Connaissez-vous Mlle Pétrescu, « la Merveille du XIXe siècle » ?

Ce texte a été publié dans la revue « Planet PARIS MONTMARTRE » du 3e trimestre 2024.

On n’a pas tous les jours … 70 ans
Ça nous arrive une fois seulement,
Ce jour-là passe hélas trop vite !
C’est pourquoi faut qu’on en profite. 

Je ne comptais pas fêter de manière spéciale mon anniversaire du 2 janvier. 

C’est vrai que c’était dans ma vie une date particulière : j’allais « changer de préfixe » en passant de 6 à 7 ! 

Et puis, j’ai reçu une invitation d’un grand restaurant parisien. 

Ce restaurant est un de mes endroits préférés dans Paris.

C’était un message m’annonçant qu’à l’occasion de mon anniversaire, je bénéficiais d’une coupe de champagne gratuite. 

« It’s an offer you can’t refuse! » 

Ensuite, mon épouse m’a annoncé que, afin de célébrer l’entrée dans ma septième décennie, elle m’invitait au « Moulin Rouge ». Et ça, c’est de nouveau une offre… « irrefusable » ! Surtout que le « Moulin Rouge » est mon cabaret préféré à Paris. 

Voilà donc le programme de la soirée finalisée. 

 *   *   * 

Nous avons commencé donc par le restaurant. 

Puis, une course folle en taxi nous a fait parcourir les rues d’un Paris illuminé pour les fêtes de fin d’année. 

La Place de la Bastille, le Cirque d’Hiver, la République, les Grands Boulevards, les Portes St. Martin et St. Denis, l’Opéra, la Trinité et enfin Place Pigalle. Quel parcours de rêve ! Sans embouteillages, presque sans feux rouges, sous les guirlandes multicolores d’un Paris vêtu de lumières. 

J’ai eu la grande chance d’assister dans ma vie, d’innombrables fois, aux spectacles des plus grands music-halls du monde. Depuis le Casino du Liban à Beyrouth au « Cesar’s Palace » à Las Vegas et depuis « Michelangelo » à Buenos Aires au « Radio City Music-hall » à New-York ou au « Tropicana » à la Havane ! 

Mais à Paris, aujourd’hui, le « Moulin Rouge » reste mon préféré. Bien sûr, je regrette les spectacles d’un Jean-Marie Rivière au « Paradis Latin » ou de Zizi Jeanmaire au « Folies Bergères ». Mais, comme chante Patrick Bruel : « C’est du passé, n’en parlons plus ! » 

Au « Moulin Rouge », j’ai aussi ma place préférée. C’est la table près de la colonne Morris, au premier balcon, à droite. De cette table, un peu sur le côté, je peux admirer tout autant le défilé des danseuses sur scène, que le panorama de la salle, éclairée discrètement par les veilleuses à abat-jours roses, posées sur chaque table. 

Là-bas, je me sens un peu comme Toulouse-Lautrec qui, assis dans son coin, croquait « La Goulue » ou « Valentin le Désossé » sur la piste du même cabaret, il y a un siècle et demi.

Sauf que moi, n’ayant pas le talent d’Henri, j’aimerais bien immortaliser quelques moments du spectacle, en prenant des photos souvenir. Absolument interdit ! 

Enfin ! On va s’arranger pour faire quelques (petites) entorses au règlement. Il n’y aura pas mort d’hommes. Je le promets ! 

Le spectacle, que je n’ai pas vu depuis 10 ans, m’a ravi tout autant.

D’abord parce que c’est la quintessence du « show à la française », avec son fameux « French Cancan » et les vignettes de la vie parisienne d’antan. Même si les danseuses aux seins nus viennent le plus souvent de Bratislava et du Colorado. 

Etant près de la scène (la salle n’a pas 2600 places comme à New-York !), j’ai pu profiter de chaque détail des costumes, comme de l’anatomie des danseuses. Et je me suis réjouis que la mode des ballerines osseuses et chevalines, style « Blue-Bell Girls », soit passée. 

Même le personnel, qui voit défiler des milliers de spectateurs toutes les semaines, m’a paru attentif et prévenant. Peut-être, aussi, parce qu’on avait précisé, au moment de la réservation, qu’il s’agissait d’un anniversaire. Ou parce que, en exigeant une table précise, ils ont compris qu’ils n’avaient pas à faire à un touriste de passage ! 

*   *   *

Mais, la grande surprise m’attendait au moment du départ.

Dans le couloir des toilettes, j’ai découvert par hasard une affiche de la taille d’un (petit) bonhomme qui présentait : 

« Mlle Pétrescu, la Merveille du XIXe siècle », qui « tous les soirs à 9h, avant le bal, danse sur les mains ».  

Quel dommage que je n’étais pas là pour son spectacle ! 

Elle aurait pu m’apprendre à danser sur les mains. Ou comment faire pour retomber sur mes deux pieds, sans rien me casser, à 70 ans ! 

Adrian Irvin ROZEI

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