Les nouvelles fenêtres démurées… (I)

La Bastide Vieille, 29/05/2021

 

« Quand la réalité restait en deçà de leurs espérances, leur imagination prenait le relais, substituant à une authenticité décevante des aventures hautes en couleur dont ils se persuadaient avec le temps qu’ils les avaient vécues…

Pas question de blâmer ces raconteurs d’histoires exotiques pour leurs affabulations ou leurs entorses à la vérité, puisque au fil de leur plume ils nous transmettent la fièvre qui les gagne. »                                        

Laurent Maréchaux – Ecrivains voyageurs

 

En 2017, j’écrivais, dans un texte intitulé  « Les fenêtres démurées» : 

„Je ne suis pas un prince indien et je n’habite pas un palais.

Mais, nous avons plusieurs fenêtres murées dans une grange qui a plus d’un siècle d’existence. Alors, j’ai décidé de voir ce qu’il y a derrière les fenêtres.

J’ai ouvert la première fenêtre et j’ai trouvé une vue sur le Bassin d’Arcachon et la dune du Pyla.

Geam Pyla 001_resize

La deuxième fenêtre s’ouvrait sur une église en bois du nord de la Roumanie, la région du Maramures.

La fenêtre suivante donne sur un hôtel de l’île de Taboga, au Panama, dans l’Océan Pacifique, là où Gauguin avait passé quelques mois il y a plus d’un siècle.

Enfin, une autre fenêtre cachait la vue de la cathédrale de Carthagène, en Colombie, sur les bords de la mer des Caraïbes.

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Il reste encore une fenêtre murée. J’ai décidé de ne pas l’ouvrir afin de donner libre cours à ma fantaisie en imaginant la multitude de paysages qu’elle peut cacher. C’est la part du rêve !

Geam murée 001_resize

Si Bouddha n’avait pas eu la curiosité de regarder à travers les fenêtres de son palais, il aurait vécu heureux, jusqu’à la fin de sa vie.

Mais peut-être qu’il se serait ennuyé copieusement !”

Geam Fenêtres 001_resize

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« Roule, roule train du plaisir »… toute la nuit ! (III)

La Bastide Vieille, le 15/08/2020

 

Pendant les années qui ont suivi, je prenais régulièrement le train de nuit vers l’Italie : des fois pour Milan, d’autres fois pour Turin, rarement pour Venise ou Rome. 

Mais je gardais toujours, à la fin de mes voyages en Italie, un billet de 10000 Lires !

Il devait me servir, à l’occasion du voyage suivant, en arrivant le matin tôt dans la gare de mon choix, à payer le premier (vrai !) café italien !

Sans avoir besoin de courir, pendant la courte escale, pour changer des francs.

Et, bien plus tard, pour acheter le journal local, « La Stampa » à Turin,  « Il Messagero » à Rome, « Corriere della Serra » à Milan, « Il resto del Carlino » à Bologne, « Il Gazzetino » à Venise etc., afin de me mettre au courant des dernières nouvelles du pays et, éventuellement, des événements culturels à venir.

Si je précise que je ne prenais pas le train de nuit jusqu’à Rome, c’est parce que j’avais découvert le bonheur de longer la côte italienne entre Gênes et Rome, de jour.

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Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage!

Feuilles de journal 
En mer, entre Abu-Dhabi et Mascate, le 13/03/2019

 

Georges Brassens, Henri Colpi, Georges Delerue                   

Heureux, qui, comme Ulysse,
A fait un beau voyage ;
Heureux, qui, comme Ulysse,
A vu cent paysages ;
Et puis a retrouvé,
Après maintes traversées,
Le pays des vertes années.

 

Pendant les 15 dernières années de ma vie professionnelle, j’avais mis au point un programme de « réjouissances » annuelles que j’ai suivi avec le plus grand sérieux.

L’année débutait avec un mois sans voyages, pour se reposer après les fêtes et leurs agapes.

Dès le mois de février, je partais pour 4 ou 5 jours aux États-Unis, afin de participer au Congrès de l’Association des Ingénieurs américains travaillant dans le domaine des explosifs.

Cette association, dont je faisais partie, organisait tous les ans son congrès dans une des villes du « sunny belt », aux États-Unis. Ainsi, revenaient, à tour de rôle, Nashville et Orlando, Las Vegas et la Nouvelle -Orléans, Los Angeles et Austin …

Malheureusement, San Diego, que je rêve encore de connaître, est sortie du chapeau l’année avant mon arrivée dans ce job et l’année après mon départ à la retraite. Pas de chance !

A ces quelques jours passés aux U. S., je faisais un tour dans un pays d’Amérique Centrale, d’habitude mon préféré, le Guatemala, mais, quelques fois, le Costa Rica ou le Panama.

Puis, en mars, c’était la première grande tournée sud-américaine: Argentine, Uruguay, Chili, Pérou. J’ajoutais, chaque fois, un ou deux « petits pays » (en terme de chiffre d’affaires!): la Bolivie, le Brésil, un pays d’Amérique Centrale…

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Dimineaţa, după nuntă…

File de jurnal

Paris, 17/07/2018

 

Nu mi-a trecut niciun moment prin minte ideea de a mă duce pe Champs-Elysées, fie pe 14/07, nici pe 15/07, cu atât mai puţin pe 16/07 !

Sute de mii de persoane care se îmbulzesc să asiste la defilarea armatei, la finala Campionatului mondial de futbol sau la întoarcerea eroilor… « trop peu pour moi » !

Insă ocazia de a parcurge « la plus belle avenue du monde »… o zi după, este o oportunitate fără egal. Cine ştie ? Poate că a mai rămas ceva… din « suflul emoţiei ».

De fapt, chiar fără să fiu un « fan » al sportului, pot participa la un moment de « comuniune naţională » ! 

In realitate, au mai rămas nişte semne. Continue reading

Le tour du Moyen-Orient en six heures

Feuilles de journal

Paris, le 11/09/2016

 

Beyrouth, 18h00

Il y quelques semaines, j’ai remarqué sur les murs de la ville une affiche présentant une photo aérienne de la ville de Beyrouth. Il s’agissait de l’exposition de deux photographes réputés, Joana Hadjithomas & Khalil Joreige, intitulée « Se souvenir de la lumière » (Two suns in a sunset).

Regardant de plus prés le parcours de ces deux artistes, nés en 1969, j’ai vu qu’ils « … construisent leur œuvre sur la production de savoirs, la réécriture de l’histoire, la construction d’imaginaires, mais aussi des modalités de la narration contemporaine en prenant appui sur l’expérience de leur propre pays tout en dépassant ses frontières. Le processus d’enquête auquel ils ont recours, leur questionnement sur le territoire, autant géographique qu’individuel, confèrent à leur œuvre une esthétique particulière. »

N’ayant rien compris à ce charabia, je me suis dit : « Allons voir sur place ! Je connais bien Beyrouth, où je suis allé maintes fois entre 1974 et 2005, ville que j’aime bien et dont j’espère que je trouverai des images actuelles. »

Sur place, j’ai découvert «une esthétique particulière » .

Les photos de la ville ne représentent qu’une toute petite partie de l’exposition. La seule salle qui présente quelques images de la ville est celle du « Wonder Beirut » (1997 – 2006), donc rien de nouveau pour moi.

ch-e-beirut-001_resizeSi, au moins, les photos exposées pouvaient me ramener en mémoire des lieux  que j’ai bien connu ! Mais, les artistes ont décidé de présenter des cartes postales de l’époque heureuse du Liban, les années ’60, « éclatées » par le souffle des bombes, aspergées de couleurs criardes, « des brulures sur des images idéalisées ». Un temps qu’ils n’ont pas connu eux-mêmes et dont on reconnaît à peine les lieux. Continue reading