j’ai récupéré mon portefeuille. Dans lequel il ne manquait rien, …sauf l’argent liquide.
Ce que j’ai regretté le plus, ce fut… le billet de 2 Dollars U.S., une pièce de collection, offerte par mon agent égyptien, Aleko Paraskevas, dont j’ai parlé plus d’une fois dans mes écrits. Je considérais ce billet comme un « porte-bonheur », qui valait plus de 10 fois sa valeur faciale ! Tant pis pour moi !
Cela m’apprendra d’accepter de faire des économies… de bouts de chandelle !
Me voilà, donc, un dimanche matin ensoleillé, sur les Champs…
« Je m’baladais sur l’avenue
Le cœur ouvert à l’inconnu
J’avais envie de dire bonjour
À n’importe qui… »
Et, tout d’un coup, je remarque la porte de l’Hôtel de la Païva… largement ouverte !
J’y suis entré et j’ai appris que, à 10 heures, était programmée une visite guidée avec une historienne professionnelle. Quelle chance inespérée !
Ce fut ma première visite avec plein de détails historiques « chez la Païva » !
J’ai été impressionné, tout autant, par l’architecture du bâtiment, par la richesse des matériaux employés, par le style (typiquement Napoléon III) de l’ensemble, comme par les anecdotes liées à l’histoire de la propriétaire des lieux au moment de sa construction.
Avant la fin de la visite, j’ai remarqué sur une cheminée la photo d’un château avec la mention « Château de Neudeck ». J’ai demandé à la guide ce que ce château représente.
« C’est l’endroit où la Païva est décédée ! », m’a répondu la guide.
« Dans quel pays ? », j’ai ajouté.
« En Allemagne ! », ce fut la réponse de la « spécialiste ».
Je n’ai pas insisté. Il se trouve que j’avais quelques idées sur la question !
En décembre 1967, deux mois après mon arrivée à l’Ecole des Mines de St.-Etienne, nous avions fêté le bicentenaire de l’école. Parmi les invités venus de différentes écoles des mines européennes, ceux de Pologne ont fait sensations. Ils arrivaient de Cracovie.
« L’AGH université des sciences et technologies (nom officiel en français) ou École des mines et de la métallurgie de Cracovie (polonais : Akademia Górniczo-Hutnicza im. Stanisława Staszica w Krakowie, Académie des mines et de la métallurgie Stanisław Staszic de Cracovie) est un établissement d’enseignement supérieur et de recherche technique classé dans les meilleurs rangs de sa catégorie en Pologne.
Elle a été créée le 8 avril 1919 par le gouvernement polonais, une première ouverture en 1914, prévue par décret impérial du 31 mai 1913, ayant été ajournée en raison de la guerre. »
Les délégués de l’École des mines de Pologne étaient… une fille et un garçon.
Comme à notre époque il n’y avait pas de filles à l’École des Mines, les Stéphanois ont imaginé que les Polonais étaient… mari et femme !
Très vite, ils ont compris qu’il fallait prévoir… deux chambres séparées !
Comme j’étais étranger, moi-même, j’ai été désigné pour accompagner les délégations venues de 16 pays, pendant leur séjour en France. Probablement, aussi, parce que j’étais le seul dans ma classe à baragouiner un anglais honorable !
J’ai appris ainsi que la Silésie est un pays minier par excellence.
« La Silésie (en polonais : Śląsk, en tchèque : Slezsko, en allemand : Schlesien) est une région historique en Europe centrale qui s’étend dans le bassin de l’Oder sur trois États » et « la majeure partie est située dans le Sud-Ouest de la Pologne, une partie se trouve au-delà de la frontière avec la Tchéquie et une petite partie en Allemagne. »
Mais, comment trouver le nom actuel et la localisation de Neudeck ?
Ça tombait bien ! Mon premier voyage à l’étranger dans mon nouveau job de Chef d’exportation pour un produit utilisé dans les mines, le nitrate d’ammonium, était prévu… dans deux semaines, justement en Pologne !
Une fois arrivé à Varsovie, j’ai habité chez mon ami Zdizslaw Wolochowicz, dont j’ai eu l’occasion de parler dans le texte :
Un patrimoine du quotidien… (II) | ADRIAN ROZEI (adrian-rozei.net)
Quand je lui ai posé « la question piège » : « Quel est le nom actuel de Neudeck ? », Zdislaw a sorti un petit livre « d’équivalents » polono-allemands et m’a répondu : « Świerklaniec »
Donc, le nom « d’un village de la voïvodie de Silésie et du powiat de Tarnowskie Góry. » Il est le siège de la gmina de Świerklaniec et comptait 3 786 habitants en 2008.
Pourquoi tous ces nom multiples et variés ? Normal !
La Pologne a été « déplacée » vers l’ouest de quelques 200 Km par le « petit père des peuples », juste après la Seconde Guerre mondiale !
En étudiant la carte de la Silésie, avec Zdizslaw comme mentor, j’ai découvert que ce village au nom impossible à prononcer, se trouve à seulement 30 Km de « Krupski Mlyn ». Qui était le nom de la société polonaise de production d’explosifs et du village qu’il était prévu de visiter avec mon agent… le surlendemain ! Etrange coïncidence !
Une fois sur place et la discussion avec mon interlocuteur polonais finie, nous sommes allés déjeuner ensemble.
C’était le bon moment pour lui parler de… la Païva !
Je lui ai expliqué que j’aimerais visiter le palais de la fameuse courtisane.
Mon futur client est devenu intarissable. Il savait TOUT sur l’histoire du palais !
Mais, il m’a précisé : « Vous arrivez un peu tard pour le palais de la Païva ! Il a brûlé… en 1945 ! »
« Le château de Neudeck (en polonais Zamek w Świerklańcu) était la résidence de la famille noble allemande Henckel von Donnersmarck, en Haute-Silésie.
Le château, avec son domaine, était considéré comme l’un des plus grands et prestigieux de l’Empire allemand, et était populairement appelé Petit Versailles ou Versailles de haute-Silésie. Il est situé à environ deux kilomètres au sud-est de la commune de Świerklaniec (en allemand : Neudeck) dans le Powiat Tarnogórski en Pologne.
Les ancien et nouveau château ont été incendiés par l’armée rouge en 1945, puis détruits en 1961. Aujourd’hui, il reste du domaine le parc du château, “le Palais des cavaliers”, la chapelle seigneuriale et funéraire des Donnersmarck, ainsi que quelques bâtiments annexes et monuments. »
Mon interlocuteur, « le local de l’étape », comme l’on dit sur le Tour de France, connaissait si bien cette histoire parce que sa mère avait travaillé comme femme de ménage dans le château avant la guerre. Il m’a fourni quelques « détails » croustillants.
Officiellement, les Allemands et les Soviétiques se rejettent la responsabilité de l’incendie. Mais, les locaux savent que le feu a été mis par les habitants du village… pour pouvoir piller tranquillement le château !
Il m’a précisé, d’ailleurs, qu’il y a chez lui « une pendule et quelques babioles » provenant du château !
« Les deux châteaux sont détruits par un incendie allumé volontairement par l’armée rouge après la fin de la guerre ; la population locale participa à la destruction, en pillant les différentes pièces et en dévastant le parc. Les deux anciens châteaux sont restés en ruines pendant l’après-guerre. Ni conservés, ni reconstruits, les restes furent finalement rasés en 1961. »
Mais, il a insisté pour que j’aille voir le dernier vestige, encore debout, le “Le Palais des cavaliers” (en polonais Pałac Kawalera).
« C’est l’unique bâtiment ayant survécu aux saccages de 1945. En tant que dernier bâtiment du site, il fut érigé au début du XXe siècle à proximité du nouveau château afin d’accueillir les membres les plus jeunes de la famille ainsi que les invités…
La supervision des travaux fut confiée à l’architecte et maître d’œuvre berlinois Ernst von Ihne, il restait toutefois soumis aux directives du comité de construction comtal. Le choix de cet architecte est étroitement lié par les bons contacts qu’entretenaient les Donnersmarck avec la Cour de Berlin et l’Empereur Guillaume II, lequel résida dans ce palais à plusieurs reprises.
Ce dernier fut construit de 1903 à 1906 dans un style néo-Renaissance…
Depuis 1992, le bâtiment héberge un hôtel-restaurant ; avec le parc, “le Palais des cavaliers” représente l’attraction principale de la commune actuelle de Świerklaniec. »
En 1994, le « Palais des cavaliers » vivait ses premiers débuts en tant qu’hôtel. J’ai pu donc entrer et m’y promener… comme dans un moulin.
Mais, l’autre « attraction » de l’endroit était fermée et cadenassée :
« L’actuelle chapelle des Donnersmarck, de style néo-gothique, a été construite de 1895 à 1897 par Carl Julius Raschdorff au nord-est de l’ancien château. L’église berlinoise de Monbijou a servi de modèle à la construction.
La chapelle, d’une part, devait servir de lieu de culte au protestantisme pour les habitants du château et la population locale, d’autre part, le mausolée (construit entre 1903 et 1905) servait de lieu de repos à quelques membres de la lignée des Donnersmarck de Neudeck. Le comte Guido Henckel prince von Donnersmarck († 1916) et sa seconde épouse, Catherine Fillipowa Christianowitsch, une noble russe, furent notamment inhumés dans le mausolée. »
Si je tenais, à tout prix, à visiter la chapelle, c’est parce qu’une « légende urbaine » tenace affirme que, après sa mort, l’inconsolable comte Guido Henckel von Donnersmark, aurait placé le corps sans vie de la Païva dans un cercueil en verre, devant lequel il revenait tous les jours pour prier et méditer.
Fantastique preuve d’amour !
Jusqu’au jour où, ayant épousé Catherine F… Ch…, celle-ci jugea que « c’en était trop » et envoya le cercueil d’Esther Pauline Blanche Lachmann… dans le souterrain de la chapelle !
Eh, bien, à l’occasion d’un autre voyage, j’ai eu la chance d’apercevoir le cercueil (en bois !) de la Païva ! Je suis arrivé le jour même où des travaux étaient entrepris dans la chapelle et la lourde pierre tombale qui couvrait la crypte était déplacée. Mais, l’absence de lumière du jour m’a empêché de prendre des photos !
En revanche, je me suis promené, à chacune de mes visites au « Zamek w Świerklańcu », dans le superbe parc où j’ai admiré, en particulier, les énormes statues animalières du sculpteur Frémiet.
* * *
Mes contacts avec la Païva ne se sont pas limités aux visites dans ses châteaux à Paris (sur les Champs-Elysées et Place Saint-Georges) et en Silésie.
A un certain moment, vers la fin des années ’90, j’ai rêvé de devenir… membre du « Travellers Club », encore aujourd’hui le propriétaire du dernier château privé des Champs !
Le but de l’opération était le suivant : à maintes reprises, mes agents et clients majeurs d’Amérique Latine m’ont invité à déjeuner ou diner dans des clubs TRES sélects à Santiago du Chili, Rio-de-Janeiro ou Buenos-Aires. Et même au « Club Galés » de Río Gallegos, en Patagonie !
Je me suis dit que, en étant membre d’un prestigieux club parisien, ce qui donne droit d’entrer dans tous ses endroits très huppés dans le monde, je pourrais inviter, à mon tour, mes clients importants dans ces « palaces » de rêve ! Quel prestige pour la société que je représentais : le premier groupe industriel français !
Pour être admis, il fallait payer une cotisation annuelle de 6000 FF (à l’époque !), mais, surtout, présenter trois sponsors… de poids ! Pour les sponsors… je m’en chargeais ! Mais, la cotisation annuelle, c’est ma boîte qui devait s’en occuper. J’ai commencé une « négociation » serré avec ma patronne.
Mais, au moment même où l’on était sur le point d’aboutir, un nouveau chef est arrivé à la tête du département, avec qui les relations étaient beaucoup moins amicales !
Une occasion manquée !
Le dernier « passage » au Château de la Païva des Champs-Elysées date de 2011, à l’occasion d’un concert privé de mon amie Enikö Szilágyi :
Un om pe stradă trecea, și de Enikö întreba… | ADRIAN ROZEI (adrian-rozei.net) et
Secolul XX si teatrul romanesc | ADRIAN ROZEI (adrian-rozei.net)
* * *
Après avoir assisté à la projection du film « Le Comte de Monte-Cristo » j’ai raconté à bon nombre d’amis mes expériences avec le roman de Dumas en leur recommandant d’aller le voir. C’est ainsi que j’ai recueilli des avis, souvenirs, commentaires…en rapport avec ce sujet.
Parmi ces souvenirs, il y en a un, confié par une amie d’un pays voisin de la France, qui dit :
« Bonsoir,
Superbe et apaisante cette chanson (Dorul) si bien chantée par une voix orientale. Ce fut nécessaire après avoir habilement manœuvré (2 essais) pour exfiltrer de ma chambre un énorme criquet arrivé à grand bruit dans un long vol plané. Armée d’un verre et d’une sous-tasse, j’ai capturé et reconduit l’intrus dans la nuit sombre et tiède ! »
Pour le moins… inattendu !
Après m’avoir raconté une autre expérience vécue… au Château d’If :
« Bien sûr que j’ai cédé, et, toutes affaires cessantes – et pourtant j’en ai des affaires en ce moment ! – je suis allée voir, hier, le Comte de Monte-Cristo.
J’ai adoré, même si c’était long, surtout lent au démarrage suivi d’une brusque accélération avec un concentré d’intrigue si dense que l’on avait du mal à suivre après avoir été quelque peu endormis.
J’ai vu ces paysages et monuments de près de chez vous. J’aurais bien envie de venir voir tout cela en nature, si, en ce moment, je n’étais pas aussi affairée à organiser mon déménagement et à faire le tampon entre “rogneux” familiaux aussi âpres dans la vengeance que le comte de Monte-Cristo, le tout attisé par ces infernaux moyens techniques de prises de vue et d’enregistrements de messages et de conversations téléphoniques.
J’ai apprécié l’actrice roumaine, bien dans son rôle transnational, par contre quelle drôle d’idée ces bribes de conversations sous-titrées dont j’ai mis longtemps à réaliser qu’elles étaient dites en roumain tant la prononciation en était insolite.
Pierre Niney est splendide. Et Lafitte, que je vois toujours d’abord comme le prototype du “vieux beau” que les parents souhaiteraient avoir pour gendre, était très bon.
Je crois que je vais le relire le roman…. quand j’aurai du temps. Certainement que le Pasha Ali et le prince valaque ne disent pas grand-chose à beaucoup de monde.
Et l’énigme du trésor des Templiers. On aurait tout lieu de croire qu’il n’a pas été étranger à la splendeur du Vatican !
Pour ce qui est du château d’If, figurez-vous – comme vous l’auriez dit – que j’ai un souvenir personnel d’enfermement là-bas.
Avec ma mère, mon frère et ma sœur – mon père, qui n’aimait pas les voyages avait été assigné à la garde de notre grand-mère -, nous avions fait une visite de la Provence pendant les vacances de Pâques de 1976.
Notre véhicule était une voiture d’occasion, une Vauxhall Victor qui a défoncé sans grands dommages bien d’autres véhicules moins solides, dont une portière à Arles, nos premières années de pratique de la conduite.
Parvenus au port de Marseille en fin d’après-midi et le temps se mettant à l’orage, nous avons quand même eu la témérité de vouloir faire la dernière visite de la journée au château d’If. Vu le temps, l’heure tardive et la mer qui commençait à se déchaîner, il n’y avait plus très grande clientèle. Débarqués sur l’île, le guide nous informe qu’il va nous enfermer dans le château et nous laisser visiter à notre guise pendant qu’il s’adonnerait à d’autres occupations, ce qu’il fit.
Toute la famille, nous avons donc été enfermés, sans procès, une heure, au château d’If. J’ai eu tout loisir de constater que les fosses d’emprisonnement étaient beaucoup plus vastes que la cage dans laquelle Grégoire l’Illuminateur a été enfermé en Arménie. »
* * *
Pour essayer de découvrir tous les détails que je n’aurais pas remarqué pendant les trois heures de projection, j’y suis retourné, trois semaines plus tard et après avoir « révisé » les 1400 pages du livre, pour revoir le film.
J’ai compris plein de choses, mais… il y a de nouveaux « mystères » que l’œuvre contemporaine a soulevé.
A la sortie, j’ai voulu prendre une photo de l’affiche. Impossible à trouver !
Mais, le contrôleur m’a demandé : « Voulez-vous une affiche ? »
Ayant répondu « Bien sûr ! », il a ajouté : « Laquelle ? Celle avec le visage de Pierre Niney ou celle de dos avec l’île ? »
Un peu au hasard, j’ai choisi la seconde.
Elle est maintenant installée sur le mur d’un hangar, à côté des :
Les nouvelles fenêtres démurées… (I) | ADRIAN ROZEI (adrian-rozei.net)
Les nouvelles fenêtres démurées… (II) | ADRIAN ROZEI (adrian-rozei.net)
et de l’affiche de la Féria de Béziers 2020 avec Carmen la de Ronda. (Sarita Montiel).
Les nouvelles fenêtres démurées… (III) | ADRIAN ROZEI (adrian-rozei.net)
J’espère que Haydée ne sera pas jalouse !
J’admire cette nouvelle affiche et je tente de trouver les réponses à mes questions !
Monte-Cristo me regarde, par-dessus son épaule gauche, et semble me conseiller, comme il le fait depuis un siècle et demi :
« Attendre et espérer ! »
Adrian Irvin ROZEI
La Bastide Vieille, août 2024